Blanchefleur c'est la nièce de Gorneman de Gordant. Elle est l'amie de Perceval. La cousine de Perceval: elle révèle son nom à Perceval. La demoiselle hideuse: elle prédit les malheurs dûs à la faute de Perceval. Clarissan: c'est la sœur de Gauvain. La reine Guenièvre: c'est la femme du roi Arthur. L'évangile du jour Ce que Dieu a uni, que personne ne le sépare ! » Mc 10, 1-12 En ce temps-là, Jésus arriva dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain. De nouveau, des foules s’assemblèrent près de lui, et de nouveau, comme d’habitude, il les enseignait. Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus leur répondit Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui dirent Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » Jésus répliqua C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare ! » De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur déclara Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. » Méditer avec les Carmes Les Pharisiens voulaient tendre à Jésus un piège et le mettre en contradiction avec Moïse. Ils ont posé leur question au sujet du divorce, plus exactement au sujet du renvoi de l'épouse, mais la réponse de Jésus éclaire d'un coup tous les secteurs de la vie morale Vous vous appuyez sur une permission de Moïse, dit Jésus à ses contradicteurs ; mais avant Moïse, il y a Dieu, avant les arrangements de Moïse, il faut voir le dessein de Dieu, comment Dieu a fait les choses "au commencement", c'est-à-dire au moment de la création. Dieu a voulu la complémentarité de l'homme et de la femme ; il les a voulus différents, tout en donnant à l'homme et à la femme une égale dignité. C'est à partir de cette différence qu'il a créé la merveille de l'amour et la merveille de la vie, et il a dit "Les deux ne feront qu'un seul être". Ils demeurent différents ; elle et lui restent comptables devant Dieu de leurs choix et de leur liberté ; mais l'amour a lié entre eux un lien irréversible, irréversible parce qu'ils sont entrés tous deux, librement, dans l'œuvre de Dieu. Ce que Dieu a uni, ce que Dieu a voulu un, il n'appartient pas aux humains de le désunir. Personne ne peut défaire ce que Dieu a fait ; personne ne peut dédire ce que Dieu a particulier aucune loi humaine ne peut prévaloir contre le dessein de Dieu. Qu'il s'agisse de l'indissolubilité du couple, de l'euthanasie, des progrès de la génétique, des droits de l'embryon humain ou de son usage à des fins de recherche scientifique, le croyant doit se déterminer, finalement, non à partir de ce que permettent ou réprouvent les gouvernements européens, mais à partir de ce que Dieu a fait pour l'homme et de ce que Dieu a dit de la vie et de la saint Paul rappelait aux chrétiens "Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais métamorphosez-vous par un changement de votre mentalité, pour discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait" Rm 12,1.Cependant, autant le chrétien doit se montrer courageux dans ses propres choix, autant il doit se garder de condamner ceux qui l'entourent, croyants ou incroyants. Réprouver une action, même avec énergie, n'équivaut jamais à rejeter ceux qui ont agi. Pour prendre un exemple quelle est la famille qui ne compte aujourd'hui des cas douloureux de foyers désunis ou de couples recomposés, en dépit de l'échec d'un premier amour ? Que pouvons-nous faire, dans le silence du cloître, sinon respecter douloureusement ces options douloureuses, et porter dans la prière ou dans l'imploration ces hommes et ces femmes blessés, comme Dieu les porte dans son amour et sa miséricorde ? De même notre conscience de croyants ne peut que s'insurger devant certaines audaces scientifiques qui ôtent à l'être humain toute sa dignité. Mais, parce que nous sommes dans l'Église des permanents de la prière, il nous faut tout autant demander lumière et discernement pour tant de savants chrétiens confrontés aux énigmes de la vie, et qui travaillent sur les marges du savoir, face à des problèmes que jamais personne ne s'est posés, et avec des pouvoirs que jamais les hommes n'ont eus en mains. Personne, parfois, n'est passé avant eux pour faire des lois, pour permettre ou interdire ; et souvent, face à la complexité de ce qu'ils découvrent, ils se demandent, angoissés "Qu'est-ce que Dieu a voulu au commencement ?" "Envoie, Seigneur, ta lumière et ta vérité, qu'elles soient leur guide, et les ramène", dans la paix, "face au mystère où tu fais ta demeure". Fortifie, Seigneur, ceux que tu as unis pour toujours par le sacrement du mariage. Qu'ils puisent dans ta fidélité le courage de se rester fidèles. Dans les visions de Maria Valtorta Livre Tome 5 - ch 3ème année vie publique – Que désirez-vous savoir ? – Nous voulions savoir s’il est permis à l’homme de répudier sa femme pour un motif quelconque. C’est une chose qui arrive souvent, et chaque fois cela fait du bruit là où cela arrive. Les gens s’adressent à nous pour savoir si c’est permis et nous répondons suivant les cas. – En approuvant le fait accompli quatre-vingt-dix fois sur cent. Pour les dix pour cent que vous n’approuvez pas, il s’agit des pauvres ou de vos ennemis. – Comment le sais-tu ? – Parce qu’il en est ainsi de toutes les affaires humaines. Et j’ajoute une troisième catégorie celle où, si le divorce était permis, il se justifierait davantage, comme dans les vrais cas pénibles tels qu’une lèpre incurable, une condamnation à vie, ou une maladie honteuse… – Alors, pour toi, ce n’est jamais permis ? – Ni pour moi, ni pour le Très-Haut, ni pour aucune âme droite. N’avez-vous pas lu que le Créateur, au commencement des jours, a créé l’homme et la femme ? Et qu’il les créa mâle et femelle ? Il n’avait pas besoin de le faire. S’il l’avait voulu, il aurait pu, pour le roi de la Création fait à son image et à sa ressemblance, créer un autre mode de procréation, qui aurait été tout aussi bon, bien que différent de tout autre moyen naturel. Et il a dit “ Pour cette raison, l’homme quittera son père et sa mère et s’unira à la femme, et les deux seront une seule chair. ” Dieu les a liés en une seule unité. Ils ne sont donc plus “ deux ” chairs mais “ une ” seule. Ce que Dieu a uni, parce qu’il a vu que c’était “ bon ”, que l’homme ne le sépare pas, car si cela arrivait, ce ne serait plus bon. – Dans ce cas, pourquoi Moïse a-t-il donc dit “ Si un homme a pris une femme, mais qu’elle n’a pas trouvé grâce à ses yeux pour quelque chose de honteux, il lui écrira un libelle de répudiation, le lui remettra en mains propres et la renverra de sa maison ” ? – C’est à cause de la dureté de votre cœur pour éviter, par un ordre, des désordres trop graves. C’est pour cela qu’il vous a permis de répudier vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi. Car la femme n’est pas une bête qui, selon les caprices de son maître ou les libres circonstances naturelles, est soumise à tel ou tel mâle, chair sans âme qui s’accouple pour la reproduction. Vos femmes ont une âme comme vous, et il n’est pas juste que vous la piétiniez sans pitié. S’il est dit dans sa condamnation “ Tu seras soumise au pouvoir de ton mari et il te dominera ”, cela doit se produire selon la justice et non selon la tyrannie qui lèse les droits d’une âme libre et digne de respect. En répudiant alors que ce n’est pas permis, vous offensez l’âme de votre compagne, la chair jumelle qui s’est unie à la vôtre, ce tout qu’est la femme que vous avez épousée en exigeant son honnêteté, alors que vous, parjures, vous allez vers elle, déshonorés, diminués, parfois corrompus, et vous continuez à l’être en profitant de toute bonne occasion pour la blesser et donner libre cours à vos passions insatiables. Vous faites de vos femmes des prostituées ! Pour aucun motif, vous ne pouvez-vous séparer de la femme qui vous est unie selon la Loi et la Bénédiction. C’est seulement dans le cas où la grâce vous touche, quand vous comprenez que la femme n’est pas un objet que l’on possède mais une âme et donc qu’elle a des droits égaux aux vôtres d’être reconnue comme faisant partie intégrante de l’homme et non pas comme son objet de plaisir, et c’est seulement dans le cas où votre cœur est assez dur pour ne pas épouser une femme après avoir profité d’elle comme d’une courtisane, seulement pour faire disparaître le scandale de deux personnes qui vivent ensemble sans la bénédiction de Dieu sur leur union que vous pouvez renvoyer une femme. C’est qu’alors il ne s’agit pas d’union mais de fornication, et qui souvent n’est pas honorée par la venue des enfants supprimés contre nature ou éloignés comme déshonorants. Dans aucun autre cas, dans aucun autre. Car si vous avez des enfants illégitimes d’une concubine, vous avez le devoir de mettre fin au scandale en l’épousant si vous êtes libres. Je ne m’arrête pas à l’adultère consommé au détriment d’une femme ignorante. Pour cela, il y a les pierres de la lapidation et les flammes du shéol. Mais pour celui qui renvoie son épouse légitime parce qu’il en est las et qui en prend une autre, il n’y a qu’un jugement c’est un adultère. Il en est de même pour celui qui prend une femme répudiée, car si l’homme s’est arrogé le droit de séparer ce que Dieu a uni, l’union matrimoniale continue aux yeux de Dieu et celui qui passe à une seconde femme sans être veuf est maudit. Quant à l’homme qui, après avoir répudié sa femme, après l’avoir abandonnée aux craintes de l’existence qui l’obligent à se remarier pour avoir du pain, la reprend si elle reste veuve du second mari, il est également maudit. Car, bien qu’étant veuve, elle a été adultère par votre faute et vous redoubleriez son adultère. Avez-vous compris, ô pharisiens qui me tentez ? » Alorsest-ce la faute de Dieu ce que nous v Bonjour à tous, aujourd'hui tournons nos pensées et nos prières vers l'Australie qui vie un temps très difficile.
Question Réponse Une femme de Dieu est avant tout une fille de Dieu. Nous sommes sauvés et devenons enfants de Dieu par une relation en Jésus-Christ Jean 36. Quand nous mettons notre foi en lui pour notre salut, nous devenons une nouvelle créature 2 Corinthiens Dieu nous donne son Esprit, qui agit en nous et nous transforme à l'image de Christ Jean 1 Jean 2 Corinthiens Une femme de Dieu est tout simplement une femme qui a été sauvée par Jésus-Christ et se soumet à l'œuvre du Saint-Esprit en elle. Et dans la pratique, qu'est-ce que cela signifie ? Une femme de Dieu cherche à mieux le connaître, par la lecture de sa Parole, la prière, la communion fraternelle et un enseignement équilibré. Parce qu'elle sait que toute l'Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit formé et équipé pour toute œuvre bonne » 2 Timothée elle étudie ce que dit la Bible. Elle [s'efforce] de [s]e présenter devant Dieu comme [une femme] qui a fait ses preuves, un ouvrier qui n'a pas à rougir mais qui expose avec droiture la parole de la vérité. » 2 Timothée Elle applique aussi l'exhortation de Jacques Mettez en pratique la parole et ne vous contentez pas de l'écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. » Jacques Mettre en pratique la Parole de Dieu implique une vie de prière active. Paul nous exhorte Ne vous inquiétez de rien, mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, dans une attitude de reconnaissance. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l'on peut comprendre, gardera votre cœur et vos pensées en Jésus-Christ. » Philippiens De même, 1 Thessaloniciens dit Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse, exprimez votre reconnaissance en toute circonstance, car c'est la volonté de Dieu pour vous en Jésus-Christ. » Une femme de Dieu vient à lui avec un cœur reconnaissant et se décharge sur lui de tous ses soucis 1 Pierre Elle a confiance en sa puissance et en son amour. Alors, elle lui apporte son adoration et dépose ses fardeaux devant son trône Hébreux Une femme de Dieu obéit au commandement d'aimer les autres. Elle les édifie et les encourage, sans calomnie, commérage ni mauvaises intentions Éphésiens 1 Pierre Elle est pleine de bonté, de compassion et de pardon Éphésiens Elle aide les autres croyants à porter leurs fardeaux Galates Romains Quand l'occasion se présente, elle cherche à faire du bien à tous, surtout à ceux de la famille de Dieu Galates Elle n'est pas arrogante, mais cultive un esprit d'humilité Romains 16, Philippiens Elle ne se plaint pas et ne provoque pas de vaines querelles et dissensions, mais elle cherche à vivre en harmonie avec les autres Romains 18, Philippiens Une femme de Dieu applique l'enseignement de Pierre Respectez dans votre cœur la sainteté de Dieu le Seigneur. Soyez toujours prêts à défendre l'espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison, [mais] faites-le avec douceur et respect, en gardant une bonne conscience, afin que là même où ils vous calomnient [comme si vous faisiez le mal], ceux qui critiquent votre bonne conduite en Christ soient couverts de honte. Soyez toujours prêts à défendre l'espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison, [mais] faites-le avec douceur et respect, en gardant une bonne conscience, afin que là même où ils vous calomnient [comme si vous faisiez le mal], ceux qui critiquent votre bonne conduite en Christ soient couverts de honte. » 1 Pierre Elle [s'abstient] des désirs de [sa] nature propre qui font la guerre à l'âme » et elle [a] une bonne conduite au milieu des non-croyants, afin que, là même où ils [la] calomnient comme si [elle] fais[ait] le mal, ils remarquent [sa] belle manière d'agir et rendent gloire à Dieu le jour où il interviendra. » 1 Pierre Une femme de Dieu accomplit l'œuvre de Dieu avec ardeur Romains Si elle est âgée, elle est un exemple pour les femmes plus jeunes Tite Elle passe du temps avec d'autres croyants, à les encourager et à se laisser encourager par eux Hébreux Elle est soumise, c'est-à-dire qu'elle fait passer les intérêts des autres avant les siens, ce à quoi tous les chrétiens sont appelés Éphésiens Elle respecte le commandement de Pierre cause du Seigneur, soumettez-vous à toutes les institutions établies parmi les hommes […] En effet, c'est la volonté de Dieu qu'en pratiquant le bien vous réduisiez au silence l'ignorance des hommes dépourvus de bon sens. Comportez-vous en hommes libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté mais en agissant au contraire comme des serviteurs de Dieu. Respectez chacun, aimez les frères et sœurs, craignez Dieu, honorez le roi. » 1 Pierre Elle est consciente de sa valeur en Christ Galates et l'imite en renonçant à elle-même. Si elle est mariée, elle laisse son époux diriger la famille Éphésiens 1 Pierre Elle honore ses parents Éphésiens et si elle a des enfants, elle s'occupe bien d'eux Tite 1 Timothée Elle gère bien son foyer, en toute piété Tite Proverbes 31. La beauté d'une femme de Dieu est celle intérieure et cachée du cœur, la pureté incorruptible d'un esprit doux et paisible, qui est d'une grande valeur devant Dieu. » 1 Pierre Enfin, une femme de Dieu est un chef d'œuvre de la création divine, sauvée par sa grâce, par le moyen de la foi Éphésiens et appelée à devenir de plus en plus semblable à Jésus en apprenant à le connaître et à lui obéir. English Retour à la page d'accueil en français Qu'est-ce qu'être une femme de Dieu ?
En1956, Dieu s'associa avec le Diable - Roger Vadim - pour créer la femme. Il préleva un peu de sable mouillé sur la plage de Saint-Tropez, lui donna forme et formes, et l'appela Brigitte Bardot, nom aussi biblique et irrécusable qu'Adam et Eve. Le Diable fit le reste : un film. Où Bardot, s'habillant d'un rien et se déshabillant pour un
32ème dimanche du Temps ordinaire 1R 17, 10-16 ; Ps 145 146 ; He 9, 24-28 ; Mc 12, 38-44. Élie, le grand prophète dans la mémoire d’Israël, est vraiment le représentant de Dieu. L’attitude de la veuve de Sarepta vis-à-vis de lui est signe de son attitude vis-à-vis de Dieu. Le texte est criant de simplicité, sans fioritures Je rentre préparer pour moi et pour mon fils ce qui nous reste. Nous le mangerons, et puis nous mourrons. » La réponse ? N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit ». Et Élie qui se fait servir en premier comme si de rien n’était ! Fais ce que tu as dit. Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi ; ensuite tu en feras pour toi et ton fils » ! Mais sa parole est la Parole de Dieu, la veuve la croit Et la jarre de farine ne s’épuisa pas, et le vase d’huile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé ». Texte de confiance en Dieu, de foi en lui. Dieu ne nous abandonne pas dans la déréliction la plus extrême pourvu que nous comptions sur sa Parole, même quand tout semble perdu. Texte pour nous, maintenant, dans notre Église en passe de disparaître… de plus par sa faute ! Nous pouvons alors chanter le psaume qui rappelle le Magnificat Il comble de bien les affamés, renvoie les riches les mains vides ». C’est de tous les pauvres, les exclus, ceux qui ne sont pas dans l’installation les étrangers par exemple que Dieu prend soin. Les autres, il nous en préserve Il égare les pas du méchant ». Question de quel bord sommes nous ? De celui des riches, des installés qui n’ont plus rien à demander, ou des affamés ? Affamés de quoi ? Sans oublier ceux qui ont faim, très concrètement, et qui ne sont pas loin de nous, même quand nous savons ne pas les voir. On peut consulter le dernier rapport sur la pauvreté du collectif Alerte PACA il est édifiant. Au cours de l’histoire d’Israël, tout était sans cesse à reprendre. Dieu donne à ceux qui ont la foi, mais le peuple doit avancer pour comprendre cette bonté de Dieu, par ses sacrifices répétés il essaye de se rapprocher de son Seigneur. Il attend le Messie qui va enfin le sauver, recréer ce monde en un lieu où coulent le lait et le miel ». Les prophètes, tel Élie, sont là pour guider le peuple sur cette route du salut, les prêtres pour tenter de maintenir, par les sacrifices, le lien ténu qui le lie à Yahvé. Le Christ, par son sacrifice rendre sacré », c’est-à-dire remettre à Dieu » a remis l’humanité entre les mains du Père. La croix-résurrection marque un point de non-retour. C’est une fois pour toutes, à la fin des temps, qu’il s’est manifesté pour détruire le péché par son sacrifice ». Les multiples sacrifices sont devenus inutiles, on est rentré dans les temps nouveaux, le temps où l’Esprit est donné aux hommes pour vivre de l’amour de Dieu. On est passé de l’ère du péché, de la coupure d’avec Dieu, à l’ère de la grâce et du salut Il apparaîtra une seconde fois, non plus à cause du péché, mais pour le salut de ceux qui l’attendent ». Le don que Yahvé faisait aux hommes en les comblant de ses bienfaits, comme envers la veuve de Sarepta, est maintenant un don éternel, c’est-à-dire non lié au temps, un don qui nous fait vivre totalement dans notre état de fils de Dieu dans lequel le Christ nous a fait entrer. L’évangile, en évoquant cette veuve pauvre, comme celle de Sarepta, rappelle le geste de la première qui, dans l’indigence totale, a donné à Élie tout ce qui lui restait. La question est dans ce monde nouveau inauguré par la croix qui est l’unique sacrifice, est-ce que nous avons assez de foi pour tout donner, au-delà de notre superflu ? Dit différemment nous contentons-nous de la pratique de notre religion, pratique sérieuse, en faisant ce qu’il faut », en continuant à sacrifier » à la petite semaine, ou voulons-nous sortir de notre confort, de notre installation, pour suivre Jésus dans ce monde nouveau ? Sommes-nous disposés à être secoués par son appel sans savoir ce qui adviendra ? Notre réponse nous engage, elle n’est pas évidente... Marc Durand
Ainsi au chapitre 16 des Actes des Apôtres, Paul va s’appuyer sur Lydie, une commerçante en étoffes de pourpre, pour fonder la communauté chrétienne de Philippe. L’Église est logée
dieu aurait-il une dent contre les femmes? Bonne question, au lendemain de la Journée internationale des femmes. L'Eglise catholique écossaise a avoué en octobre avoir payé les parents d'une gamine de 12 ans pour que celle-ci n'avorte pas. Au Koweït, le Parlement - en majorité islamiste - vient de rejeter un décret-loi de l'émir accordant aux femmes le droit de vote et d'éligibilité. Depuis novembre, les juives ultra-orthodoxes de Jérusalem ne doivent plus utiliser leur téléphone portable en public, car, selon quatre rabbins, cela porte gravement atteinte aux règles de la pudeur». En mai 1999, le Vatican a condamné la distribution par l'ONU de pilules abortives aux femmes kosovares violées par la soldatesque serbe. En novembre dernier, une veuve indienne acclamée par la foule s'est jetée dans les flammes du bûcher funéraire de son mari selon la tradition hindoue du sati. En septembre, Chérine, une Jordanienne de 20 ans, a été abattue de trois balles et massacrée à coups de couteau par son cousin. Comme une vingtaine de femmes chaque année, Chérine a été victime d'un crime d'honneur», absous par les religieux islamistes et un article du Code pénal jordanien, qui assure l'impunité à tout homme châtiant l'une de ses proches soupçonnée d'adultère. La litanie est encore longue des offenses faites aux femmes au nom de Dieu. Si, reflétant et légitimant la phallocratie ambiante, les religions furent forgées en des temps où la femme ne comptait guère, on comprend moins pourquoi, à l'ère d'Internet et du robot mixeur, leurs interprétations et les lois qui en découlent ont si peu évolué. Les croyantes ont de plus en plus de mal à admettre que Dieu leur ait joué le vilain tour de les vouloir niées, persécutées, cantonnées à des rôles subalternes. Nombreuses, elles réclament dans toutes les confessions une lecture nouvelle, débarrassée des scories de l'Histoire, des livres saints qui les ont mises au pas pendant des siècles. S'il reste aux femmes un territoire à conquérir pour se libérer des derniers carcans, c'est bien celui de la religion. Vaste programme. Pourtant, à bien y regarder, les choses n'avaient pas si mal commencé. A l'aube des civilisations, les premières idoles du paléolithique et du néolithique sont incontestablement des dames, pourvues des attributs rebondis d'une féminité triomphante. Rien n'indique pour autant que les hommes de l'époque aient particulièrement bien traité leurs compagnes, mais du moins révèrent-ils des divinités féminines. Capable d'enfanter, la femme incarne alors le mystère de la fécondité, comme le sang qui s'écoule d'elle évoque la mort, mêlant intimement en son ventre le secret des origines et celui du trépas. Etroitement liée au cycle de la nature et des saisons, on la loue pour invoquer sa protection ou implorer sa prodigalité. Offre limitée. 2 mois pour 1€ sans engagement Cela ne va pas durer. L'apparition des sociétés guerrières et, sans doute, une meilleure compréhension des mécanismes de la procréation désacralisent la femme et mettent un terme à l'âge d'or des déesses fertiles. Les civilisations antiques donnent naissance aux polythéismes dominés par des figures masculines. Le symbole phallique prend le pas sur les douces rotondités maternelles. C'est la revanche des dieux mâles, explique l'historien des religions Odon Vallet, auteur de Femmes et religions déesses ou servantes de Dieu? Gallimard. Pour gouverner à cette époque, il faut se battre. Les dieux sont des chefs de guerre. Les hommes imposent leur domination sur les femmes, qui restent à la maison et perdent leur prestige. Les déesses de l'époque ne sont plus que des gardiennes du foyer.» Jusqu'à ce qu'elles se fassent définitivement déboulonner par les dieux uniques. La Bible est le premier livre sacré à n'avoir pas de dieu nommé au féminin», souligne Odon Vallet. Des sociétés patriarcales du bassin méditerranéen naissent les trois religions monothéistes - judaïsme, christianisme et islam - attribuant le beau rôle aux mâles. Dans l'Ancien Testament, deux livres sur 46 sont consacrés à des femmes, et plus de 80% des personnages sont des hommes», dénombre Odon Vallet. Place donc à un seul Dieu, masculin, qui ne va s'adresser qu'à des hommes et n'être enseigné que par des hommes. On sent poindre le malentendu dès la Genèse, qui conte curieusement deux récits de la création d'Adam et Eve. Le premier, qui induit une égalité entre l'homme et la femme, dit que, le sixième jour, Dieu fit l'homme à son image, précisant Il les créa mâle et femelle.» Le second texte donne une tout autre version Dieu ayant créé Adam craint que celui-ci ne s'ennuie et lui octroie une aide». Il lui prélève une côte pour façonner Eve. Adam est ainsi créé à l'image de Dieu alors qu'Eve l'est à l'image de l'homme. Sur ces bases solides va s'édifier l'histoire de la misogynie sacrée. Saint Augustin décrète Homme, tu es le maître, la femme est ton esclave, c'est Dieu qui l'a voulu.» Plus tard, saint Thomas enfonce le clou La femme a été créée plus imparfaite que l'homme, même quant à son âme.» Juifs et musulmans ne disent pas le contraire. Pauline Bebe, première et unique femme rabbin de France, ordonnée par la communauté libérale, raconte Le Talmud comporte un texte qui dit que Dieu a créé la femme à partir d'une côte de l'homme, car, s'il avait choisi les yeux, elle aurait été curieuse, les mains, elle aurait été chapardeuse, la bouche, elle aurait été bavarde, etc. Mais le texte conclut que, malgré ces précautions, la femme est quand même curieuse, chapardeuse, bavarde...» Pendant des siècles, les femmes seront vouées aux destins secondaires d'épouses, de mères, voire de signes extérieurs de richesse le roi Salomon dispose ainsi de 700 femmes et de 2 300 concubines. Les civilisations grecque et romaine ne tiennent pas la femme en plus haute estime. Aristote la voit comme un mâle stérile», Périclès décrète que la plus grande vertu d'une femme, c'est de savoir se taire», tandis que la mythologie hellénique est fondée sur la légende de Pandore, première femme de l'humanité, qui ouvrit sa funeste boîte à fléaux et répandit le malheur sur le monde. Les contemporaines de Jésus ne sont guère mieux loties. Si l'homme ne peut se réaliser pleinement que dans le mariage - Même si un homme étudie toute la Torah et accomplit tous les commandements, s'il ne se marie pas, son âme n'atteint jamais la perfection», affirme la kabbale - il dispose seul du droit de divorcer, ou plutôt de répudier sa femme avec, soyons juste, des obligations matérielles à son égard. Si elle refuse, elle se condamne à la solitude et ne peut contracter d'autre union, sous peine de se retrouver en situation d'adultère et de voir ses futurs enfants exclus de la société des croyants. En rejetant la répudiation pour proclamer l'indissolubilité des liens conjugaux, Jésus fait soudain ?uvre de salubrité publique envers les femmes. Les juives n'ont alors pas accès au Temple les jours de leurs règles ni après un accouchement, tous les écoulements» corporels étant jugés impurs. Le Lévitique précise qu'une femme venant de mettre au monde un fils ne doit pas approcher du sanctuaire pendant quarante jours. Si c'est une fille, c'est pire sa pénitence dure soixante jours. Les jeunes filles sont mariées avant la puberté, pour s'assurer que l'époux sera bien le père des enfants - ainsi Marie, promise à Joseph alors qu'elle n'a pas 15 ans. Quant à la femme adultère, on la lapide. Dans ce contexte, Jésus apparaît comme un prophète du féminisme. Alors que ses contemporains de Palestine tiennent les femmes pour impures, il ne craint pas de se souiller en les fréquentant», constate l'historien Guy Bechtel, auteur du remarquable ouvrage Les Quatre Femmes de Dieu la putain, la sorcière, la sainte et Bécassine, qui vient de paraître chez Plon. Le Christ n'hésite pas à leur parler, il les guérit, accepte qu'elles le suivent sur les routes de Galilée. Il va jusqu'à dire - suprême extravagance - que les prostituées entreront au royaume des cieux avant les pharisiens. Il n'en convie aucune parmi ses disciples, pas plus qu'il ne les invite à la Cène, mais c'est à Marie-Madeleine qu'il apparaît le jour de la Résurrection. La maternité inspire le dégoût i Jésus fait preuve d'une étonnante mansuétude envers le beau sexe, les Pères de l'Eglise vont se charger de remettre les choses à leur place. Leurs interprétations des Evangiles justifieront vingt siècles de phallocratie. Les commentaires sur Adam et Eve vont se multiplier, analyse Guy Bechtel. La confiture sacerdotale s'accumulera sur le palimpseste d'origine, au point qu'on ne pourra plus lire le premier message de Jésus.» Alors qu'elle était avant tout mère chez les juifs, la femme n'aura même pas droit à cette consolation dans le christianisme. Puisque les premiers chrétiens s'attendent à une fin du monde imminente, à quoi bon faire des enfants? La maternité inspire même le dégoût saint Jérôme trouve aux femmes enceintes un aspect hideux» et saint Ambroise clame Heureuses les stériles!» Si la femme n'engendre point, à quoi diable peut-elle bien servir? A rien. Tout au plus fera-t-on de quelques pieuses martyres des saintes acceptables, pourvu qu'elles aient subi stoïquement la torture Agathe, les seins tranchés, périt nue sur la braise, Cécile est décapitée, Blandine jetée aux lions, Apolline, édentée à force de coups, se jette dans les flammes. Marie, qui joue finalement un rôle secondaire dans la vie du Christ - deux évangiles sur quatre mentionnent sa virginité - va devenir au fil des siècles l'unique femelle à peu près fréquentable. Jérôme, Ambroise et Augustin affirment que Marie fut vierge non seulement avant la naissance du Christ, mais également pendant et après. Vers 880, Hincmar de Reims, muni d'on ne sait quelles informations, fournit les détails anatomiques Marie avait mis son enfant au monde ?vulve et utérus fermés?», s'amuse Guy Bechtel. Cependant, c'est à partir du XIIe siècle qu'on entreprend d'en faire une supersainte, que Rome s'acharnera à rendre la plus éthérée, la plus désincarnée, la plus éloignée du commun des mortelles qui soit, un modèle hors de portée, même de la plus pieuse des dames patronnesses. En 1854, Pie IX parfait le tableau il proclame le dogme de l'Immaculée Conception, qui fait de Marie l'unique femme née sans la marque infamante du péché originel. Dès le début, les théologiens conspuent l'amour physique et avec lui l'objet et la source de toutes les concupiscences si l'homme désire la femme, c'est de sa faute à elle, tentatrice et démoniaque. Et les préjugés ont la vie dure lors de l'Exposition universelle de 1958, le Vatican choisit une photo de Brigitte Bardot dansant le mambo dans Et Dieu créa la femme afin d'illustrer la salle de son pavillon consacrée au Mal. Pour limiter le plus possible le contact avec la chair honnie de la femelle, on inventa même au XVIIe siècle l'inénarrable chemise conjugale à faire un chrétien», munie d'un trou à l'endroit idoine. A la fois putain, infernale et idiote endant des siècles, les plus brillants cerveaux du christianisme vont rivaliser de zèle fielleux pour éreinter la femme. Et c'est la surenchère. Odon de Cluny écrit au Xe siècle Nous qui répugnons à toucher du vomi et du fumier, comment pouvons nous désirer serrer dans nos bras ce sac de fientes?» Guy Bechtel insiste Seule, l'Eglise catholique l'a pensée à la fois inférieure, putain, infernale et, en plus, idiote, ce qui est d'ailleurs contradictoire comment pourrait-on en même temps avoir les ruses du diable et la bêtise de la bécasse?» Ces élucubrations demeurent cependant l'apanage des beaux esprits retranchés des réalités de ce monde Le simple curé de paroisse était loin de tout ça», tempère l'historien. C'est la différence avec l'islam ou le judaïsme ultraorthodoxe, peut-être moins violents dans les textes, mais bien plus coercitifs dans leurs applications. Reste que cette domination va asseoir pour des siècles la suprématie masculine chez les catholiques. On tiendra les femmes soigneusement éloignées de toute instruction. On leur enjoindra successivement d'être vierges, puis mères, ou tout à la fois, ce qui est malcommode. On les brûlera à l'occasion quand on les croira sorcières et que la rudesse des temps y trouvera son exutoire. Malgré cela, ce sont les religieuses qui constituent le gros des troupes dans les monastères et les couvents - elles sont encore 800 000 dans les ordres, contre 400 000 hommes. Pourtant, Rome n'a jamais débordé d'affection envers ses pieuses filles pendant des siècles, avec leur consentement et surtout celui de leurs familles, on les enferme dans de froides clôtures le chauffage est un confort à proscrire, on leur défend de se laver par crainte qu'elles ne se souillent en se touchant, on les maintient dans une ignorance crasse en leur interdisant la lecture des Evangiles et des théologiens, on les empêche de se parler, de dormir, de sortir, bref, on les désespère consciencieusement. Parfois même, si elles ont le tort de prétendre entretenir une relation particulière avec le Christ, on flaire l'hérésie, comme Thérèse d'Avila, Catherine de Sienne ou Hildegarde de Bingen en feront l'amère expérience. De son côté, le judaïsme continuera de visser les femmes à leurs fourneaux. Si la transmission de la judéité est matrilinéaire, la halaka, la loi juive, interdit aux femmes de prendre la parole dans la synagogue, où elles disposent d'espaces réservés. Soumise à une double injonction déconcertante, la femme juive est censée connaître les 613 commandements de la mitsva, mais n'a pas le droit de les étudier. Le Talmud le stipule Mieux vaut brûler la Torah que de la confier à une femme.» Tous les matins, dans une prière rituelle, l'homme remercie Dieu de ne pas l'avoir fait femme. Aujourd'hui, seule la communauté juive libérale - bien implantée aux Etats-Unis, mais minoritaire en France - reconnaît les ordinations de femmes, telle la Française Pauline Bebe. Les femmes portent toutes sortes de souillures et doivent se purifier régulièrement par l'ablution rituelle. Il y a incompatibilité entre la sexualité féminine et le sacré», écrivent Agnès Fine et Claudine Leduc dans Femmes et religions Presses universitaires du Mirail. Néanmoins, contrairement à l'optique chrétienne, la sexualité n'est pas taboue. Elle n'a pas seulement pour but la procréation, précise Pauline Bebe, mais également le plaisir, reconnu à l'homme comme à la femme. Mais sa présence perturbe l'homme, qui risque d'avoir des idées déplacées. Pour éviter de le détourner de la prière, elle doit cacher les parties de son corps jugées séduisantes ses cheveux, ses bras, ses jambes...» Epouses, mères, elles n'ont d'autre fonction sociale que celle de croître et multiplier. Dans des textes du Moyen Age, raconte Pauline Bebe, on lit que les femmes doivent tenir le foyer pour permettre aux hommes d'aller acquérir l'intelligence à l'extérieur.» Règle toujours de mise chez les ultraorthodoxes, où la femme se doit encore de mettre au monde une nombreuse progéniture dont elle devra s'occuper seule, comme elle devra assurer la subsistance du foyer puisque monsieur étudie. Un vieux proverbe yiddish dit que Dieu ne pouvait être partout à la fois, c'est pourquoi il a créé la mère juive». Les sociétés les plus oppressives Partout, la femme a été claquemurée chez elle. Dans l'islam encore plus qu'ailleurs. La rencontre entre l'islam et l'arabité a produit quelques-unes des sociétés les plus oppressives de la planète en matière de condition féminine, écrivent Sophie Bessis et Souhayr Belhassen dans Femmes du Maghreb l'enjeu Lattès. Car l'islam a consacré dans la loi et les faits le règne déjà bien établi dans la région de la famille patriarcale, dont le mâle, plus que jamais l'élu de Dieu, est sans contestation possible le chef.» Le Coran semble pourtant poser une égalité de principe L'être humain, qu'il soit homme ou femme, est honoré de par sa création originelle. Cette grâce de Dieu et cet honneur sont décernés [...] sans distinction de sexe», écrit la sociologue Fatima Naseef dans Droits et devoirs de la femme en islam à la lumière du Coran et de la Sunna Tawhid. La 2e sourate du Coran, un brin grivoise, insiste sur la complémentarité des sexes Elles sont un vêtement pour vous, comme vous êtes un vêtement pour elles.» Malheureusement, la plupart des versets sont moins aimables Les ambiguïtés du Coran, qui ont permis depuis des siècles la pluralité de ses lectures, ne résident pas dans la question de savoir si les femmes sont inférieures aux hommes, mais dans celle de définir les droits qui leur sont accordés à l'intérieur des limites posées par cette infériorité», analysent Sophie Bessis et Souhayr Belhassen. Ainsi ce passage de la 4e sourate Les hommes ont autorité sur les femmes, du fait qu'Allah a préféré certains d'entre vous à certains autres, et du fait que les hommes font dépense de leurs biens en faveur des femmes. Celles dont vous craignez l'indocilité, admonestez-les. Reléguez-les dans les lieux où elles couchent. Frappez-les.» Pour couronner le tout, alors que les fidèles méritants seront accueillis au paradis par des cohortes de vierges enchanteresses, les pieuses musulmanes y retrouveront, en guise d'éphèbes... leurs maris. Pourtant, l'avènement de l'islam a paradoxalement pu constituer un progrès dans certaines régions. Ainsi le Prophète condamne-t-il une pratique courante de l'Arabie préislamique qui consistait à se débarrasser des petites filles dès leur naissance en les enterrant vivantes. Il limite le nombre des épouses à quatre - et encore faut-il se montrer équitable Si vous craignez de ne pas être justes, alors une seule» 4e sourate. Enfin, il permet à la femme d'hériter, sa part équivalant à la moitié de celle d'un homme. Et quand le Coran dit Qu'elles rabattent leurs voiles sur leurs gorges», et prescrit une tenue décente», il ne fait qu'entériner les traditions vestimentaires d'une région où l'on se promenait peu en minijupe. Bien avant l'islam, les femmes étaient voilées et recluses, y compris chez les juifs et les chrétiens», souligne la sociologue Juliette Minces, auteur du Coran et les femmes Hachette. Mais si les juives et les chrétiennes se sont débarrassées de leurs voiles depuis belle lurette, ce n'est pas le cas des musulmanes, qui restent inféodées à ce symbole de leur soumission. Les Européennes ont commencé à s'émanciper timidement depuis la Réforme, qui pose, au XVIe siècle, les premiers jalons en encourageant les femmes à étudier les textes religieux, puis en les associant au ministère de leurs époux. Les chrétiennes, qui, malgré tout, ne subissent ni la polygamie ni l'enfermement, et auxquelles la sphère publique n'a jamais été interdite, vont définitivement prendre au XIXe siècle le chemin de l'égalité. En Occident, l'émancipation est venue plus de la désaffection de la pratique religieuse que du sein des religions elles-mêmes, forcées de suivre le mouvement. Un parcours inconcevable en terre d'islam, où le culte est d'autant plus prépondérant que la plupart des Etats tirent leurs législations de la charia, la loi islamique. Inspirés de la loi coranique, les codes du statut personnel régissent la situation juridique de la femme. La polygamie et la répudiation demeurent de rigueur à dans la plupart des Etats islamiques, au moins dans la loi sinon dans les faits. Suivant la filiation agnatique qui veut que les enfants appartiennent au père et à sa lignée, la mère n'en a pas la garde. Quant à la femme adultère, son sort se règle encore souvent à coups de pierres un tribunal des Emirats arabes unis vient de condamner à la lapidation une Indonésienne, enceinte hors des liens du mariage. Néanmoins, les pratiques diffèrent selon les pays. En Afghanistan, les femmes n'ont absolument aucun droit depuis la prise de Kaboul par les talibans en 1996 recluses, elles ne peuvent sortir qu'entièrement dissimulées sous des forteresses de toile ne laissant voir que leur regard grillagé. Elles n'ont pas le droit d'étudier, de travailler, ni même de se faire soigner, puisque tous les médecins sont des hommes. A côté de cet enfer, la vie des Saoudiennes ressemble à un chemin de roses. Pourtant, elles doivent porter le niqab, qui couvre entièrement le visage sauf les yeux, et vivent dans un monde strictement cloisonné, où il leur est défendu de conduire une voiture ou de côtoyer les hommes. Elles disposent d'écoles séparées, de bureaux séparés, de banques séparées... Seul l'hôpital demeure mixte. Dans ce contexte, parler d'émancipation féminine relève de l'humour noir. L'argument de la défense des droits de l'homme est irrecevable dans ces pays, où il représente l'expression du vieux fantasme colonialiste. Le respect du statut traditionnel de la femme reste considéré comme un rempart contre l'acculturation. Pour le sociologue et spécialiste de l'Iran Farhad Khosrokhavar, maître de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, la meilleure voie possible passe par la réinterprétation des textes religieux Les pays musulmans n'évolueront que si les femmes bougent au nom du Coran, si elles changent la religion plutôt que d'invoquer la modernité occidentale, source de suspicion et de rejet.» Et ça commence à marcher. En Iran, plus souple que dans les années khomeinistes, le raz de marée réformateur des élections législatives laisse espérer des changements. Le régime autorise les filles à étudier sur les mêmes bancs que les garçons elles sont scolarisées à 80% et représentent 58% des étudiants à l'université. Elles votent et sont éligibles. Depuis deux ans, on voit même des jeunes femmes maquillées, quelques mèches au vent, se promener dans les rues de Téhéran pieds nus dans leurs sandalettes. Elles raccourcissent leur manteau, qui laisse désormais entrevoir un jean ou des chaussures osées, comme les fameuses bottines rouges de Faezeh Hashemi, la fille de l'ancien président. Surtout, elles peuvent désormais demander de faire figurer le droit de divorcer dans leur acte de mariage, et le juge de la famille peut obliger le mari à verser à sa femme la moitié de ses biens. Selon Farhad Khosrokhavar, l'abandon du voile sera sans doute la dernière conquête des musulmanes, là où son port est obligatoire Si elles demandent d'abord le foulard, la société, choquée, se rétractera. Le plus important, c'est de faire passer tout ce qui concerne leur statut, le divorce, etc. Pour obtenir ce qu'elles veulent, elles doivent garder le foulard, garant de leur fidélité à l'islam.» Les Egyptiennes, quant à elles, viennent de conquérir le droit de divorcer, qui ne leur était accordé que dans des cas extrêmes. Mais elles ont dû renoncer à une autre de leurs revendications voyager à l'étranger sans l'autorisation de leur mari. Même une femme ministre peut se faire arrêter à l'aéroport sur un simple coup de fil de son époux. Au Maroc, un projet de réforme de la sévère mudawana - le texte qui définit le statut juridique de la femme - est actuellement à l'étude. Il prévoit, notamment, d'élever l'âge du mariage de 15 à 18 ans pour les filles, supprimerait la répudiation et la polygamie, introduirait le droit au divorce et le partage des biens. Principe d'égalité et doctrines n regard du chemin qui reste à accomplir pour les musulmanes, les points de doctrine qui chiffonnent les catholiques peuvent sembler dérisoires. Des dogmes balayés par les protestants. Ils n'ont jamais établi de couvents pour y parquer les femmes; Luther n'a pas fait de la virginité une marque d'excellence; et enfin, le mariage des pasteurs leur donne de la femme une connaissance bien réelle», explique Guy Bechtel. Moins on est au clair sur la place de la femme, plus on idéalise la personne complètement désincarnée de Marie, diagnostique Titia Koen, femme pasteur de l'Eglise réformée de France. Au contraire, Luther a refusé le culte marial et déclaré que les chrétiens, hommes et femmes, étaient tous égaux devant Dieu. Les protestantes se sont beaucoup investies dans la revendication de leur émancipation, pour l'accès à la contraception, dans le soutien au planning familial.» Le sacro-saint principe d'égalité les a tout naturellement conduites à la pastorale - la moitié des pasteurs français formés actuellement sont des femmes. Depuis 1978, les églises anglicanes ordonnent officiellement des femmes. Les Britanniques, qui ont attendu 1992 pour suivre le mouvement, viennent de nommer une chanoinesse au rang de doyenne de la circonscription ecclésiastique de Leicester, un poste élevé de la hiérarchie. Quant aux Eglises protestantes scandinaves, allemandes, et américaines, certaines ont même nommé des femmes évêques. D'autres Eglises chrétiennes emboitent le pas des protestants fondée en 1870 en réaction au concile Vatican I, l'Eglise Vieille-Catholique - qui compte 500 000 fidèles - vient d'ordonner le 19 février sa première femme prêtre. Des femmes prêtres? Le Vatican ne veut définitivement pas en parler. Jésus n'a pas choisi de femme comme apôtre, un point c'est tout. Pour se débarrasser du sujet, Jean-Paul II a décrété une bonne fois pour toutes en 1998 que la non-ordination des femmes n'est pas une question de discipline, mais une vérité de foi». Ce qui empêche ses successeurs de revenir dessus. Lavinia Byrne en sait quelque chose. Cette religieuse catholique anglaise a claqué en janvier la porte de son ordre après trente-cinq ans de vie monastique, car elle ne supportait plus les pressions du Vatican, dignes de l'Inquisition» Rome, qui ne lui pardonne pas la publication d'un livre en faveur de l'ordination des femmes, a tenté d'interdire sa diffusion. Quelques femmes à la barre aideraient pourtant l'Eglise à évoluer. Selon l'Insee, 75% des pratiquants sont des femmes, mais leur nombre ne cesse de baisser si 20% des Françaises se disaient pratiquantes régulières en 1983, elles n'étaient plus que 15% en 1993, dont 34% de plus de 60 ans. 90% des catéchistes sont des femmes sans elles, la foi catholique ne serait plus transmise en France. Pour combien de temps encore? Dès les années 60, les femmes ont commencé à prendre leurs distances avec une Eglise qui leur imposait de déballer leur vie intime à des confesseurs plus ou moins inquisiteurs. Guy Bechtel cite ainsi les résultats d'une enquête menée en 1968 et en 1969, qui révèle que 80% du temps de la confession était alors consacré à l'examen de péchés sexuels Trop longtemps, Rome a cru avoir le droit de sonder les reins et les c?urs des femmes, de réglementer leur vie sexuelle, de distinguer les bonnes des mauvaises chrétiennes, et de corriger plus souvent que de pardonner», allant parfois jusqu'à interdire la communion aux fautives. Les femmes n'acceptent plus de voir leur sexualité régentée par des célibataires retranchés des réalités de ce monde. Résultat selon une étude de la Sofres, seulement 6% des catholiques se confessaient encore en 1991. Pas facile de se sentir à l'aise dans une Eglise qui montre du doigt les utilisatrices de la pilule, qui exclut les divorcés, qui interdit la fécondation in vitro, qui excommunie les femmes ayant subi un avortement. Alors que la plupart de ces problèmes auraient pu être balayés dans la foulée du concile Vatican II - sauf l'avortement, sur lequel l'Eglise ne reviendra sans doute jamais parce qu'elle prête une âme à l'embryon, fût-ce à la douzième semaine de grossesse - c'est le contraire qui s'est produit. La publication par Paul VI de l'encyclique Humanae vitae, en 1968, a jeté un froid glacial. Comprenant que les commissions vaticanes convoquées sur ce sujet s'apprêtaient à statuer en faveur de la contraception, Paul VI a renvoyé tout le monde et signé un texte - largement inspiré par un certain Karol Wojtyla - qui condamne toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation». Quand Rome se mit aussi en tête de jeter l'anathème sur les techniques immorales et illicites» de fécondation in vitro, les fidèles en perdirent leur latin Autrefois, l'Eglise avait interdit le sexe sans bébé; maintenant, elle interdit le bébé sans sexe», s'étonne Guy Bechtel. Rien dans l'Evangile ne justifie pourtant ces interdits. S'ensuit le schisme silencieux» Les chrétiens restent des chrétiens, mais ils se sentent de moins en moins liés à Rome», constate Guy Bechtel. Depuis trente ans, les femmes se détournent du culte, et les églises se vident. Le renouvellement des générations ne se fait pas. En perdant les femmes, l'Eglise perd tout, analyse l'historien. En s'attaquant à la moitié de l'humanité, elle a commis une erreur grossière. Elle a perdu la guerre des femmes. Y aura-t-il une seconde manche?» Les plus lus OpinionsLa chronique de Marion Van RenterghemPar Marion Van RenterghemLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre Assouline Citationsseconde faute Découvrez un dicton, une parole, un bon mot, un proverbe, une citation ou phrase seconde faute issus de livres, discours ou entretiens. Une Sélection de 5 citations et proverbes sur le thème seconde faute. 5 citations < Page 1/1. Bref, cette tristesse qui naît de la contemplation du passé ne sert à rien et est même très nuisible, 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID ipi3O1hwSZMIUOw89f-_LZnzn8yk4IiX-7QHi14FWc6UZhtVp3kFRQ== 15août 2021. La Bienheureuse Vierge Marie est la mère de Jésus-Christ. Contrairement aux revendications de certains, l'Église catholique n'enseigne pas et n'a jamais enseigné que Marie est Dieu. Ce serait une hérésie. Marie n’est simplement qu’une créature, mais le plus grand de tous les êtres humains créés par Dieu. Depuis un certain temps-là, les prophètes sont à la mode. Attendez, attendez, nous allons mettre la lumière. Bon, je commence par me confesser… Vous comprendrez que même nous, dans la maison de Dieu, sommes dépassées par ce phénomène. Il y a 5 ans, je me retrouve invitée dans une église prophétique montréalaise. Ce jour-là, un super homme dit de Dieu venait du monde anglophone pour rafraîchir notre foi de ce feu étranger. Vous connaissez bien le complexe d’infériorité que les francophones nourrissent vis-à-vis du monde anglophone… Fire! Fire! Fiiiiiiire!!!!! Nous étions en émoi dans cette église d’expression africaine. J’étais là, sortant d’une rupture amoureuse et fragilisée du regard. En gros, j’étais venue trouver du réconfort. D’un coup, le prophète invité vient tomber sur moi avec sa lourde main. Je vois subitement des gens derrière moi, je ne tombe pas, je résiste. Mais lui, il appuie encore et me demande de laisser le Saint-Esprit me faire tomber. Je me suis laissée tomber finalement par obéissance à son ’Cet-Esprit’’. Puis il dit Toi, tu vas bientôt mourir! Il faut venir me voir dans le bureau du pasteur à la fin du culte! » Pendant le culte, il sortit des enveloppes et dit ’Je cherche des hommes et des femmes pour bénir Dieu avec chacun 1000 dollars de don et je prierai spécialement pour eux pour qu’une grâce spéciale tombe sur ces enveloppes spéciales.’’ Quelques-uns se sont désignés. À la fin d’un culte de feu, après m’être alignée dans la file d’attente, je suis allée dans le bureau du pasteur. Ils y étaient, le pasteur habituel et le prophète invité tel un professeur et un apprenant. Ce dernier n’a pas usé de gant, il a sorti ’ Bon, je vois ici que tu vas mourir’’. Puis, je l’ai regardé, l’air hébété car, je sortais d’un malheur; ma mère agonisait et j’étais perdue. La bouche semi-ouverte, je lui ai lancé un innocent Ah bon ? » ! Après quelques secondes d’observation de mon désarroi, l’œil plein de satisfaction, sourire narquois au coin des lèvres, le prophète me dit ’ Mais je peux t’arranger ça si tu donnes 500 dollars.’’ J’ai répondu que Dieu savait que je n’avais pas cette somme dans mon compte. À ce moment, mon pasteur habituel m’a fait de très grands yeux, manifestant son mécontentement. Il voulait juste que j’obéisse à tout prix pour le coup/coût…oh mon cou! C’était un grand homme de Dieu qu’il ne fallait pas contredire. Il fallait juste obéir et m’endetter. Le prophète reprit la parole en disant ceci ’ Bon, si tu n’as pas 500 dollars, donne même 250 dollars’’. A ce moment, j’ai pleuré car je n’avais pas cette somme et mon pasteur me faisait les gros yeux, alors même que son invité me parlait fort, me blâmait en disant ’’ Why are you crying?’’, comme si c’était de ma faute si je n’avais pas cette somme. Partant de là, j’ai utilisé ma carte de crédit pour payer avec 19% de taux d’intérêt les 250 dollars. Mais je n’y suis plus jamais retournée. Cela m’attriste de voir comment les hommes de Dieu abusent de la vulnérabilité de certaines personnes déjà si mal. Des scandales environnent l’église qui se comporte aujourd’hui, de par ses servants, comme une prostituée qui monnaye ses faveurs. Les serviteurs de Dieu se muent en proxénètes… À l’heure où je vous écris, un prophète m’a affublé d’un mari via zoom. Il a eu la révélation que c’était lui l’homme de ma vie, alors même que ce n’est pas une priorité pour moi. Quand j’ai boudé un peu, il m’a quasiment maudite que si je veux réussir dans ma vie, je dois lui obéir. Le frère qu’il a envoyé vers moi est un sans-papiers en France, qui est dans une détresse financière incroyable. J’ai fui ! Et je réussis très bien ma vie sans lui! Ce qui me permet aujourd’hui de tenir tête à tout ce monde sans perdre la foi, c’est que j’ai décidé de faire comme Martin Luther, le père du protestantisme. Lui s’était enfermé pour lire la Bible. Luther était en réaction contre les indulgences qui étaient censées racheter le pardon des péchés. Aujourd’hui, on sait tous que c’était pour financer la construction de la grande basilique de Rome. De mon côté, je lis régulièrement ma bible, et c’est à la froide raison que je me ris de toutes leurs malédictions. L’amour du sensationnel est un piège pour tout être émotif et désespéré. Le langage corporel bien souvent trahit votre état psychologique. Arrêtez vraiment d’aller tout confier aux hommes, femmes de Dieu car, ce sont des hommes et des femmes comme nous. Plusieurs fois dans la Bible, il est mentionné ’ Malheur à celui qui se confie en l’homme’’ ou encore ’ Malheur à celui qui se confie aux grands’’. L’église, de nos jours, est une entreprise qui monnaye ses services, comme les ngangas. Plus vous donnez, plus vous êtes bénies mais, rassurez-vous, ce n’est surtout pas la voie du salut. J’en veux pour preuve les familles dépouillées, les femmes gabonaises qui se sont retrouvées abandonnées après avoir été lourdement utilisées pour favoriser l’ascension d’un homme de Dieu. Aujourd’hui, les personnes qui se font avoir par les hommes dits de Dieu, sont des personnes qui périssent par ignorance de la Bible ou plutôt par paresse de la lecture. Continuez ainsi, vous serez toujours les marionnettes de ceux qui la lisent pour vous. Labienheureuse du Terroir Citoyenne gabonaise Fautede places, certains sont restés à la porte. Ce n'est pas le cas de Mina, venue de Lyon pour l'occasion. « J'attendais cela avec impatience. Nous sommes nombreux à avoir cette conception

Et Dieu créa la femme Re-lecture talmudique À propos de la lecture talmudique d’Emmanuel Lévinas Et Dieu créa la femme » Jérôme Benarroch Résumé Emmanuel Lévinas a joué un rôle très important pour faire découvrir au monde intellectuel et philosophique qu’existe une véritable pensée théorique dans les textes talmudiques. Mais comme il l’avoue lui-même, c’est en amateur qu’il aborde ces textes1. Par là même, sans le vouloir, il y retrouve étonnamment des éléments fondamentaux de sa propre philosophie. Mais de ce fait, aux yeux d’un public non averti, la pensée talmudique et la pensée lévinassienne apparaissent presque comme une seule et même entité, au point que l’on cherche parfois la pensée de Lévinas dans le Talmud ou dans la Bible ! À travers cette relecture talmudique », nous voudrions montrer qu’il faut savoir distinguer la pensée propre de ce grand philosophe de l’enseignement des Sages du Talmud et ne pas les confondre. S’il y a chez ces derniers une pensée théorique, la compréhension et la réélaboration conceptuelle de leur pensée sont complexes et exigent un investissement entier et quasi exclusif – jour et nuit », dit le verset de Josué 1, 8, pour ne pas t’en écarter, ni à droite ni à gauche ». Abstract Emmanuel Levinas played a pivotal role in his effort to make the intellectual and philosophical world see that true theoretical thought can be found in Talmudic texts. But as he himself admits, it is as an amateur that he approaches these texts2. Thus, without seeking it, he surprisingly finds in these texts fundamental elements of his own philosophy. Hence, in the eyes of an uninformed public, Talmudic thought and Levinasian thought appear practically as one and the same entity, so much so that we sometimes try to find Levinas’s thought in the Talmud or in the Bible! Through its “Talmudic re-reading,” this paper aims to show that it is necessary to know how to distinguish the actual thought of this great philosopher from the teachings of the Sages of the Talmud and not confuse them. If, indeed, theoretical thought exists in the teachings of the Sages, the comprehension and the conceptual re-elaboration of their thought are complex and require total and almost exclusive attention – “day and night” says the verse from Joshua 1, 8, in order “not to turn from it to the right or to the left.” 1 Lévinas procède presque systématiquement, en préambule à ses lectures talmudiques, à des aveux habituels de faiblesse » Lévinas Emmanuel, Du sacré au saint, Paris, Minuit, 1977, p. 126. Cf. notamment Lévinas E., Quatre lectures talmudiques, Paris, Minuit, 1968, p. 31-32, où il parle du commentaire talmudique comme d’ une tâche où je ne m’évertue qu’en amateur » et où il précise […] en me présentant ainsi je ne me livre pas à une manifestation de fausse modestie. » 2 In his foreword to the Talmudic Lectures, Lévinas almost systematically refers to his “aveux habituels de faiblesse” Lévinas Emmanuel, Du sacré au saint, Paris, Minuit, 1977, Cf. specifically Lévinas E., Quatre lectures talmudiques, Paris, Minuit, 1968, where he refers to Talmudic commentary as “une tâche où je ne m’évertue qu’en amateur” and adds “[…] en me présentant ainsi je ne me livre pas à une manifestation de fausse modestie.” Dans un article publié en 1977 dans Du sacré au saint et intitulé Et Dieu créa la femme »3, Emmanuel Lévinas propose une interprétation d’un passage talmudique tiré du Traité Berakhot 61a, traitant de la création de la femme. Nous nous proposons d’analyser cette lecture qui, à la fois, montre l’originalité et l’importance de ce grand philosophe qui a su, sur un plan théorique, prendre au sérieux les enseignements de nos Sages et dégager de leurs propos souvent obscurs ou métaphoriques une authentique profondeur conceptuelle, mais qui révèle aussi une certaine extériorité, source de malentendus. À cet effet, nous tâcherons, dans un premier temps, de rendre compte des thèses majeures de son analyse. Dans un deuxième temps, nous formulerons certaines objections à celles-ci ; enfin, nous envisagerons une autre voie d’étude, plus fidèle, à notre sens, à la pensée talmudique. Pour ne pas alourdir notre propos, nous ne citons pas dans son entier le passage commenté ; il figure en tête de l’article d’Emmanuel Lévinas. I. Présentation du sujet L’enjeu premier de ce passage talmudique est d’exposer un débat » entre deux Amoraïm de la première génération, Rav et Shmouel, ayant trait au récit biblique de la création de la femme. L’un des deux – sans que l’on sache lequel – énonce que ce que le texte biblique appelle côté de l’homme »4, d’où a été bâtie la femme, était un visage », tandis que l’autre dit que c’était une queue ». Une fois les termes de la controverse posés, la Guemara5 s’attache à éprouver chacune des deux versions, pour en établir la légitimité. Pour ce faire, elle procède en opposant à chacune des deux thèses différents versets bibliques qui semblent à chaque fois contredire les thèses en question. Ainsi plusieurs objections sont-elles tout d’abord formulées à l’encontre de celui qui pense qu’il s’agissait d’une queue » ; et la Guemara apporte une réponse à chacune de ces objections, ce qui permet de confirmer que le texte biblique supporte, dans son détail, une telle interprétation. La Guemara inverse alors le questionnement et, à l’aide d’un autre verset, avance une objection à l’encontre de la lecture qui, dans le côté », voit un visage », objection à laquelle il est également répondu. En fin de discussion, il n’est pas explicitement dit quelle est la version la plus vraisemblable, la plus justifiée en termes de preuves textuelles, car il s’agit là d’un véritable débat », au sens où chaque option est soutenable. On comprend donc que les deux contradicteurs progressent chacun selon sa voie dans les différents versets, et ce, non seulement pour permettre une indispensable compossibilité des versets » mais, comme le suggère E. Lévinas, pour élaborer un enchaînement d’idées dans ses multiples possibilités » Néanmoins, il faut noter qu’à la lecture d’un autre passage talmudique, dans le Traité Ketouvot 8a, on peut établir que l’option du visage », qui signifie que l’homme et la femme ont été créés en un temps unique, dos à dos, c’est-à-dire sous la forme d’un être androgyne à deux visages, est l’option retenue par la Guemara6. Ceci ne sous-entend toutefois pas que ce 3 Lévinas E., Et Dieu créa la femme », Du sacré au saint, op. cit., p. 125-148. 4 Genèse 2, 22. 5 Guemara commentaire de la Michna par les Amoraïtes, qui succédèrent aux Tanaïtes, maîtres de la Michna IIIe-VIIe siècle. L’ensemble Michna et Guemara forme le Talmud 6 Il existe en effet un autre débat, concernant le nombre de bénédictions à prononcer lors d’un mariage certains disent cinq, d’autres six. La Guemara suppose au départ que ce débat correspond à notre débat, celui qui pense cinq » étant en fait celui qui dit que l’homme et la femme ont été créés en une fois sous forme de deux visages », et celui qui pense six » rajoutant une bénédiction car il penserait qu’il y a eu deux temps dans la création humaine, un premier sous la forme d’un homme avec une queue » et un second temps correspondant à la création de la femme en tant que telle, justement à partir de la queue ». Mais la Guemara revient de cette première hypothèse et déclare que tous pensent qu’il n’y eut qu’une seule création », ce qui soit là la vraie » version, ni la plus aboutie – car dans un débat » talmudique, chacune des différentes options a et conserve toujours sa part de nécessité – mais simplement que, au moins en ce qui concerne ici les bénédictions du mariage – thème de la guemara Ketouvot 8a – les Sages ont estimé que l’option du visage » était la plus adéquate. Cela pour indiquer à quel point on doit prendre garde de ne pas privilégier sans justification une option plutôt qu’une autre dans un débat » talmudique ; il s’agit plutôt de retrouver la mesure de la divergence et saisir la logique propre de chacune des voies en jeu. Ainsi, dans ce passage de Berakhot 61a, les deux options apparaissent en fin de compte aussi praticables l’une que l’autre. Par conséquent, au niveau des principes et de leur légitimité au regard du texte biblique, elles devront être envisagées comme deux explications suffisantes et peut-être complémentaires du sujet de la création de la femme. Or, quel est le problème que soulève ce sujet » ? Répondre à cette question oblige à répondre d’emblée à la question de la pertinence du texte biblique qui, dans son étrange densité signifiante, élabore des solutions à des problèmes théoriques et pratiques. Car ce que le texte biblique pense » n’est pas explicite. Il contraint plutôt à penser, mais sans livrer » les idées sur un mode philosophique. S’il est donc évident pour nous que le texte de la Tora n’est pas un texte historico-anthropologique mais vient à la fois formuler des problématiques théoriques et enseigner les conséquences pratiques de ces élaborations, il nous faut comprendre pourquoi la relation entre l’homme et la femme y est présentée sous la forme de cette création » et pourquoi cette création revêt une allure mythologique. Notre hypothèse est que la Tora conjoint, unifie dans sa formulation singulière ce qui est par ailleurs séparable l’approche théorique, l’approche de l’exigence pratique et l’approche sensible. Notre but n’est pas ici de développer cet enjeu mais de rappeler que le texte biblique a toujours un aspect normatif, pratique, qui doit être pris en considération dans toute réflexion sur son sens7. Nous verrons qu’E. Lévinas, dans sa lecture du Talmud, néglige cet aspect. Remarquons en outre que le Talmud tend à se superposer au texte biblique, en cela qu’il réutilise son style singulier, imagé ». En effet, lui non plus n’élabore pas le sens philosophique » de ses choix d’exposition mais, là encore, oblige celui qui étudie à formuler des justifications pour rendre sensées et déterminées les idées et exigences pourtant sousjacentes. Les deux propositions élaborées par les Sages – la femme créée à partir d’un deuxième visage » ou bien de la queue » de l’homme – ne sont pas immédiatement formulées dans un langage théorique parce que le propos est tout à la fois et indissociablement théorique, pratique et sensible. E. Lévinas s’efforce pour sa part, et à raison, de dégager dans son article une possible signification théorique de ces motifs ». Il envisage donc le problème en termes de pensée », de conception des choses – ici, la conception du rapport entre l’homme et la femme. Mais l’enjeu ne semble être pour lui ni pratique8, ni esthétique, ni sensible. Il va donc signifie, d’après le commentaire de Rachi, que tous les Sages participant à ce débat admettent que l’homme et la femme furent créés en une seule fois, donc sous forme androgyne, les deux visages » dos à dos. La Guemara n’objectant rien à cette explication, on est amené à penser que l’option visage » est celle que les Sages retiennent. Mais ce point demande à être approfondi. En tout cas, nous voulons ici montrer que la confrontation de différents passages talmudiques traitant d’un même sujet est essentielle pour comprendre le sens d’une controverse – c’est là une des règles de base de l’étude talmudique. 7 On doit sur ce point se reporter au premier commentaire biblique de Rachi sur Au commencement ». Il affirme La Tora aurait dû commencer par le premier commandement donné à Israël. » Le sens premier » du texte biblique est donc immédiatement mis en relation avec le commandement », c’est-à-dire l’impératif pratique. 8 Ainsi, dans son avant-propos à Du sacré au saint, Lévinas déclare avoir été moins appelé que l’étude traditionnelle vers les décisions pratiques’ découlant de la Loi » op. cit., Pourtant, les décisions pratiques » ne sont pas une simple mesure de piété sans importance, que l’on pourrait disjoindre du spéculatif. Leur visée permet de lire les textes en tant qu’énoncés ou parole et non en tant que discours opposer deux conceptions » de ce qu’il est convenu d’appeler, dans l’univers intellectuel contemporain, la différence sexuelle. II. La lecture d’Emmanuel Lévinas Comment Lévinas comprend-il le débat » ? Nous exposerons ici ce qui nous apparaît comme l’essentiel de son développement, sans entrer dans tous les détails de son analyse, qui appelleraient cependant de nombreuses remarques. Sa première thèse est que Rav et Shmouel conçoivent l'un et l'autre la femme comme faisant partie de l’humain » tout autant que l’homme. C’est-à-dire qu’elle n’est pas simplement selon eux la femelle de l’homme », un être vivant, certes, mais d’une vie dont la fonction se limiterait [j’enlève valeur » ici car vous en parlez un peu plus loin dans la même phrase]à la capacité reproductrice animale ou à la satisfaction des désirs, et dont la valeur humaine serait donc moindre. C’est la thèse égalitariste fondamentale. Là résiderait même, selon Lévinas, l’enjeu central du récit de cette étrange création de la femme en tant que prise et construite de l’homme », ce qu’il faudrait entendre au sens de prise de l’humanité même ». Cette thèse est en partie paradoxale car a priori on aurait au contraire pu comprendre que la femme, du fait de sa création seconde, soit précisément considérée comme un être inférieur, de second ordre. D’où l’insistance d’E. Lévinas sur ce point les deux options en débat – visage » ou queue » – affirment une égalité de valeur de l'homme et de la femme. Le fait que la création de la femme apparaisse comme seconde ne peut signifier qu'elle soit ontologiquement secondaire ou inférieure. Le Talmud et la Tora ne sont pas misogynes… La controverse entre les deux Sages se situe donc sur un autre plan. Lequel ? Nécessairement, au niveau de la valeur de la distinction entre masculin et féminin. Celui qui pense que la femme a été bâtie »9 à partir d’un visage » pense non seulement l’égalité de dignité entre l’homme et la femme, comme nous venons de le voir, mais aussi que la distinction en masculin et féminin appartient au contenu essentiel de l’Humain »10, au sens où tous les rapports qui les rattach[èr]ent l’un à l’autre sont d’égale dignité »11. Mais, d’emblée, une difficulté surgit dans cette explication. En effet, et sans aller trop loin dans l’analyse, il apparaît que Lévinas assimile ici la différence de l'homme et de la femme à celle du masculin et du féminin, pour déclarer que cette première lecture – un visage » – établit en tant que telle l’idée de l’égalité entre l’homme et la femme, sous tous leurs rapports. Que vient nous apprendre l’idée que la femme aurait été construite à partir d’un visage », en plus du fait qu’elle a été prise de l’homme, c’est-à-dire ici de l’humain ? Seulement ceci que l’égalité de dignité est parfaite, ce qui n’était pas évident dans le texte biblique qui énonçait simplement qu'elle fut prise du côté de l’homme », ce qui aurait pu laisser entendre qu'elle était ontologiquement secondaire. La leçon du visage » serait donc choisie pour parer à une mauvaise lecture, une lecture immédiate dégradante pour la femme ; mais elle n’apporterait aucun nouvel élément de compréhension, en particulier au niveau du rapport entre masculin et féminin, comme cela aurait pourtant dû être le cas pour rendre compte des deux enseignements la femme tirée de l’homme, et tirée en tant que deuxième visage. Ainsi, l’idée pourtant évoquée par Lévinas du masculin et du féminin comme distinction essentielle de l’Humain » n’est pas élaborée plus avant. Plus loin dans son article, reprenant le motif du visage », il n’insiste pas sur cette possibilité qui, d’après sa logique même, aurait été l’idée essentielle de celui qui dit visage ». Or, comme on va le voir à propos de la deuxième option, ceci aurait justement pu constituer un véritable enjeu de débat entre les deux parties. mythique sur des essences. 9 En hébreu boné » – construite, bâtie c’est le terme employé dans le verset de Genèse 2, 22. 10 Lévinas E., Du sacré au saint, op. cit., p. 134. 11 Ibid., p. 134. Mais lorsque celui qui pense visage » doit répondre à l’objection du verset qui indique la construction » de la femme précision inutile de son point de vue puisque la femme était déjà là, sous la forme d’un autre visage, dans le dos de l’homme, la Guemara, aidée par Rav ’Hisda, répond que le Créateur l’a construite comme un édifice » capable de recevoir adéquatement les enfants, car en effet la femme n’apparaît pas seulement comme visage féminin mais comme un corps spécifique que le Créateur a dû façonner comme un silo à grains, étroit en haut en large vers le bas »12, pour ne pas que la charge à porter – la récolte ou l’enfant – soit trop pesante sur les parois. E. Lévinas commente cette réponse en disant Au-delà de la sexualité, gestation d’un être nouveau ! le rapport avec autrui par le fils… »13 Son présupposé apparaît alors clairement le masculin et le féminin recouvriraient la notion triviale de sexualité, c’est-à-dire l’érotique, ou l’aspect infra humain de la relation homme-femme, qui serait dépassé par la noblesse de la gestation. Pour le dire de façon abrupte, Lévinas adopte ici la vision chrétienne de la sexualité, selon laquelle le rapport masculin-féminin est constitutivement entaché d’une forme de bassesse. Par conséquent, celui qui pense visage » n’envisagerait en fait pas la distinction masculin-féminin comme une distinction essentielle, car celle-ci, se réduisant à la sexualité, serait à dépasser dans une humanité authentique, c’est-à-dire dans le rapport à autrui. La suite de l’interprétation d’E. Lévinas vient confirmer cette constatation. La majeure partie de son article est centrée sur la deuxième option, qui conçoit la femme comme créée à partir de la queue ». Ceci est dû en partie à une raison contingente, le passage talmudique choisi étant centré principalement autour des objections à l’encontre de cette version et des réponses visant à la justifier. Mais plus essentiellement, cette version offre l’occasion d’élaborer plus en profondeur l'interprétation selon laquelle la différence sexuelle, entendue comme érotique, est secondaire dans l’ordre de l’humain – ceci constitue la deuxième thèse fondamentale d’Emmanuel Lévinas. Le ressort de cette deuxième thèse est le suivant la queue », propose-t-il d’entendre, n’est qu’ un appendice corporel, c’est-à-dire une articulation mineure de l’homme »14. Par conséquent, le fait que la femme, en tant que sexuellement distincte de l’homme, ait été créée justement à partir de cet appendice secondaire et particulièrement bas, signifie que la distinction sexuelle comme telle est secondaire, car elle ne vient que de cet aspect à la fois secondaire et dégradé de l’humain. Ce n’est pas la femme qui est secondaire ; c’est la relation avec la femme qui est secondaire ; c’est la relation avec la femme en tant que femme, qui n’appartient pas au plan primordial de l’humain. Au premier plan sont des tâches qu’accomplissent l’homme comme être humain et la femme comme être humain. Ils ont autre chose à faire qu’à roucouler et, à plus forte raison, autre chose et plus à faire qu’à se limiter aux relations qui s’établissent à cause de la différence entre sexes. […] Je pense au dernier chapitre des Proverbes, à la femme qui y est glorifiée ; elle rend possible la vie des hommes, elle est la maison des hommes ; mais l’époux a une vie en dehors de la maison, il siège dans le Conseil de la cité, il a une vie publique, il est au service de l’universel, il ne se limite pas à l’intériorité, à l’intimité, à la demeure, sans laquelle cependant il ne pourrait rien. »15 Quelle est cette vie de l’universel ? Lévinas le dit plus loin, et c’est une idée centrale de son œuvre philosophique, censée se raccrocher ici à la thèse de celui qui pense la queue » la responsabilité de l’homme pour tous les autres’ »16. Et E. Lévinas de souligner le lien Elle [L’interprétation de Rav Ami] s’accorde parfaitement avec la thèse qui affirme la naissance de la femme, dans sa particularité sexuelle, à partir d’une articulation mineure de l’homme ou de l’humain. Dans la 12 C’est l’explication retenue par Rachi sur le verset de Genèse 2, 22. 13 Lévinas E., Du sacré au saint, op. cit., p. 144 nous soulignons. 14 Ibid., p. 136-137. 15 Ibid., p. 135. 16 Ibid., p. 136. relation avec autrui, la proposition avec’ vire en proposition pour’. Je suis avec les autres’ signifie je suis pour les autres’ responsable d’autrui. Ici, le féminin comme tel n’est que secondaire. La femme et l’homme, en humanité authentique, collaborent comme des responsables. Le sexuel n’est que l’accessoire de l’humain. »17 Ainsi l’humanité authentique se situe-t-elle par delà la relation masculin-féminin, d’emblée envisagée comme relation sexuelle, érotico-pulsionnelle, narcissico-libidinale ou, au mieux, sentimentale, telle qu’elle peut être sublimée par la poésie ou la littérature. L’ esprit » en tant que tel, dit Lévinas, est ailleurs dans la moralité ou, plus radicalement, dans la responsabilité pour autrui, l’autre homme, l’humain – asexué, donc. Deux éléments sont à retenir. Premièrement, Lévinas réinvestit sa propre philosophie dans cette proposition de compréhension de la relation homme-femme à partir de l’idée d’une différence sexuelle en soi secondaire. Deuxièmement, la vie publique ou le rapport à autrui au sens large est dès lors survalorisé au sein des relations humaines, comme étant seul porteur d’universalité. Cette compréhension s’accorderait de plus avec la manière dont Rav Ami lit le verset 5 du psaume 139, invoqué en tant qu’objection contre celui qui dit queue » De l’arrière et du devant Tu m’as façonné, et Tu poses sur moi Ta main. »18 Celui-ci l’entend de manière totalement différente de celui qui dit visage » car par à l’arrière », il comprend le dernier créé », et par devant », le premier à être puni ». Pour E. Lévinas, ceci indique bien que l’on veut présenter l’humain comme celui dont la responsabilité envers l’autre est totale, illimitée, c’est-à-dire même au-delà de ses actes libres »19. Or, que signifie cette responsabilité au-delà de ses actes libres » dans ce contexte ? L’idée est censée provenir du passage de la Guemara qui cherche à déterminer d’où Rav Ami apprend que l’homme est châtié avant le reste du monde. c’est le sens de l’expression premier à être puni ». La Guemara comprend qu’il s’agit de l’épisode biblique du Déluge » car il y est écrit en Genèse 7, 23 Dieu effaça toutes les créatures qui étaient sur la face de la terre depuis l’homme jusqu’à l’animal […] ». Il semble donc que l’homme reçoive le châtiment du Créateur avant les animaux, ce qui serait le sens du avant » ou devant », ou en premier » – c’est le même mot en hébreu dans le verset du psaume 139. Lévinas commente De cet univers perverti, l’homme répond en premier. Cette humanité est définie, non par la liberté – sait-on si le Mal commença par l’homme ? – mais par la responsabilité antérieure à toute initiative. L’homme répond au-delà de ses actes libres. Il est otage de l’univers. Dignité extraordinaire. Responsabilité illimitée… »20 Plusieurs remarques seraient ici nécessaires. Lévinas semble vouloir déduire de cet épisode du Déluge » que l’homme, bien qu’il ne soit pas en acte le premier responsable de la dégradation morale et des mœurs de l’univers, en assumerait néanmoins toute la charge. Cela signifierait une responsabilité au-delà de la stricte justice, preuve de sa dignité extraordinaire ». Cette déduction, dans ce contexte, paraît néanmoins hâtive. Ne sait-on pas en effet que précisément, c’est bien l’homme qui fauta et fit fauter toute la terre avant le Déluge » ?21 Aussi, même si l’homme était sûr de pouvoir supporter une responsabilité dite illimitée, ou même de devoir la supporter, cette notion paraît difficilement lisible dans l’épisode du Déluge. En effet, si les justes, au niveau individuel, sont capables d’assumer une 17 Ibid., p. 136-137. 18 Pour celui qui dit visage », ce verset est très clair et va dans son sens. Il indique qu’il y a eu une création primordiale sous une forme double un avant » et un arrière », ce qui serait une allusion directe aux deux visages » de l’homme et de la femme. 19 Lévinas E., Du sacré au saint, op. cit., p. 139. 20 Ibid., p. 139. 21 Cf. à ce propos l’enseignement de Rabbi Yo’hanan dans le Traité Sanhédrin 108a Toute chair corrompait sa voie » – c’est-à-dire qu’ils accouplaient les animaux domestiques aux animaux sauvages, et l’homme avec les animaux. responsabilité au-delà de leur liberté propre, en tant qu’ils peuvent porter la faute de leur prochain22, l’idée vaut difficilement pour l’humanité dans son ensemble, dans son rapport avec les animaux ou les éléments physiques, car au niveau de l’Histoire, le seul véritable protagoniste est l’homme. Et celui-ci n’a donc pas à porter une quelconque faute des animaux ou de la terre en plus de la sienne, car tout dépend effectivement de lui. Qu’il ait été créé en dernier » indique qu’il est le but de la Création. Qu’il soit châtié en premier » indique qu’il est le seul véritable acteur et responsable de l’état moral du monde, au sens où le reste n’est que le miroir de son comportement et le corollaire de sa dégradation. Une objection décisive est alors adressée à l’encontre de celui qui pense que la femme fut tirée de la queue » de l’homme. Voici le passage de la Guemara Cela va bien pour celui qui dit visage car il est dit mâle et femelle Il les créa’ Genèse 5, 2. Comment celui qui dit queue lit-il ce verset ? Il le lit comme Rabbi Abahou car Rabbi Abahou a exposé une contradiction. Il est écrit d’un côté mâle et femelle Il les créa’ Genèse 5, 2 et il est aussi écrit car à l’image du Souverain Il a fait l’homme’ Genèse 9, 6. Comment est-ce possible ? Au début Il eut l’idée de les créer deux, mais à la fin Il le créa unique. »23 E. Lévinas propose une interprétation de cette réponse qui constitue sa troisième grande thèse. La difficulté conceptuelle est de concilier trois aspects premièrement, la distinction sexuelle pensée comme secondaire par rapport à l’humanité des êtres ; deuxièmement, une certaine prééminence de l’homme, ou du masculin, constatée par le fait de la création originelle de l’homme seul ; enfin, l’idée d’une pensée première du Créateur de créer l’homme et la femme ensemble. Premier temps de la réponse Il a voulu deux êtres. Il a voulu en effet qu’il y eût d’emblée égalité dans la créature et qu’il n’y eût pas de femme sortie de l’homme, de femme qui passât après l’homme. »24 L’idée de pensée première du Créateur vient donc affirmer l’idéal d’égalité entre l’homme et la femme. Mais, continue Lévinas, cela n’était pas tenable […] cette indépendance initiale des êtres égaux aurait été probablement la guerre. Il fallait procéder non pas en stricte justice, qui, elle, exige en effet deux êtres séparés ; il fallait, pour créer un monde, qu’il les eût subordonnés l’un à l’autre. »25 Nous comprenons que la création originelle du Deux n’aurait pas permis une entente satisfaisante entre les hommes et les femmes, car cette égalité de fait les aurait éloignés l’un de l’autre, chacun ayant les ressources suffisantes pour assumer leur séparation. Cette égalité naturelle aurait engendré une confrontation horizontale trop symétrique dont le résultat aurait été en contradiction avec le but de leur création. Car si le but est l’égalité, il faut qu’elle puisse être une égalité unifiante ou, du moins, qui découle d’une relation soutenue et la préserve. D’où l’introduction d’une inégalité originelle, d’une différence spécifique qui engendre une dépendance de l’un envers l’autre, une dépendance qui tend à les rapprocher 22 C’est même peut-être le devoir de chacun. On trouve en effet cette notion dans la formule talmudique qui énonce que Tout Israël est lié », c’est-à-dire que tous les Juifs sont liés les uns aux autres, responsables les uns des autres – littéralement, la formule hébraïque dit d’ailleurs, pour souligner le rapport d’ unité » entre les uns et les autres Tout Israël sont liés l’un à l’autre. » 23 Traité Berakhot 61a. 24 Ibid. 25 Lévinas E., Du sacré au saint, op. cit., p. 142. l’un de l’autre26. Cependant, comme le précise Lévinas, il fallait une différence qui ne compromette pas l’équité ». Il fallait donc une dépendance liée à un aspect secondaire de leur humanité. La différence sexuelle joue ce rôle. C’est l’opération d’ […] une différence de sexe ; et, dès lors, une certaine prééminence de l’homme, une femme venue plus tard et, en tant que femme, appendice de l’humain. »27 Ainsi, le point de dépendance étant sexuel, c’est-à-dire, selon la version qui tient que côté » signifie queue », secondaire par rapport à l’humain, il ne remettrait pas en cause l’égale participation de l’un et de l’autre à l’humanité. Pour celui qui dit queue », il existerait bien une dépendance de la femme par rapport à l’homme, mais cette dépendance se situerait à un niveau infrahumain, c’est-à-dire à un niveau simplement physiologique et psychologique, et sa fonction serait la facilitation d’une vie commune. Cependant, quant à leur humanité, en tant qu’esprits ou êtres pensants et donc abstraction faite de leurs caractéristiques sexuelles, ils conserveraient une égale nature. Autrement dit la hiérarchie qui les relierait étant secondaire, ils pourraient justement vivre, sereinement, un échange humain en réelle égalité. La lecture de ce passage de la Guemara par Emmanuel Lévinas procède donc de trois thèses principales l’égalité de valeur entre l’homme et la femme, soulignée par la procédure de création de la femme à partir de la personne humaine ainsi que par l’idée d’un des deux contradicteurs de dire qu’ils étaient au départ deux visages » ; le caractère secondaire et infrahumain de la différence sexuelle ; la nécessité de la hiérarchie sexuelle ou de la dépendance pour asseoir une relation stable entre l’homme et la femme à un niveau proprement humain, celui de la relation entre 3. Les objections Nous formulerons plusieurs objections à la lecture de Lévinas 1. L’idée que la différence entre l’homme et la femme puisse être une différence secondaire, inessentielle, fait difficulté, non seulement en tant que telle, mais surtout par rapport à l’enseignement du Talmud et du texte biblique. Cette idée établit en effet que le lien hommefemme, au sens de masculin et féminin, est une caractéristique qui met en relation les êtres de sexes opposés par l’intermédiaire d’une attirance triviale, voire vulgaire le désir, en tant que recherche égoïste du plaisir. E. Lévinas commente ainsi ce type de relation homme-femme Ils ont autre chose à faire qu’à roucouler […] La relation libidineuse par elle-même ne contiendrait pas le mystère de la psyché humaine. »29 Le rapport entre masculin et féminin en tant que tel est ici compris comme cette attraction instinctive ou pulsionnelle dite libidineuse », qui agit sur les êtres mais qui, par elle-même, est triviale et dégradante pour l’humanité de l’homme. Elle s’apparente à l’instinct sexuel animal. Elle procède comme une force naturelle aveugle, purement physique, visant une 26 Notons que cette explication, selon laquelle la femme a été créée à partir d’une partie de l’homme » plutôt qu’indépendante d’emblée, pour éviter une indépendance radicale génératrice de conflits et pouvant mener à une séparation complète entre les deux êtres sexués, est une explication traditionnelle. L’originalité de Lévinas consiste à dire ici que le critère de la dépendance, la différence sexuelle, est secondaire. 27 Lévinas E., Du sacré au saint, op. cit., p. 142. 28 D’autres réflexions sont jointes à celles-ci dans l’article de Lévinas, mais elles ne font qu’encadrer de façon périphérique cette lecture du débat » de la Guemara. 29 Lévinas E., Du sacré au saint, op. cit., p. 135 et p. 137. satisfaction sensible dénuée de toute construction d’un sens. C’est pourquoi elle est appelée à être surmontée. Et elle ne diffère de l’instinct animal que sur un point négatif alors que l’instinct animal produit la perpétuation de l’espèce, l’attirance sexuelle humaine est détachée du souci de reproduction. Elle fonctionne comme une recherche exclusive de plaisir et vise l’apaisement de cette énergie libidineuse par les ressources de l’érotisme. Le seul enjeu de sens serait alors dans l’effet de rapprochement des êtres que cet artifice peut induire. Liés les uns aux autres et dépendants sur ce plan naturel, ils pourraient par là même, mais sur un autre plan, nouer d’autres types de relations, plus élaborées, plus spirituelles », c’est-à-dire fondamentalement asexuées. Il apparaît ainsi que les relations proprement humaines existeraient indifféremment et indistinctement entre hommes et femmes ou entre hommes. Au niveau humain ou ontologique, l’idéal de relation entre l’homme et la femme serait de même nature que l’idéal de relation entre hommes dans la fraternité, par exemple. Or, peut-on soutenir que la relation qu’un homme entretient avec sa femme soit d’une nature équivalente à celle de la relation idéalement fraternelle que ce même homme entretiendrait avec ses collègues de l’Université, hommes ou femmes ? Ce qui se dévoile dans l’intimité sexuée du couple ne serait-il qu’une dimension triviale ? N’est-il pas pensable que dans la sexualité même une dimension plus intérieure et plus fondamentale pour l’humanité soit en jeu ? 2. Nous avons vu que la justification de la création de la femme serait de permettre un lien de dépendance qui fasse que l’attirance persiste entre les êtres, et qu'hommes et femmes ne vivent pas dans une égalité tragique ayant pour effet de les opposer comme deux forces indépendantes l’une de l’autre. L’homme dominerait donc la femme à ce niveau de la relation pour le bien » du lien, c’est-à-dire pour que la femme ne se rebelle pas, pour qu’elle soit contrainte de lui rester soumise. Et cette soumission engendrerait une possibilité de relation autre, vraiment humaine, plus facilement réalisable qu’entre hommes, car entre hommes la même difficulté ressurgirait du fait de l’égalité première. Cependant, sur un plan logique, il n’est pas évident que la dépendance rende la relation humaine entre l’homme et la femme plus aisée. La domination pure et simple, si les individus n’accèdent pas à la considération de l’autre en tant qu’ être humain », présente tout autant un risque majeur, comme le montre la réalité. En quoi donc la dépendance favoriserait-elle une relation authentique, continue et stable, puisque celle-ci reposerait, comme toute relation humaine, sur la bonne volonté des acteurs ? Ou encore, en quoi la perversion » de la relation serait-elle plus à même d’entraîner une relation réelle que la relation intermittente ? Difficile de voir là, dans cette dépendance hiérarchique, une promesse de plénitude. 3. Si la distinction homme-femme est pensée en référence au système pulsionnel, au désir en tant que recherche de satisfaction et, ici30, comme recherche du plaisir, on ne voit malheureusement pas en quoi cela pourrait renforcer le lien d’un homme avec une femme. La psychanalyse, ici entendue comme science qui constate des faits humains, ne procède-t-elle pas, dès son origine, de cet étonnement face au fait difficilement compréhensible que, précisément, l’homme ne trouve pas une satisfaction à sa mesure avec la femme. La célèbre phrase de Lacan, il n’y a pas de rapport sexuel chez l’être parlant », qui propose une formulation définitive et logique de ce constat, vise justement cette faille l’attirance, qui devait réunir, rate son but et le repousse tout autant. 4. Sur un autre plan, la difficulté principale réside dans l’analyse des textes 30 E. Lévinas ne distingue pas, comme la psychanalyse le fait en détail, la recherche du plaisir, la pulsion, la libido et le désir. talmudiques et bibliques. Car ce passage de Berakhot 61a est lui-même une interprétation des versets du début de la Genèse, dans deux passages principalement. Or, l’économie interne de ces versets, indépendamment du débat talmudique qui y trouve sa source, est elle-même très complexe. Il est cependant possible de dégager un élément central d’une analyse de leur composition la distinction homme-femme chez l’homme n’est pas du même ordre que la distinction mâle-femelle chez les animaux, et il ne paraît donc pas envisageable de comprendre cette distinction en termes d’instinct ou de pulsion triviale, au sens d’une attirance sexuelle et érotique, ou d’un simple désir d’accouplement. En effet, un premier verset, à la fin du premier chapitre du texte biblique, énonce Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu Il le créa. Mâle et femelle Il les créa. »31 Or, dans ce premier chapitre de la Genèse, les animaux ont déjà été créés et il n’est pas précisé à leur propos qu’ils furent créés mâles et femelles, car cette distinction n’est pas signifiante chez eux, alors qu’elle est pourtant bien réelle et permet même la perpétuation des espèces. Par conséquent, lorsque le texte biblique précise, à propos de la création de l’homme, que mâle et femelle Il les créa », ce ne peut être simplement pour signifier qu’il y a des hommes et des femmes et qu’entre eux existe une attirance mais que celle-ci est secondaire. Et même en supposant que secondaire », chez l’homme, ne soit pas réductible à insignifiant ou sans importance, il reste que la distinction mâle-femelle est mise en exergue de manière telle pour l’homme qu’il ne convient pas de la rabattre sur une attirance purement instinctuelle qui aurait sa fin en dehors d’elle-même. Le sens simple du verset est bien que la distinction du masculin et du féminin est chez l’homme une distinction à la fois radicale et essentielle, qui doit trouver une signification en tant que telle. Ce n’est qu’à partir de ce point que le débat » entre les deux Amoraïm de la Guemara pourra prendre forme. 5. Sur un plan strictement talmudique maintenant, il apparaît que l’interprétation qu’E. Lévinas propose du débat » talmudique manque de consistance. Car un débat doit reposer sur un véritable clivage. Or, pour notre philosophe, la lecture de celui qui dit visage » consiste à dire que l’homme et la femme sont parfaitement égaux car ils furent d’emblée créés comme tels, l’un derrière l’autre. Mais si l’on s’en tient à cette thèse, on ne peut pas dire qu’il y ait réellement débat » avec l’autre partie, celle qui dit queue », car alors les deux Sages ne se situent pas sur le même plan l’un – celui qui dit visage » – parlerait de l’égalité de valeur entre l’homme et la femme, tandis que l’autre – celui qui dit queue » – d’accord sur ce point, parlerait de la distinction du masculin et du féminin comme d’une distinction secondaire dans l’ordre de l’humain. Finalement, on aurait plutôt là l’approfondissement d’une thèse unique, en deux temps, qui établit d’un côté la notion d’égalité fondamentale, de l’autre l’aspect inessentiel de la dépendance. Il n’y a là aucune contradiction entre les deux temps. Dans la logique même de Lévinas, pour qu’il y ait vraiment débat », il aurait fallu que celui qui pense visage » soutienne en outre, à l’inverse de l’autre, que la distinction du masculin et du féminin n’a rien de secondaire ni de trivial, mais fait sens chez l’être humain, c’est-à-dire que la tension de la dualité sexuelle constitue un enjeu central de la condition humaine. Mais, comme on l’a dit, E. Lévinas n’emprunte pas cette voie possible. Pourquoi ? Aurait-ce été trop osé d’accorder une centralité à la dimension sexuelle ? Ou encore, plus subtilement, est-ce la difficulté à considérer une forme de dépendance non substantielle qui fait reculer devant le schéma d’une secondarité de la femme ? 6. Sur un plan esthétique, une objection fondamentale concerne le manque d’attention portée par Emmanuel Lévinas aux termes employés par Rav et Shmouel le visage » ou la 31 Genèse 1, 27. queue ». Or ces termes sont précis, signifiants et évocateurs. Lorsque l’on parle de visage », on se situe à un niveau de signification à mettre directement en rapport, comme le fait la guemara Ketouvot, avec le mariage. Du côté de la queue », la problématique est bien différente on doit au minimum prendre en compte l’aspect choquant et provocateur de la proposition, sans réduire l’image à une une articulation mineure de l’humain », ce qui est certes bien-pensant mais apparaît comme le refoulement de ce qui fait pourtant le sujet même du motif. 7. Un passage du Traité Ketouvot 8a – nous l’avons déjà mentionné – reprend de manière indirecte ce débat entre Rav et Shmouel. Il paraît indispensable de compléter l’analyse de notre passage par cette autre discussion, qui traite des bénédictions du mariage et se conclut sur l’idée que la version retenue par la Guemara est celle du visage ». Ce choix, dans ce contexte, doit nous fournir une indication sur le sens de cette version. D’autre part, d’après cet autre passage de la Guemara, il faut comprendre que même pour celui qui dit visage », le verset de Genèse 1, 27, mâle et femelle Il les créa », doit être compris comme faisant référence à une pensée première du Créateur », qui réalisa par la suite l’homme sous une forme unique, androgyne, où homme et femme étaient collés dos à dos. L’intention de les créer Deux n’a donc pas été immédiatement réalisée32. Il faudrait donc en outre analyser ce que signifie ce déplacement pour celui qui dit visage ». Nous rappelons que cette idée était intervenue dans la guemara Berakhot à propos de l’enseignement de celui qui disait queue ». Sans doute l’opposition du Un et du Deux ne doit-elle pas être considérée de la même façon pour Rav et pour Shmouel. Par ailleurs, si l’on suit de près le texte biblique lui-même et son commentaire par Rachi, on constate que l’option du visage » est beaucoup plus mise en exergue ; même si l’option queue » est possible, elle apparaît plus éloignée du sens contextuel. Et même lorsque la difficulté du verset exige un sens plus paradigmatique », dit midrachique », c’est-à-dire plus éloigné du contexte, Rachi évoque les deux visages », mais pas la queue » – en réalité, il laisse ouverte cette seconde possibilité de lecture, mais sans la rendre explicite, car justement aucune allusion n’y est faite dans les termes des versets bibliques. Nous indiquons ces éléments pour montrer comment, selon les règles de la pensée talmudique, l’étude d’un sujet se construit, par confrontation de passages talmudiques et en contrepoint du texte biblique. Ignorer ce mode d’approche risque de faire perdre de vue la pensée des Sages. 8. Enfin, Emmanuel Lévinas, dans sa lecture talmudique, n’insiste que sur les idées philosophiques » contenues dans les deux options visage » ou queue ». La dimension d’injonction pratique est absente de son analyse. D’abord, cela limite la compréhension possible du débat ». Mais en outre, ne pas appréhender le texte biblique sous sa forme de prescription et d’exigence pratique pose une difficulté majeure. S’il y a une pensée talmudique, celle-ci est tournée vers l’action, la concrétisation. Laisser penser que la controverse n’est que philosophique serait trompeur. Par exemple, lorsque E. Lévinas établit que l’idée qu'hommes et femmes sont égaux est l'un des enjeux fondamentaux de ces textes, il ne montre pas en quoi cela est pensé comme un enjeu pratique. Certes, il veut prouver que le texte biblique, et donc le Créateur, puis les rabbins et la tradition juive ne sont pas misogynes – ce qui aurait pu ne pas être évident à la lecture naïve des versets. Mais rectifier une mauvaise lecture possible, ou la prévenir, ne saurait suffire à rendre compte du débat » 32 C’est la manière dont Rachi lira le passage. Les Tossefot commentateurs médiévaux du Talmud, figurant comme Rachi dans les éditions courantes, au contraire, proposeront une lecture où celui qui dit visage » n’a pas besoin d’introduire la distinction en question pensée première du Créateur » d’un côté, action concrète » de l’autre. talmudique. 4. Proposition de re-lecture Nous proposerons donc une autre lecture de la controverse, qui puisse intégrer ces données. Commençons par reprendre les termes employés deux visages » d’un côté, la queue », de l’autre. Dire que la femme a été créée à partir de la queue » de l’homme, voilà qui est pour le moins osé, choquant même. C’est de là que nous devons partir. Que peut signifier la queue » ? Trois choses au moins. Premièrement, cela indique que la femme est un être dont l’essence dépend entièrement de l’essence de l’homme. Au départ, elle ne semble justement pas avoir de visage indépendant, c’est-à-dire d’identité propre. Tout son être va être tiré de l’homme et bâti »33, dit le verset biblique, par rapport à lui. En ce sens déjà, la distinction homme-femme est plus radicale que la distinction secondaire envisagée par E. Lévinas. Deuxièmement, la queue » est cette partie du corps animal qui précisément manque » chez l’homme. Par conséquent, la femme serait ainsi construite à partir de la transformation de la part animale de l’homme. En un sens, c’est donc la femme qui permet à l’homme d’accéder à son humanité véritable, de sortir de l’animalité, et ce, au niveau du corps. Mais en même temps, on peut dire qu’en tant que la femme est comme la trace de la part animale de l’homme, le risque est toujours présent d’une relation encore animale », justement – en laissant pour le moment cette notion encore indéfinie. Si l’on nomme maintenant animalité » l’état de l’être dans sa complétude inconsciente, ou dans sa pesanteur inconsciente, l’être-là de l’être, nous pourrions dire que le rapport de l’homme à la femme peut être envisagé à la fois comme reste de cette part inconsciente de désir en tant que pulsion narcissique, ou fantasme de l’Un, mais aussi comme dépassement de cette part du désir, en tant que relation duelle, au-delà du moi-Un, car la femme aura été ce qui a justement rendu possible l’accès de l’homme à l’humanité, en lui supprimant la queue », c'est-à-dire la complétude animale. Troisièmement, à un niveau plus métaphorique, la queue » ressemble à l’organe sexuel, mais sous une forme sinueuse. Le serpent en est l’image animée. C’est-à-dire que la droiture, qui est comme la trace de l’absolu dans le désir car elle est la forme minimale du non-naturel – en effet, le trait droit, inexistant dans la nature, peut donc représenter a minima ce qui distingue l’humain au sein du monde naturel, en a été affaiblie et qu’elle ressurgit sous la forme de l’identification au mouvant, à l’être et, par suite, à l’image de la toute puissance chaotique, de la transgression et, finalement, de la mort. Dès lors, on comprend que l’enjeu du rapport à la femme est similaire à celui du rapport à la jouissance, ou connaissance », et à l’expérience de la faute. Ainsi, celui qui dit queue » considèrera que la relation hommefemme, loin d’être seulement un moyen pour faciliter les relations humaines désexualisées, constitue un enjeu central de l’humanité de l’homme, en tant qu’elle exige qu’à travers sa femme, l’homme se confronte à sa propre part d’ animalité », c’est-à-dire de narcissisme, ou de désir au sens large, pour la convertir en ce que nous appellerons ici la conjugalité34. C’est cette exigence de conjugalité qui est lisible dans le verset de Genèse 1, 27 – À l’image de Dieu Il le créa. Mâle et femelle Il les créa. » – ainsi que dans la complexité textuelle du 34 Nous reprenons ici le terme proposé par Éric Smilévitch dans un texte non publié, intitulé Une chair une. chapitre 2, qui débute par Le Dieu Souverain dit il n’est pas bon que l’homme soit seul »35 et se termine au verset 24 par C’est pourquoi l’homme abandonnera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, ils seront une chair une. » Cette exigence est explicitement définie dans un autre passage du Talmud, Traité Yevamot 62b, où l’on apprend qu’un homme a l’obligation de vivre avec une femme », en dehors de toute autre nécessité, par exemple celle d'avoir des enfants. Cela signifie que la spécificité de la relation homme-femme accomplie, en tant qu’humaine, n’a rien de commun avec les relations humaines entre hommes, ou entre femmes. C’est la confrontation d’un homme avec une femme et, à cette occasion, le travail de mise à l’épreuve de son désir qui doivent lui faire accomplir sa propre humanité. L’enjeu est donc précisément de hisser la relation homme-femme en tant que telle au-delà de la simple relation d’objet ou de satisfaction du manque à être », dans une confrontation qui s’appellera Adam, humanité, à l’image de Dieu. Pour celui qui pense queue », le problème de l’intention première du Créateur de les créer immédiatement Deux mais de l’avoir fait d’abord Un peut être compris d’après le principe selon lequel sof maassé be ma’hchava tékhila »36 – la fin de l’acte est présente dans l’intention ». Ainsi, le projet primordial de les créer Deux est en réalité le but à rechercher. L’homme pourrait avoir tendance à rester figé à l’intérieur de son propre désir, de sa propre satisfaction. C’est aussi cela que l’on appelle animalité » ou narcissisme. Le but est que l'homme accède, grâce à une femme, au Deux, à une vie qui intègre l’au-delà de son propre désir, mais à partir de la problématique de son désir sexuel, sans qu’il soit confronté à un principe de rivalité. Là est peut-être le point central le rapport homme-femme serait donc le rapport humain par excellence, nécessairement sexué, dégagé, d’un côté, du narcissisme et du fantasme de l’unité animale de l’être, et de l'autre, de la négation comme de la répétition de soi, à travers un autre homme. Ainsi, la rencontre avec un semblable ne pourrait logiquement intervenir que dans un second temps, une fois élaborée la relation de l’homme à sa propre humanité, sous la forme de l’être sexuellement différent. Car pour reconnaître en son semblable un être qui ne soit pas un rival, il faudrait auparavant pouvoir s’être constitué comme sujet, comme Adam, c’est-à-dire assumer le Deux du rapport homme-femme, ou la distinction sexuée comme fond essentiel de l’humain. Dans ce contexte l’enjeu, on le voit, n’est pas d’établir une égalité entre l’homme et la femme, mais une relation qui soit fondatrice de l’identité humaine en tant que telle. Quel est donc le débat avec celui qui dit deux visages » ? Pour lui, l’enjeu de la création de la femme n’est pas de sortir du fantasme de l’Un. L’humanité, pour lui, est d’emblée pensée comme double et duelle deux visages, deux modes d’être. L’exigence n’est pas la constitution de soi dans le Deux au-delà du Un, mais la constitution de l’humanité comme telle à travers la conjonction, le face à face et la présentation des deux visages, c’est-à-dire des deux manières d’être humain. L’enjeu, ici, n’est pas le passage de l’animal » à l’humain mais, au sein de l’humain, le positionnement différentiel des visages l’un face à l’autre, l’heureuse conjonction des deux faces. La femme incarne ici une dimension singulière qui n’est pas simplement la limite de la fonction narcissique du désir humain, mais un visage en soi. Dès lors, la conjugalité a aussi pour enjeu l’unification des faces, non pas au sens où elles se fondraient en Un être impossible, mais au sens de leur positionnement face à face, c’est-à-dire dans la possibilité de leur regard mutuel assumé. L’unité effective qui résulterait de l’effort de conjonction de l’homme et de la femme serait en un sens accompli de façon extérieure à eux dans l’enfant, 35 Genèse 2, 18. 36 Extrait du poème Lekha dodi » chanté le vendredi soir pour accueillir le Chabbat. qui réalise l’unité des deux37, unité réelle, au sens où justement elle advient comme un événement qui les dépasse tous deux, qui leur arrive. L’unité du Deux est alors bien le sens véritable de ce Deux, mais accompli comme au-delà, comme réel, c’est-à-dire comme advenant de l’extérieur et échappant au fantasme, comme si la vérité Une du Deux n’était ici vécue que comme événement. Aussi, pour celui qui dit deux visages», la pensée première du Créateur » de faire deux êtres séparés puis la réalisation effective » de les avoir d’abord faits dans un être à deux visages, androgyne, l’homme et la femme collés dos à dos, signifie donc autre chose que pour celui qui entend queue ». L’enjeu n’est pas simplement le passage logique du moi au Deux, du désir à la conjugalité, mais, peut-être, de donner à l’exigence de conjugalité une chair, une vie celle de l’exercice du désir. Au sein de la conjugalité, la problématique sexuelle n’est plus d’ordre narcissique, elle ne constitue plus la dimension fantasmatique de l’être comme pour celui qui dit queue », mais la dimension d’effectivité et de concrétisation du lien entre les deux êtres. 5. Conclusion Finalement, la thèse lévinassienne concernant la fonction inessentielle de la différence sexuelle s’est révélée être pour nous un présupposé erroné du philosophe. Car cette vision, quelle que soit la version envisagée par la Guemara, visage » ou queue », n’est lisible ni dans le texte biblique, ni dans le texte talmudique. Ce présupposé apparaît comme un reste d’idéologie puritaine, qui voit dans la sexualité une figure nécessaire de l’égoïsme trivial et charnel, donc, au fond, de la faute ». Là réside une part du malentendu relatif aux lectures talmudiques », à la différence de l’étude talmudique. Certes, ces lectures » sont soucieuses de dégager la dimension proprement théorique de la tradition juive, avec respect et considération, mais sans adopter les principes de l’étude juive. Ces principes requièrent un investissement complet de la personne et un abandon des approches partielles et contingentes, par pur goût intellectuel ou par besoin obscur de se ressourcer dans une tradition très sensée ». Ils exigent que l’on reconnaisse la complexe et profonde radicalité de pensée des Sages et que l’on assume de s’en faire le réceptacle zélé. Ainsi apprend-on, à leur école, à penser soi-même et se libère-t-on des préjugés trompeurs, des discours bien-pensants et du confort vain des positions établies, pour s’attacher à ce que l’on appelle le joug de l’Étude » et tenter d’apporter sa contribution, sa part », au monde de la Torah d’Israël. 37 Rappelons que sur le verset de Genèse 2, 24, ils seront une chair une », Rachi commente Chair une c’est l’enfant, formé par les deux, et par là ils sont faits une chair une. »

1 Dieu bénit Noé et ses fils, et leur dit: Soyez féconds, multipliez, et remplissez la terre. 2 Vous serez un sujet de crainte et d'effroi pour tout animal de la terre, pour tout oiseau du ciel, pour tout ce qui se meut sur la terre, et pour tous les poissons de la mer: ils sont livrés entre vos mains. 3 Tout ce qui se meut et qui a vie vous servira de nourriture:
PLAN Introduction questions d’une Athée sur Adam et Eve et “ qui est innocent de tout mal ”. Chapitre 1 De qui parle-t-on en disant “ Adam et Eve ” ? Chapitre 2 Adam et Eve et l’évolution Chapitre 3 L’origine du mal, le Péché Originel Introduction Questions sur Adam et Eve “ Adam et Eve quand j’étais athée, dit une jeune scientifique me posaient beaucoup de questions ”. Voici lesquelles Comment superposer la théorie de l’évolution, qui assure que l’homme est le résultat d’une longue évolution génétique, et la théorie qui dit que Dieu créa l’homme ? Qui a raison ? L’homme est-il le fruit du hasard ? Nous serions apparus par une mutation génétique, donc une erreur de la nature. Alors quel est notre destin ? Au contraire, si c’est Dieu qui nous a créés, il avait un but Alors, nous sommes faits pour Quoi ? A propos du récit de la création en 7 jours, on se demande si les dinosaures ont leur place dans l’histoire. Tout se serait-il passé en sept jours ? Enfin, si l’on prend Adam et Eve comme point de départ, leurs enfants ont du avoir des enfants entre eux, avec le risque d’avoir des anormaux. Voilà les questions, à la fois savantes et naïves d’une jeune scientifique du début du XXIème siècle. Beaucoup d’autres questions de jeunes rejoignent celles là. Il faut ajouter une grande question éthique Qui est innocent du mal dans le monde ? qu’en est-il du péché originel ? Dans ces quelques pages conçues pour internet, publiées aussi en brochure, nous allons proposer soit des “ réponses ”, aux questions. Et aussi des chemins de réflexion vers plus de profondeur quel est le sens de notre existence, à quoi nous conduit notre désir de bonheur ? Chapitre 1 De qui parle-t-on en disant “ Adam et Eve ” ? L’histoire d’Adam et d’Eve, le premier homme et la première femme est l’un des plus beaux récits d’un vieux livre qu’on appelle “ la Genèse ”, et qui veut dire “ l’origine ” ou “ les commencements ”. Ce livre a été écrit en Hébreu “ Bereshit bara Elohim ” “ Au commencement Dieu créa… ”, premiers mots du livre, c’est le premier livre de la Bible, ensemble de livres qui constituent “ la révélation ” de Dieu aux hommes. La première partie de la Bible, l’Ancien Testament, est commune aux Juifs et aux Chrétiens. Pour ces derniers, la Bible comporte une seconde partie, le Nouveau Testament, la révélation de Jésus Christ, 27 petits livres dont les quatre “ Evangiles ”. Dans “ la Genèse ” donc, il y a deux récits qui nous parlent des origines du monde et de l’homme. Le premier est un récit de la création en sept jours. Genèse, chapitre 1, versets 1 à 31, voir encadré. C’est un très beau texte, rythmé par “ Il y eut un soir et il y eut un matin ”. Il est amusant de constater que la lumière etc. créée avant les “ luminaires ” que sont le soleil et la lune, mais pas tout à fait au début de la création. Ceci serait conforme… à la théorie standard du Big Bang ! Cette remarque est bien sûr est humoristique le premier récit de la création dans la Genèse est daté d’environ 700 ans avant Jésus-Christ. L’auteur est “ inspiré ” par l’Esprit Saint et nous dit des choses essentielles sur les rapports entre l’homme et Dieu définis par la création. Mais il ne s’agit nullement pour l’Esprit Saint d’inspirer un traité de sciences physiques fondamentales ans avant que le Chanoine Lemaître, savant Belge, n’invente la théorie du Big Bang. L’auteur inspiré s’exprime dans les conditions de son temps. Il réfléchit sur les origines du monde et sur le problème de l’origine du mal. L’Esprit Saint lui donne une lumière magnifique. Cette lumière il ne peut la recevoir et l’exprimer que dans les images de sa culture, celle de son temps, celle du Proche Orient biblique plusieurs siècles avant notre ère. Et pourtant à travers cette culture, la lumière de la Genèse sur l’origine du monde, l’origine de l’homme et l’origine du mal, peut continuer à nous éclairer aujourd’hui. Dans les genres littéraires usités pour parler des origines du monde à l’époque, on trouvera sans peine des rapprochements entre les récits de la Bible et les “ Cosmogonies histoires de la naissance du monde babyloniennes ”. Ce qui est remarquable, ce sont les différences apportées par les récits bibliques au lieu d’une espèce de généalogie cosmique où dieux et cosmos sont finalement liés ensemble, la Bible d’emblée établit la distinction entre le divin et le créé, entre Dieu et la création. Le monde n’est pas créé à partir de Dieu, comme une émanation plus ou moins dégradée de la divinité, mais “ à partir de rien ” “ ex nihilo ” en latin. L’homme n’est pas un morceau de Dieu revêtu d’une forme de second degré, il est appelé à être alors qu’il n’était pas. C’est pourquoi on peut dire en lisant le premier récit de la création dans la Genèse que pour la première fois dans l’histoire de la pensée est posée une vraie distinction entre Dieu et le cosmos, entre Dieu et l’homme c’est cela l’idée de création. On comprend, sans avoir besoin d’être un grand philosophe, que si l’idée de création établit une subordination de l’homme à Dieu, puisque l’homme n’existe que par le don de Dieu, en même temps la création établit l’homme dans un état d’autonomie par rapport à Dieu comme un vis à vis de Dieu, un partenaire appelé au dialogue, à l’amour. La création c’est la liberté. Cet aspect de dialogue d’amour et de confiance entre l’homme et Dieu établi par la création sera développé dans le second récit de la création que nous allons examiner bientôt. Mais notons un passage important des “ sept jours de la création ” le 1er récit “ Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa ”. Genèse 1, Il est ainsi exprimé que si l’homme, créé avec le cosmos, dans le cosmos, est solidaire du monde matériel et animal, il a quelque chose “ en plus ” il est à l’image de Dieu. Autre point, d’emblée l’homme et la femme sont établis dans une égale dignité par leur ressemblance à tous les deux avec Dieu. Ainsi ans avant la Conférence Mondiale de sur la Femme de Pékin organisée par l’ONU , la Genèse avait énoncé les bases d’un féminisme dans l’égale dignité et l’équité. Le deuxième récit de la création, de style plus ancien, parle de la création de l’homme de façon délicieuse, un style qu’on retrouve parfois dans les vieux récits des contes provinciaux “ Alors Yahvé Dieu modela l’homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie, et l’homme devint un être vivant ” Genèse 2, v. 7. La femme est créée ensuite, non pas à partir de la glaise, mais à partir de l’homme “ Alors Yahvé Dieu fit tomber une torpeur sur l’homme qui s’endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis de la côte qu’il avait tirée de l’homme, Yavhé Dieu façonna une femme et l’amena à l’homme. Alors celui-ci s’écria “ pour le coup c’est l’os de mes os et la chair de ma chair ! ” Gen. 2, v. 21-22. Les noms d’Adam et d’Eve traduisent les mots hébreux qui signifient, selon le passage, soit l’homme et la femme en général, soit des noms de personnes. Ces noms d’Adam et d’Eve sont restés attachés dans la littérature ordinaire comme dans le vocabulaire religieux pour désigner le premier homme et la première femme. [ Nous reviendrons sur la question du premier homme et de la première femme dans la perspective de l’évolution]. Dieu place l’homme et la femme dans un jardin, “ le Paradis ” ou Jardin d’Eden. A travers l’interdiction de manger le fruit d’un seul arbre “ l’arbre de la connaissance du bien et du mal ”, il est expliqué que l’homme ne peut décider par lui-même de ce qui est bien, de ce qui est mal les sources de l’éthique et de la morale viennent du créateur et non de la créature. Autrement dit pour atteindre le bonheur, l’homme devra faire confiance à Dieu, qui l’a créé par amour et donc le conduit au bonheur. Le drame va venir par la tentation le serpent “ le plus rusé des animaux ” va persuader la femme, Eve, et à travers elle, l’homme, Adam, que Dieu leur a menti et que goûter au fruit défendu les fera “ devenir comme des dieux qui connaissent définissent le bien et le mal ” sans conséquences dramatiques la mort. Les conséquences sont que Adam et Eve, qui ont préféré faire confiance au serpent plutôt qu’à Dieu sont chassés du Paradis et devront connaître la souffrance et la mort. Mais une promesse de salut est faite à Adam et Eve. C’est ce qu’on appelle le “ protévangile ” ou “ évangile primitif ” dans la descendance de la femme quelqu’un écrasera le serpent le diable, Gen. 3, Ceci sera réalisé avec Jésus Christ, fils de Marie, descendant d’Eve. Donc, quand on parle d’Adam et d’Eve, on fait plus ou moins clairement référence au premier homme et à la première femme tels que nous en parle la Genèse. Chapitre 2 Adam et Eve et l’évolution L’évolution peut-elle être contraire à la création ? Beaucoup de professeurs des lycées et collèges imposent l’idée, parfois volontairement, parfois involontairement, que la création de l’homme par Dieu serait impossible. Pourquoi ? parce que c’est l’évolution qui “ a fait ” l’homme. Cette affirmation n’est pas scientifique. L’évolution, c’est l’histoire du cosmos comment à partir du Big Bang les étoiles et les nébuleuses sont apparues, et comment se sont constitués les différents atomes. Comment les planètes ont commencé à tourner autour du soleil, comment les cellules vivantes sont apparues et ont constitué des êtres vivants diversifiés. Une longue histoire au terme de laquelle l’homme prend place. A aucun moment l’évolution, en termes scientifiques, ne prétend expliquer “ pourquoi ” le monde existe, “ pourquoi ” le Big Bang a lancé le cosmos dans cette histoire fantastique. Et pourquoi l’homme est apparu et transcende tous les autres êtres vivants, par sa capacité d’aimer et d’être libre et responsable. Evidemment, avant l’époque scientifique, ça n’avait pas d’importance que le récit des origines dans la Bible soit de type scientifique ou de type théologique. Pendant des millénaires la science des enfants n’a pas été beaucoup plus scientifique que celle des parents… Les premières idées sur l’évolution, qu’on appelle d’abord “ transformisme ” viennent de Lamarck, un biologiste français de la première moitié du XIXème siècle. Puis ce seront Darwin et l’origine des espèces, Mendel et la génétique des mutations, Morgan et les mutations appliquées à l’évolution, enfin la “ théorie synthétique de l’évolution ”. Est-ce que Evolution signifie Non-Création ? Bien sûr que non, et nous allons l’expliquer. Lorsque la science parle “ d’évolution ”, elle ne fait que parler de liens de succession entre différents éléments de la biologie, entre des lignées d’êtres vivants. La science cherche le “ comment ” des choses. Mais l’homme n’est pas seulement “ un scientifique ”, il cherche aussi “ le pourquoi ” des choses. Par exemple “ pourquoi suis-je sur terre ? ” A cette question aucune science ne répondra. La philosophie peut poser ces questions et essayer d’y répondre. Dans la Genèse, et dans beaucoup d’autres parties de la Révélation biblique, le Dieu des Chrétiens et des Juifs répond “ Je t’ai appelé à exister parce que je t’ai aimé ”, “ je t’ai créé ”. C’est la grande idée de “ création ” qui donne un sens à la vie. Mais quand quelqu’un veut prétendre que “ l’évolution ” devienne la cause de l’existence de l’homme, il ne fait pas une affirmation scientifique, il fait une affirmation métaphysique. Il affirme en quelque sorte que “ l’évolution ” est une cause quasi divine, transcendantale, de l’existence du monde et de l’homme. Il faudrait donc écrire “ Evolution ” avec un E majuscule. C’est d’ailleurs ce que font beaucoup de soi-disant “ athées ” “ sans-Dieu ” ou “ niant qu’il y ait un Dieu ”. On dira aussi “ il n’y a pas besoin d’un Dieu pour créer, c’est le Hasard qui fait tout ”. Remarquons que “ le Hasard ” ne fait rien du tout dans la réalité le hasard c’est soit notre ignorance des causes soit la rencontre imprévisible et indépendante de deux ensembles de faits avec leurs propres causes. Position de l’Eglise catholique par rapport à l’évolution Prudente, l’Eglise a attendu de voir ce qui était assuré sur le plan scientifique. Il faut dire que certains théoriciens ou “ partisans de l’évolution ” ajoutaient allègrement à leurs hypothèses scientifiques des affirmations métaphysiques, l’évolution étant pour eux la preuve de l’inexistence de Dieu. Le résultat scientifique ne s’en améliorait pas nécessairement rappelons que Pasteur a du lutter pendant des années contre la théorie de “ la génération spontanée ”, soutenue par tous la plupart des savants matérialistes de l’époque. Mais au milieu du XXe siècle, des savants catholiques, dégagés de tout préjugé tant matérialiste que religieux, collaborèrent à la mise au point de “ la théorie synthétique de l’évolution ”. La distinction s’affirmait entre les aspects scientifiques des théories de l’évolution et les interprétations métaphysiques matérialistes. Le Pape Pie XII, en 1950 dans son encyclique “ Humani generis ” affirmait qu’ “ il n’y avait pas d’opposition entre l’évolution et la doctrine de la foi catholique sur l’homme et sa vocation, à condition de ne pas perdre de vue certains points ”. En 1996 Jean Paul II confirmait cette position. Cette position est à la fois respectueuse des découvertes scientifiques et respectueuse de l’homme, de son sens et de sa dignité. Qui a été le premier homme ? La science est-elle capable de nous dire qui a été le premier homme ? Le fait de l’homme peut-il être réduit à une évolution physico-chimique et biologique ? Qu’est ce qui fait la différence entre un “ primate évolué ”, un grand singe, un hominidé et un homme, un être dont on peut dire qu’il est titulaire des doits de l’homme ? Même sur le seul plan humain, c’est à dire indépendamment de la foi et de la Révélation, la question se pose quel est l’homme dont on peut dire qu’il est titulaire des droits de l’homme ? Quel est celui que je dois considérer et respecter comme un homme, comme moi-même ? La science ne peut répondre à cette question. Il y a bien eu un premier homme qui a eu pour la première fois la dignité humaine, objet des droits de l’homme. Qu’on l’appelle Adam, Adam et Eve, ou non, ne change rien au problème. Qui dira pourquoi cet homme là est autrement respectable que les grands singes ? La science ? Non, elle peut constater un seuil et encore !, elle ne peut dire pourquoi il a été franchi. Elle ne peut dire qui l’a fait franchir. Il a existé, mais il est perdu dans la nuit des temps, et l’on ne peut dire exactement quand ça s’est passé. Tout ce qu’on peut dire c’est que probablement les pré-hominidés, comme les grands singes, ne pouvaient pas être titulaires des doits de l’homme. Et qu’un jour, à peine différent peut-être des hominidés dont il sort, un nouvel être apparaît. Il est avant toute civilisation et toute culture, mais la civilisation et la culture vont commencer par lui. L’amour et la haine, la guerre et la paix, la responsabilité et la liberté entrent par lui dans l’histoire du monde. La science ne peut dire qui c’était, ni quand ça s’est passé. La Genèse les appelle Adam et Eve. C’est tout. Qui a voulu l’homme ? la nature, l’évolution, le hasard .. ? Dans la naïve et magnifique histoire d’Adam et d’Eve, Dieu nous dit qu’il nous a appelés à l’existence par amour, et qu’il nous a fait à son image. C’est lui qui nous fait “ gagner le concours de l’évolution ” qui nous appelle à aller plus loin que l’évolution biologique, à aller jusqu’à lui pour un bonheur éternel au delà du temps et de l’espace. La science, en traçant timidement quelques unes des pages de l’histoire de la nature avant l’apparition de l’homme, ne contredit en rien la création cette histoire fait partie de la création. Quant à l’homme, il n’est pas “ voulu ” par l’évolution l’évolution ne veut rien. Le “ Hasard ” ne veut rien. Mais l’homme a été voulu par amour, par celui qui a créé le monde. Et celui qui a créé le monde appelle l’homme à être un ami, un membre de sa famille. Nous ne sommes pas sur terre par hasard, nous ne sommes pas sur terre par erreur. Quelqu’un nous a aimés et voulus avant même que nous n’existions et nous a appelés à être à travers une merveilleuse histoire. Voilà ce que, écrite environ ans avant l’apparition de la science moderne, la belle histoire d’Adam et d’Eve nous apprend. Chapitre 3 L’Origine du Mal, Le Péché Originel Le “ péché originel ” est une grande idée que l’on lie habituellement à l’histoire d’Adam et d’Eve. Pourquoi ne faisons nous pas le bien que nous voudrions et faisons-nous le mal que nous ne voulons pas ? C’est une question que tout homme se pose, et que bien des cultures ont essayé de comprendre. Le conte de “ la Boîte de Pandore ” en est l’exemple le plus connu. L’histoire de la chute d’Adam et d’Eve a imprégné toutes les cultures occidentales. Quant aux religions et cultures de l’Inde et du Sud-est Asiatique, ce sont les théories de la Réincarnation qui prédominent sous différents aspects Indouisme, Bouddhisme du Grand et du Petit Véhicule, Bouddhisme des Lamas, etc.… La question, c’est le problème du mal dans le monde. Quelle est son origine, et comment en sortir ? La réponse des Réincarnationistes La réponse des réincarnationistes, c’est que le corps et les affections nous lient à la terre, à la matière, à l’incarnation, au mal. La vie est un mal. Il faut se purifier pour en sortir, et échapper au cycle des réincarnations. Au cours de différentes existences terrestres nous pourrons peu à peu nous dégager du mal. Et en quelque sorte dans notre existence actuelle, nous payons pour des fautes d’une existence antérieure. Pour les partisans du Nouvel Age, le problème est plus simple le mal n’existe pas. Nous allons de mieux en mieux dans des existences successives. Il n’est pas sûr que cela arrive à masquer toujours le problème du mal dans le monde et les questions “ Suis-je bon ? suis-je innocent ? suis-je responsable en quelque chose du mal dans le monde ? ” La réponse des Chrétiens La réponse des Chrétiens est la suivante Oui il y a un mal dans le monde depuis les origines. Et moi-même je ne suis pas innocent de tout mal. Mais, attention, notre responsabilité est atténuée, elle n’est pas celle d’Adam et d’Eve. Le mal est entré d’abord dans le monde par le Démon, le Serpent de l’histoire d’Adam et d’Eve. Ce Démon a tenté Adam et Eve a voulu la mort de l’homme par jalousie. Il a poussé les premiers hommes à rejeter la confiance en leur créateur. C’est “ le Péché originel ”. Il nous en est parlé dans la Genèse, ch. 3, v . à la suite du second récit de la création. Mais c’est aussi Saint Paul, un des premiers convertis au Christianisme, qui parle du péché d’Adam. Enfin le livre de La Sagesse dit également que Dieu n’a pas voulu la mort de l’homme, qu’il a créé à son image, mais que la mort est entrée dans le monde par la malice du démon Sagesse, ch. 2, Adam et Eve avaient reçu de Dieu une beaucoup plus grande liberté que nous. Mais, nous dit de façon imagée le récit Genèse 3, en prenant le fruit de l’arbre défendu “ la pomme ” ils ont rejeté la confiance en Dieu et voulu déterminer par eux même, sans référence à leur créateur, ce qui est bien, ce qui est mal. Comme si ils avaient voulu être eux mêmes leur créateur la voiture Peugeot qui veut expliquer à son ingénieur concepteur comment elle va marcher. Dieu les avait avertis, mais le démon leur présente une version mensongère “ Vous serez comme des dieux ”. Ca n’a pas été le cas. Il s’agit là d’un drame mystérieux, que nous ne connaissons que de façon symbolique à travers le récit imagé de la Genèse à l’instigation du démon Adam et Eve, au lieu de faire confiance en la bonté de Dieu, veulent “ cueillir le fruit défendu ” et perdent l’état d’innocence originelle. Ils vont être déchus de leur grâce, de leur innocence, et avec eux leurs descendants à qui ils vont transmettre une nature humaine blessée. Depuis “ une immense misère opprime les hommes et leur donne une inclination au mal ” Nous n’avons donc pas nous-mêmes, fils d’Adam, la responsabilité de l’introduction du mal dans le monde. Ceci est libérant. Mais nous ne sommes pas non plus innocents de tout mal. Nous manquons d’amour et causons du mal aux autres. Nos fautes, essentiellement contre l’amour, contribuent au mal dans le monde, mais notre responsabilité est atténuée car nous n’avons pas cette pleine liberté que connaissaient Adam et Eve que Dieu avaient créés parfaitement bons. De par leur faute, nous naissons avec cette faiblesse, cette inclination à l’envie, à la domination qui sont les conséquences du péché originel. Comment en sortir ? Dieu, nous dit la révélation, ne se résigne pas à la déchéance de l’homme, qu’il a créé par amour et qu’il veut conduire au bonheur. Et ce que l’homme par lui-même ne peut réparer, Dieu lui-même va venir le faire pour lui Jésus Christ, le Fils de Dieu fait homme à Noël, va venir dans la condition humaine. Pour aimer parfaitement à la place d’Adam et d’Eve. Jésus Christ est, nous dit Saint Paul, “ le Nouvel Adam ” “ Si en effet par la faute d’un seul la mort du péché a régné,… combien plus ceux qui reçoivent avec profusion la grâce et le don de la justice innocence régneront-ils dans la vie par le seul Jésus Christ ”. Illustration une excellente illustration de ce salut, proposé gratuitement par Dieu aux hommes qu’il aime, c’est l’histoire du “ Bon Larron ”. Jésus est en train de mourir sur la Croix. A côté de lui, deux bandits, les “ larrons ” sont également crucifiés. L’un l’injurie, l’autre dit “ Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras avec ton Royaume ”. Et Jésus lui dit “ En vérité je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis ”. Le pardon des péchés Au contraire de la Réincarnation qui suppose des efforts de l’homme pendant des générations pour se débarrasser du mal, dans le Christianisme, c’est Dieu lui-même qui vient à notre secours pour nous débarrasser de nos fautes il pardonne les péchés. Il le fait en grand d’abord par le baptême Et ensuite, quand il nous arrive d’avoir à regretter d’avoir à nouveau “ péché ” contre l’amour, nous pouvons avoir recours à la confession, ou “ sacrement de la réconciliation de l’homme avec Dieu ”. Comme disait très justement un Pasteur Protestant, “ Nous ne sommes pas responsables d’être dans le cambouis le péché originel, mais nous sommes responsables d’y rester. Il est significatif de voir que, dans la Genèse, lors de la Création, l’Esprit Saint souffle sur le monde. Et lors de la Résurrection de Jésus Christ, celui-ci souffle sur ses disciples en leur disant “ Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés leur seront remis… ” Pour nous délivrer du mal, le Seigneur Dieu nous pardonne, et fait en nous comme une nouvelle création. Jésus Christ est le Nouvel Adam. Voir aussi - Barnenez,le Grand Cairn Toutle monde connaît l’histoire. Dieu, un homme, une femme. Un jardin et, au milieu, un arbre interdit. Chacun sait – ou croit savoir – comment tournent les choses. Avec le troisième dimanche du carême, le thème de la conversion, du renouveau baptismal, devient l’élément central de notre célébration eucharistique. À ce thème s’ajoute celui de la patience de Dieu. Lorsqu’un malheur arrive, qu’il soit causé par la méchanceté des êtres humains ou par un accident de la nature, nous cherchons d’abord les coupables. C’est comme un penchant naturel qui nous pousse à accuser les autres lorsque les choses tournent mal. La recherche des responsables nous donne bonne conscience. En condamnant les autres nous nous plaçons dans le camp des bons. Ce sont toujours les autres qui sont à blâmer les dirigeants, le système économique, la société dans laquelle nous vivons, certains individus malveillants. Les deux événements pénibles rapportés dans l’évangile d’aujourd’hui ont dû faire une profonde impression sur les gens. Dans le premier cas, il s’agit de l’assassinat odieux de personnes en train d’offrir un sacrifice dans le Temple; dans le second, l’écroulement d’une tour qui entraîne la mort de dix-huit personnes. Survenus à Jérusalem, ces deux incidents ont dû provoquer des discussions sur le problème de la souffrance et de la culpabilité. La prière, le jeûne et le partage peuvent améliorer la fertilité de notre terrain. La conscience populaire, à cette époque, considérait la souffrance comme le châtiment d’une faute. En évoquant la mort violente de personnes en train de poser un geste religieux et la mort purement accidentelle provoquée par l’effondrement d’une tour, Jésus rejette l’idée qu’il faille voir dans ces drames déplorables des châtiments de Dieu. Il suggère cependant que la mort de ces malheureux devrait être matière à réflexion pour chacun de nous. En somme, Jésus fait de ces événements un appel à la conversion Pensez-vous que les Galiléens qui sont morts aux mains des soldats de Pilate et les victimes de la tour qui s’est effondrée étaient plus mauvais que les autres? Croyez-vous qu’ils étaient plus mauvais que vous?» Jésus affirme en substance Vous voulez à tout prix trouver des coupables ? Et si vous commenciez par faire votre propre examen de conscience !» L’évolution de l’ensemble de la Bible nous amène à renoncer à l’idée d’un Dieu punisseur, auteur des catastrophes qui frappent les hommes. Cette croyance erronée n’a pas complètement disparu atteints de maux divers, beaucoup s’en prennent à Dieu, comme s’il intervenait régulièrement et était responsable de ce qui nous arrive Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour que cela m’arrive?» Où était Dieu lors du tremblement de terre?» Le monde nous a été confié. À nous de le gérer, de maîtriser la nature, d’instaurer des rapports de fraternité. Il est vrai que le péché la volonté de dominer, la cruauté, l’avidité, etc. peut provoquer des ravages, mais ce n’est pas la faute de Dieu. Si la mafia, les fonctionnaires et les élus volent le bien public, ce n’est pas la faute de Dieu. Inutile d’invoquer une punition divine. Ni la mort de Jésus sur la Croix, ni le massacre des zélotes par les soldats de Pilate, ni la chute de la tour de Siloé n’ont été une punition de Dieu. Ils sont le résultat de la méchanceté de certaines personnes et de la construction d’une tour qui peut-être ne répondait pas aux normes de sécurité minimale. Jésus, comme il le fait lors du procès» de la femme adultère, nous renvoie toujours à notre propre conscience Que celui d’entre vous qui est sans péché lance la première pierre!» Avant de juger les autres, avant de juger Dieu, commençons par nous juger nous-mêmes Enlève la poutre dans ton œil et tu verras mieux la paille dans l’œil du voisin!» Luc 6, 42 Pour le Christ, nous avons tous besoin de conversion et chacun de nous est comme le figuier de l’évangile d’aujourd’hui. Nous portons peu de fruits et nous avons besoin de la patience et de la miséricorde de Dieu Ça fait trois ans que cet arbre ne produit pas de fruits. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol?». Cependant, il ne faut pas abuser de la patience de Dieu et toujours repousser dans l’avenir notre capacité de porter du fruit. Dieu est patient, mais un jour le temps qui nous est octroyé prendra fin. L’an prochain, à pareille date, certains d’entre nous ne seront plus là. Pour quelques uns, ce sera la dernière année. Vous avez sans doute remarqué que la parabole du figuier n’a pas de conclusion. Nous ne savons pas ce qui est arrivé à cet arbre. Il en est de même pour nous. L’avenir est ouvert. Ce qui arrivera dépend de nous. La patience et la sollicitude de Dieu nous sont données, non pas pour nous encourager à la paresse, à la négligence, à l’insouciance, mais pour raviver notre espérance et nous permettre de porter du fruit. Le Carême est un temps idéal pour fertiliser notre arbre. La prière, le jeûne et le partage peuvent améliorer la fertilité de notre terrain. Le Christ nous invite aujourd’hui à profiter du temps qui nous est accordé, un temps précieux qui est un don de Dieu Laisse encore cette année… peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir». Source
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Dieuest-il misogyne? Par par Marion Festraëts, Patrick Angevin, Siavosh Ghazi, Dominique Lagarde et. Publié le 09/03/2000 à 00:00.
Dans les premières pages de la Genèse, Ève est décrite comme une aide semblable à » Adam. Pour l’Encyclopædia Judaica, cela signifie qu’elle a été créée pour servir l’homme en tant qu’aide convenable »3 . Présentée ainsi, la description de la femme semble maladroite. N’est-elle pas un être avec des spécificités propres avant d’être assistante de l’homme ? Les différentes interprétations de cette formule, alors, sont-elles dues aux choix des traducteurs ou à une ambiguïté dans le texte de la Genèse ?En fonction des milieux socioculturels et ecclésiastiques, on constate que cette formule est reçue de manière très différente, pour ne pas dire opposée ce verset est qualifié de sexiste et expliqué par la culture misogyne du Proche-Orient ancien chez les uns, alors qu’il sert de fondement pour justifier la soumission de la femme chez les autres. Quoi qu’il en soit, ce verset met mal à l’aise et demande bien des efforts aux traducteurs des bibles francophones pour tenter de le rendre de la manière la plus adéquate qui soit. Mais, au fond, quel est le sens de cette aide » dans le contexte de la Genèse ? La notion d’aide inclut-elle un rapport de soumission de la femme à l’homme ? De plus, comment rendre au mieux l’expression qui qualifie le rapport de cette aide avec Adam ? Est-ce une aide qui lui soit semblable » Pléiade, qui lui soit assortie » Bible de Jérusalem, qui sera son vis-à-vis » Nouvelle Bible Second ou qui lui soit accordée » TOB ? C’est ce que l’on découvrira par le biais de l’exégèse de Gn 2, et d’une étude sémantique détaillée de ces deux mots en hébreu texte massorétique et en grec Septante. Conscients du décalage spatiotemporel qui nous sépare de ce récit du Proche-Orient ancien, la réception de cette expression dans les premiers écrits juifs et chrétiens sera exposée et commentée. Finalement, on tentera d’esquisser quelques conclusions théologiques sur la base de l’étude exégétique déployée précédemment. ʿēzer kᵉneg̱dô dans l’Ancien Testament La signification d’ʿēzer Le mot que les Bibles francophones traduisent par aide » provient de la racine hébraïque ʿzr עזר, qui a donné lieu à une forme verbale ʿāzar עָזַר et à une forme nominale masculine ʿēzer עֵזֶר ou féminine ʿezrāh עֶזְרָה, signifiant aider », l’aide ». Ces formes sont toutes largement attestées dans l’Ancien Testament et c’est la forme nominale masculine qui apparaît en Gn 2, Dans la Bible hébraïque, il existe une racine homographe qui signifie, quant à elle, être abondant » ou rassembler », selon la fonction verbale. Celle-ci est beaucoup plus rare dans l’Ancien Testament et utilisée principalement sous deux formes ʿᵃzārāh עֲזָרָה, la cour », et g̱ᵉḏērāh גְדֵרָה, le refuge » ou le rempart ». Malgré leur similarité graphique, ces deux racines sont à distinguer et seule la première fera l’objet de cette étude. La racine ʿzr apparaît 128 fois dans l’Ancien Testament4. La plupart du temps, c’est la forme verbale qui est attestée 81/128, mais on retrouve aussi la forme nominale féminine 26/128 et la forme nominale masculine 21/1285. Si bien des individus peuvent être auteurs de l’aide, Dieu en est l’acteur principal, avec plus de la moitié des occurrences 66/128 qui lui sont attribuées. Le fait que Dieu lui-même puisse être auteur de l’aide, indique que le champ sémantique d’ʿēzer présente une dimension à la fois vaste tout individu peut en être à l’origine et puissante l’aide peut être divine. Lorsque Dieu est auteur de l’aide, alors celle-ci est systématiquement accordée à son peuple ou plus particulièrement à des membres de celui-ci comme c’est le cas en És 50,7 C’est que le Seigneur Dieu me vient en aide dès lors je ne cède pas aux outrages… »6. On constate par ailleurs que le Psautier fait un usage abondant de ce qualificatif divin notre aide et notre bouclier », 33,20 ; mon aide et mon libérateur », 40,18 ; 70,6 ; Dieu est mon aide », 54,6 ; etc.. Les raisons de l’aide accordée par Dieu sont diverses et variées. Il s’agit très souvent d’aide face à des ennemis, comme en Ex 18,4 […] c’est le Dieu de mon père qui est venu à mon secours et m’a délivré de l’épée du Pharaon » ou en 2 Ch 18,31 […] ils firent cercle autour de lui pour l’attaquer. Mais Josaphat se mit à crier. Le Seigneur le secourut, et Dieu les détourna de lui ». Dieu vient également en aide à l’individu se trouvant dans une condition misérable, à l’image de l’orphelin » Ps 10,14 ou de l’homme sans force » Jb 26,2 ; 2 Ch 14,10 ou à celui qui a besoin d’être soutenu pour une tâche spécifique, tel David dans sa fonction royale Ps 89,20 ou les porteurs de l’arche de l’alliance 1 Ch 15,26. L’aide de Dieu intervient donc dans la situation concrète dans laquelle se trouve l’aidé7. Ajoutons encore que pour un tiers de ces occurrences, la modalité de l’aide n’est pas définie, il s’agit d’une présence protectrice et bienveillante de Dieu qui accompagne l’individu quelle que soit sa situation de vie. Ainsi, par exemple, Jacob invoque-t-il l’aide de Dieu dans sa prière de bénédiction en faveur de son fils Joseph par Él, ton père, qu’Il te vienne en aide, par le Dieu Puissant, qu’Il te bénisse ! […] » Gn 49,258. L’aide peut également être apportée par un ou quelques hommes, en faveur soit d’un autre individu, soit d’un peuple 29/128. Là encore, l’aide est souvent attendue face à des situations de menace ennemie Mais Avishaï, fils de Cerouya, lui vint en aide et frappa le Philistin à mort […] » 2 S 21,17, En effet, chaque jour des gens venaient vers David pour l’aider, de telle sorte que le camp devint grand comme un camp de Dieu » 1 Ch 12,23. Tout comme l’aide de Dieu, celle de l’homme peut également être destinée à celui qui traverse une condition misérable tel Israël en humiliation très amère » 2 R 14,26 ou le pauvre » et l’orphelin » Jb 29,12, à celui qui a besoin de soutien pour une tâche tel Ozias alors qu’il assied sa puissance 2 Ch 26,15, ou encore à celui qui se trouve sous la menace du jugement divin Ps 107,12. Bien souvent, et dans ce dernier cas en particulier, lorsque l’homme est auteur de l’aide, il n’est pas exclu qu’elle fasse défaut. Enfin, le mot ʿēzer évoque parfois un soutien davantage moral que physique, en désignant le rattachement à un parti ou à un avis 1 R 1,7 ; Jb 31,21 ; 2 Ch 32,39. Parfois encore, c’est un peuple entier qui est auteur de l’aide, en faveur d’un autre peuple ou d’individus 21/128. Lorsque la cause de l’aide est définie, il s’agit systématiquement d’une situation de danger face aux ennemis10. Ainsi, les Araméens de Damas vinrent au secours de Hadadèzèr, roi de Çova […] » contre les troupes de David 2 S 8,5 et les Israélites espéraient […] la venue d’une nation qui ne peut pas [les] sauver » des Babyloniens Lm 4,17. À l’étude de l’ensemble de ces occurrences, il est possible de dégager quelques généralités sur l’usage du mot ʿēzer. Tout d’abord, notons que plus de la moitié des occurrences d’ʿēzer 71/128 est d’ordre militaire, à savoir dans le contexte d’une bataille ou face à la menace d’un ennemi. Or, on relève avec R. Kessler que l’aide militaire implique deux dimensions l’égalité et la solidarité11. Égalité parce qu’un soutien militaire ne peut être moins puissant que celui à qui il vient en aide, sinon son intervention est inefficace. Solidarité, car c’est à l’aidant de prendre la décision de se mettre à disposition de l’aidé, faisant ainsi preuve de compassion, du désir personnel de soutenir. Tout ceci prouve, toujours selon R. Kessler, que le mot ʿēzer ne peut être simplement traduit par assistant », aide »12. Il relève aussi que même lorsque le mot aide » est employé dans d’autres contextes que le contexte militaire, les deux aspects d’égalité et de solidarité sont toujours respectés. En conclusion, pour lui, la traduction la plus adéquate serait en réalité le mot allié », qui reflète les deux aspects précédemment cités13. À notre sens, R. Kessler ne tient pas suffisamment compte de près de la moitié des occurrences bibliques 61/128 qui n’ont pas lieu dans un contexte militaire. Si l’observation dégagée des usages militaires du mot semble correcte, on ne peut que difficilement les plaquer sur un contexte différent et tout particulièrement sur celui de Gn 2, qui décrit un contexte de création et non de bataille. De plus, puisque Dieu est très souvent le sujet de ce qualificatif, faut-il alors le considérer comme un égal » de l’individu auquel il vient en aide ? Cela semble inapproprié. Cependant, on relève avec R. Kessler que ce sont toujours des êtres humains qui sont bénéficiaires de l’aide, et jamais Dieu. De même, c’est la plupart du temps Dieu qui est source de l’aide. Seule une référence, issue du célèbre cantique de Débora, en Jg 5,23, fait du mot ʿēzer l’aide que Dieu attendait exceptionnellement d’un peuple dans le cadre d’une bataille, mais qui n’a pas été accordée par celui-ci Maudissez Méroz, dit l’ange du Seigneur. Maudissez de malédiction ses habitants, car ils ne sont pas venus au secours du Seigneur, au secours du Seigneur avec les héros. » À travers cette tournure rhétorique, le lecteur comprend bien sûr ici l’exclamation du jugement de Dieu ne faisant pas forcément référence à une aide des hommes attendue, voire nécessaire, pour Dieu. Cette observation met donc en lumière le fait que l’aidant, s’il n’est pas toujours égal à l’aidé, n’est en tout cas jamais en position d’infériorité par rapport à celui-ci14. Wenham propose une conclusion similaire, avec une précision toutefois15 pour lui, si l’aidant ne peut effectivement pas être inférieur, il ne doit pas systématiquement non plus être plus puissant, car il pallie seulement à une force inadéquate de l’aidé. Par conséquent, l’aidant se voit attribuer un statut au moins égal, voire supérieur selon les contextes. On relèvera encore qu’aucune femme n’est jamais auteure de l’aide, si ce n’est en Gn 2, Dans la totalité des occurrences bibliques, la source de l’aide se trouve toujours auprès d’individus masculins. Le récit de la création fait donc du mot ʿēzer un usage tout à fait unique. C’est avec beaucoup de discernement et de prudence, donc, qu’il faut comprendre les observations tirées de l’analyse sémantique de ce terme. Pour terminer, nous souscrivons aux mêmes conclusions générales que Ska, concernant les caractéristiques du mot ʿēzer16. Premièrement, c’est un mot qui apparaît la plupart du temps dans des contextes poétiques, dans des cantiques, des Psaumes ou des prières. Deuxièmement, lorsque l’aide est accordée, il s’agit d’aide personnelle soutien, délivrance et rarement d’aide matérielle. Troisièmement, c’est lorsque l’aidé se trouve dans des situations menaçantes, très dangereuses, voire mortelles, qu’il cherche de l’aide. Quatrièmement et dernièrement, l’aide attendue n’est pas accessoire ou confortable, mais nécessaire et même indispensable. Sans elle, la vie de l’aidé est grandement menacée. Toute l’existence de l’individu dépend de la réponse positive ou négative de celui qui est appelé à l’aide. Dans bien des contextes, alors, l’aide devient même un synonyme de secours17 . En résumé, le secours décrit dans ces textes suppose toujours une intervention qui se déroule non loin de la frontière qui sépare la vie de la mort. Elle est indispensable pour ramener le fidèle dans le monde de la vie. On comprend dès lors que ce soit à peu près toujours Dieu qui entre en scène »18. La signification de kᵉneg̱dô L’étude sémantique d’ʿēzer permet de dégager quelques généralités sur son usage. Cependant, il faut souligner que ce mot, en Gn 2,18, 20, est complété par un qualificatif obscur. L’expression kᵉneg̱dô כְּנֶגְדּוֹ, en effet, est un hapax legomenon, c’est-à-dire une expression que l’on ne retrouve qu’à cette unique occasion dans l’Ancien Testament. Elle est composée de trois éléments la préposition k כְּ comme », le nom nēgēd נֶגֶד et le suffixe ō וֹ désignant la troisième personne au masculin singulier à lui ». Le HALOT19 propose de nombreux sens pour le nom nēgēd tel que en face de » ou correspondant à », mais suggère que l’expression de Gn 2, devrait être traduite par qui en est l’opposé » ou qui lui correspond ». Selon Wenham20, cette expression refléterait plus la complémentarité que l’identité sans quoi ce serait la préposition kāmōhû כָּמֹהוּ, comme lui », qui aurait été employée. Pour M. de Merode, l’expression ne doit pas être entendue dans un sens hiérarchique, mais indique au contraire la similarité, l’égalité21. C’est d’ailleurs dans ce sens-là que l’aurait compris la Septante, en traduisant par homoios ὅμοιο de même nature que ». Pour l’exégète, la traduction adéquate du mot serait en face de lui », vis-à-vis de lui ». L’expression tout entière ʿēzer kᵉneg̱dô pourrait dès lors être résumée par les termes son partenaire », son correspondant ». De toute évidence, traduire cette expression relève d’un véritable défi pour le traducteur contemporain tant celle-ci est ambivalente. S’agit-il d’une aide en vis-à-vis de » ou bien semblable à » ? Il faut se refuser de trancher, car l’hébreu comporte ces deux notions, et tenter de les préserver dans notre traduction française. À ce stade de notre enquête, c’est une expression latine qui semble le mieux s’approcher de l’ambivalence du terme hébraïque celle de l’alter ego22 . C’est celui qui m’est opposé, différent, autre alter mais aussi le même que moi ego. Ici, ce qui est partagé c’est l’espèce, l’humanité, tandis que ce qui sépare Ève d’Adam c’est le sexe, le féminin. Cette notion d’alter ego se retrouve d’ailleurs exprimée dans la morphologie des noms employés pour désigner l’homme et la femme en hébreu ʾîš אִישׁ l’homme » et ʾîššāh אִישָּׁה la femme ». Bien que ces deux noms soient quasiment identiques ego, ils proviennent en réalité de deux racines sémitiques différentes alter. Contrairement aux idées reçues ʾîššāh n’est pas le féminin de ʾîš, mais d’une autre racine23. Le regard des versions anciennes La manière dont les versions anciennes de la Bible hébraïque ont traduit l’expression ʿēzer kᵉneg̱dô offre une lumière supplémentaire. Du côté des versions en langues sémitiques, elles essaient de trouver un équivalent à l’expression hébraïque difficile. La traduction araméenne du Targum, par exemple, a un soutien lui correspondant », tandis que la version syriaque de la Peshitta propose une aide comme lui ». Le guèze24 signifie, quant à lui, une compagne ou amie qui l’aiderait ». Cependant, on constate que ces traductions sont relativement tardives et le texte de certaines d’entre elles s’appuie sur l’Ancienne Septante ou s’en inspire dans leur exégèse. Ceci nous amène donc à consulter la première traduction du Pentateuque réalisée dans l’Antiquité, la Septante. Dans la très grande majorité des cas 102/128, la Septante rend le mot ʿēzer ou ʿezrāh par les noms boêthos βοηθό ou boêtheia βοήθεια, à savoir l’aide »25, ou encore par le verbe boêtheô βοηθέ, venir en aide »26 – désormais boêth-. D’autres termes grecs sont également employés et revêtent des nuances légèrement différentes. Tout d’abord, on peut relever un ensemble de traductions portant la signification d’assistance. Cette assistance, selon les contextes, peut s’appliquer à différents domaines tel que le soutien accordé à quelqu’un de manière générale27, dans une situation militaire ou de danger28. D’autres termes grecs, quant à eux, ont trait à l’idée de gagner en puissance. Dans ces cas-là, le soutien se vit principalement dans le domaine de la force, pas seulement physique, mais aussi morale29. Une série d’autres traductions laisse apparaître une nuance différente, plus précise, celle d’un soutien militaire30, qui reflète bien l’usage principal du terme en hébreu. Dans un tout autre registre, il convient aussi de relever qu’à cinq reprises, la Septante choisit de traduire ʿēzer par le verbe sôzô ́ͅζ, qui signifie sauver », secourir »31, souvent dans un sens sotériologique32. Plus spécifiquement maintenant, dans les livres bibliques de la Septante du canon protestant, on trouve 161 occurrences du mot boêth-. 100 de ces occurrences traduisent les mots ʿēzer, ʿezrāh ou ʿazar. Le reste des occurrences traduisent d’autres mots hébreux. Une étude de ces mots révèle qu’ils sont principalement utilisés pour traduire un sens de soutien33, de protection34, ou encore de salut35. D’autres occurrences font l’objet d’une traduction non littérale du texte massorétique36, du moins en ce qui concerne les leçons en notre possession aujourd’hui. Parmi toutes les occurrences recensées de boêth-, la répartition de la source de l’aide est relativement paritaire, avec une priorité cependant à la source divine. En effet, l’aide provient à 85 reprises de Dieu et à 55 reprises d’hommes ou de femmes37. Ainsi, tout comme dans le texte massorétique, E. Bons a raison de relever que les humains βοηθοί [boêthoi] sont de loin en minorité par rapport à Dieu »38. Au fil du temps, le nom boêthos est même devenu un attribut divin, plaçant donc l’aidant à un statut de supériorité, voire de divinité39, bien que ce ne soit pas son usage exclusif. Concernant keneg̱dô, la Septante présente un choix de traduction qu’il convient de relever. En Gn 2,18, elle traduit le terme kᵉneg̱dô en qualifiant l’aide de l’homme de kat auton κα᾽ αὐόν selon lui », conformément à lui » ou encore contre lui ». Ensuite, en Gn 2,20, cette aide devient omoios autô ὅμοιο αὐ de même nature que lui ». En fait, la Septante fait une distinction entre Gn 2,18, qui précède la recherche d’une aide parmi les animaux, et Gn 2,20 qui lui succède. Dans le premier verset, l’aide revêt un sens global et qui rend volontairement compte de l’ambiguïté de l’expression hébraïque. Dans le second, en revanche, le changement de formulation semble préciser la nature de l’aide attendue40. Pourquoi cette évolution ? Le passage de la rencontre d’Adam avec les animaux permet au lecteur de comprendre que, bien que les animaux aient pu être d’une certaine aide à l’homme travail au champ, source de nourriture, monture, etc., ils ne peuvent cependant pas devenir des vis-à-vis satisfaisants pour l’homme. S’ils sont alter et pourraient convenir comme aide selon lui » kat auton, ils ne sont pas ego et la recherche d’une aide de même nature que lui » omoios autô se poursuit et se voit précisée au fil de ses expériences. L’apport du Nouveau Testament L’attitude de Jésus Le passage de Gn 2,18-20 n’est pas repris tel quel dans le Nouveau Testament41. L’attitude de Jésus toutefois révèle une attention toute particulière accordée aux femmes et ce, de façon plutôt révolutionnaire pour l’époque. Elles prennent une place non négligeable dans son ministère42 et sont les premiers témoins de sa mort, de son ensevelissement et de sa résurrection43. Par ailleurs, Jésus ne juge pas seulement les femmes d’après leur rôle d’épouse, de mère ou de maîtresse de maison comme la plupart des énoncés favorables ou dépréciatifs du judaïsme et même de l’Ancien Testament sur les femmes »44. Bien au contraire, c’est par leur foi et leurs actes que les femmes entrent en relation avec Jésus. La femme ʿēzer de l’homme, dans l’expérience de Jésus, n’est donc pas une assistante, mais prend un rôle tout aussi important que celui de l’homme. On pourrait penser en particulier à l’attitude respective de Marthe et Marie, lorsque Jésus demeure chez elles. Parmi ces deux femmes, l’une s’affairant aux tâches domestiques, l’autre prenant le temps d’écouter Jésus, c’est la seconde qui est décrite comme ayant choisi la bonne part » Lc 10,38-42. Le comportement et le discours de Jésus ne résument donc pas la femme à une aide domestique sous les ordres d’un mari dont elle est la subordonnée et qui entrerait dans la même catégorie que l’aide apportée par les animaux, mais donne à la femme un rang semblable, égal, à celui de l’homme, quelles que soient ses tâches Lc 13,15s. Les lettres de Paul On trouve également dans les lettres de Paul des références à la création de l’homme et de la femme 1 Co 11,8-12 ; 1 Tm 2,11-15, ainsi qu’à leur rapport Ép 5,23 ; Col 3,18. Dans ces textes, la relation de la femme vis-à-vis de l’homme est marquée par un rapport de domination et de soumission très fort. L’homme se trouve en position d’autorité par rapport à la femme, ce qui n’est pas sans rappeler les conséquences énoncées par Dieu après la chute d’Adam et Ève […] Ton désir te poussera vers ton homme et lui te dominera » Gn 3,16. Avant cet événement, en effet, le rapport entre l’homme et la femme ne présente aucun caractère de domination et de soumission. Dans les lettres pauliniennes, cependant, l’homme et la femme sont placés sous le signe de l’égalité, puisqu’il […] n’y a plus l’homme et la femme […] » Ga 3,28. En Christ, les rapports originels sont donc restaurés. Le mot boêthos dans le Nouveau Testament La traduction grecque la plus commune du mot ʿēzer, comme vu précédemment, se fait par l’usage des mots boêth-. Il est donc intéressant de prolonger notre étude de ce vocable dans le Nouveau Testament, pour percevoir quel sens il revêt alors. Cette racine, notons-le, n’apparaît que peu fréquemment dans le Nouveau Testament 11 occurrences. Dans une majorité des cas 7/11, les auteurs de l’aide sont Jésus ou Dieu, qui interviennent en faveur d’hommes et de femmes dans des circonstances de possession démoniaque Mt 15,25 ; Mc 9,22, d’incrédulité Mc 9,24, de tentation He 2,18 ; 4,16, de danger face aux ennemis He 13,6 et même de besoin de salut 2 Co 6,2. Là encore, la dimension d’une aide qui délivre, voire qui sauve, se confirme. ʿēzer kᵉneg̱dô dans la littérature juive Manuscrits de la mer Morte En étudiant les textes des manuscrits de la mer Morte, on peut facilement arriver à la conclusion que l’ensemble des occurrences d’ʿēzer au sein des manuscrits bibliques est en adéquation avec le témoignage du texte massorétique. De plus, tout comme pour ce dernier, l’ensemble des données de Qumrân atteste un usage d’ʿēzer pour une action dont Dieu est la plupart du temps l’auteur. Du côté des textes communautaires45, Fabry signale une allusion à notre expression en 4QInstruction46. Dans ce texte, il est dit que lorsqu’un homme pauvre épouse une femme, il doit tenir compte de son origine car il la prend pour lui comme aide de [sa] chair » ʿzr bśrkh ; עזר בשרכה et il se doit de faire sa vie avec elle en vivant avec sa progéniture47. Dans l’exégèse qumrânienne, on substitue bśrkh à kᵉneg̱dô en harmonisation avec le verset 23 du même chapitre Voici cette fois […] la chair de ma chair »48 . Ce faisant, le texte insiste volontairement sur le fait qu’Ève est avant tout issue d’Adam, elle est issue de sa chair, elle fait partie de la même humanité. En somme, on insiste davantage sur l’ego que sur l’alter. Pour autant, Ève ne demeure pas moins un compagnon de marche » avec qui on doit faire sa vie dans les bons comme dans les mauvais jours. Deutérocanoniques et pseudépigraphes Dans le livre de Tobit 8,6-7, le personnage principal Tobit s’adresse à Dieu lors de son mariage avec sa proche parente Sara et cite explicitement le passage de Gn 2,18 C’est toi qui as fait Adam, c’est toi qui as fait pour lui une aide et un soutien, sa femme Ève, et de tous deux est née la race des hommes. C’est toi qui as dit Il n’est pas bon que l’homme soit seul, faisons-lui une aide semblable à lui. À présent donc, ce n’est pas un désir illégitime qui me fait épouser ma sœur que voici, mais le souci de la vérité. Pour Tobit, la femme n’est pas un être qui viendrait seulement assouvir ses besoins sexuels ou lui assurer une descendance. Si c’était le cas, alors le mariage d’un frère et d’une sœur serait immoral. Mais parce que la femme est un partenaire de vie qui le seconde dans de nombreux domaines, le mariage devient envisageable. Dans la recension grecque du texte de Siracide 36,29s49, on peut lire un texte très positif concernant Ève, ce qui n’est pas toujours le cas dans cette œuvre que certains taxent – certainement à tort – d’antiféministe Celui qui acquiert une femme a le commencement de la fortune, une aide semblable à lui et une colonne d’appui. Là où il n’y a pas de clôture, le domaine est au pillage, là où il n’y a pas de femme, l’homme erre en se lamentant. Ce deutérocanonique présente la femme comme un appui » sûr, solide comme une colonne ». Ainsi, la femme est une aide indispensable à l’homme puisque sans elle l’homme erre en se lamentant » comme si la vie n’avait pas de sens. De plus, comme un domaine qui n’aurait pas de clôture, l’homme aurait bien des difficultés à résister aux dangers de ce monde. Ève est bien plus qu’une aide ici, c’est une alliée, ce qui est exceptionnel en comparaison du reste de la littérature de cette époque. Le livre des Jubilés 3,3-4 propose à son tour une citation puis une relecture de Gn 2, Bien que le début du texte soit très proche de celui de la Genèse, la citation du texte biblique sert par la suite de tremplin pour démontrer la supériorité d’Adam par rapport à Ève. Le v. 8 du même chapitre insiste sur le fait qu’Adam a été créé la première semaine, ainsi que la côte, sa femme » mais c’est la deuxième semaine qu’irc;tre tant réflexif que sensitif, indissociable et source du désir de procréation62. Clément d’Alexandrie offre quant à lui une lecture beaucoup plus littérale de l’aide fournie par la femme63. Pour lui, il faut principalement comprendre ce terme dans le cadre du mariage. La femme permet d’une part à l’homme d’envisager la procréation et donc la continuité de sa lignée. D’autre part, elle offre un soutien et un réconfort à l’homme, qu’il ne trouverait pas auprès de sa famille ou d’amis. Ainsi, la femme vient en aide à l’homme sur deux plans la procréation et la tenue paisible de la maison64. Sa compréhension du texte de la création relègue donc la femme à une position inférieure, d’assistante dépendante de l’homme. Saint Augustin rejoindra également cette lecture, de manière plus radicale encore, puisque dans certains de ses textes il affirme ne voir dans l’aide apportée par la femme qu’une seule et unique dimension possible la procréation65. La femme, en effet, fait son apparition au moment où Dieu mandate l’humanité pour qu’elle se reproduise et assujettisse la terre Gn 1,27s, c’est donc dans le cadre de ce mandat qu’elle se doit d’être une aide. Pour saint Augustin, cependant, seule la première partie de ce mandat se partage avec la femme. Si l’homme avait eu besoin d’aide pour travailler la terre, alors un autre homme aurait été plus utile. De même, si l’homme avait eu besoin de compagnie, celle d’un ami eut été préférable à celle d’une femme66. Seule la gestation d’un enfant ne pouvait être accomplie par un homme. La femme, de fait, est une aide gestatrice, qui se doit d’obéir à son mari, tandis que celui-ci accomplit le reste de son mandat créationnel et dirige sa femme. À un second niveau de lecture, saint Augustin propose une interprétation plus allégorique, où la femme ici encore représenterait la partie charnelle de l’être que l’individu doit tenir assujettie par sa raison, symbolisée par l’homme67. Pour Basile de Césarée, Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome, par contre, l’homme et la femme sont égaux en dignité grâce à leur ressemblance à l’image de Dieu, qui les différencie tous deux des animaux68. Jean Chrysostome en tire la conclusion que dans un état primitif, la femme portait le rôle d’aide égale, une aide bien différente que celle que pourrait offrir le cheval qui combat aux côtés de l’homme, le bœuf qui participe aux tâches agricoles, ou encore l’âne qui contribue aux transports69. Les animaux, s’ils sont de toute évidence des aides », n’ont cependant pas été reconnus comme aide semblable à lui » par Adam. Ève, quant à elle, est capable de parler, d’apporter du réconfort et de la consolation70. Nul lien n’est fait à la procréation ici, l’aide d’Ève se situant bien plus sur une dimension relationnelle et de partage émotionnel. De manière générale, on le comprend, certains Pères ont choisi en leur temps de limiter le sens du mot aide » aux activités domestiques ou de procréation de la femme71. On peut y voir, comme M. de Merode, une influence du contexte de l’époque, où les femmes n’ont effectivement d’autres responsabilités que les deux précédemment mentionnées72. L’aide de la femme est-elle donc d’ordre reproductif comme ces derniers le suggèrent ? Conclusion Au terme de cette étude, deux options de lecture de notre passage de Gn 2, semblent se dessiner. D’une part celle qui, sans hésiter, relègue Ève et donc toute femme à une position d’aide domestique subordonnée. D’autre part celle qui, s’appuyant sur les mentions d’un Dieu-ʿēzer, place la femme sur un piédestal. Ni l’une ni l’autre de ces options ne sont convaincantes. En effet, bien que l’étude des champs sémantiques d’ʿēzer et de boêthos permette de tirer plusieurs conclusions pertinentes, il convient de souligner que le sens d’un mot dépend toujours de son contexte. Ainsi, le fait que le mot ʿēzer apparaisse en Gn 2, dans un contexte de création pourrait lui attribuer un tout autre sens que lorsqu’il apparaît dans un contexte militaire par exemple. De plus, nulle femme de l’Ancien ou du Nouveau Testaments n’est jamais qualifiée d’ʿēzer ou de boêthos. Il convient donc de rester prudent quant au sens qu’on lui attribue pour Ève. Une esquisse peut toutefois être tentée. Comme cela a été démontré en première partie, la personne qui vient en aide à un individu n’est jamais inférieure sauf à deux exceptions, sans pour autant être systématiquement supérieure. Finalement, le statut de l’aidé et de l’aidant est souvent proche, ou du moins le devient, affirme Clines, lorsque l’aidant choisit de se mettre à la hauteur de l’aidé pour lui apporter son soutien73. Le mot aide » prend donc une coloration différente de celle dont on veut habituellement le revêtir l’aide ne concerne pas les tâches domestiques, c’est-à-dire inférieures, voire ingrates, que l’homme ne veut pas faire. Clines a également raison de souligner que le texte de la Genèse ne laisse aucun indice décrivant l’aide d’Ève comme une assistance générale de l’homme pour toutes ses diverses tâches74. L’aide est une aide dont l’homme a nécessairement besoin, une aide sans laquelle il ne peut arriver à bout de ses responsabilités, une aide essentielle. Dès lors, la question que nous empruntons aux propos de Ska se pose Quel danger menace l’homme en Gn 2,18, s’il est vrai que ezer désigne toujours une aide qui permet d’échapper à de grands dangers menaçant l’existence au point que Dieu seul, en général, soit capable d’en délivrer ? »75 Dans le second récit de la création de Gn 2, Adam reçoit plusieurs tâches à accomplir, lui seul. Il est placé dans le jardin d’Éden pour cultiver le sol et le garder » 2,15 et il doit [désigner] par leur nom » tous les animaux 2,19s. Ces deux tâches sont les seules qui lui soient attribuées en l’absence d’Ève. Et il semble parfaitement s’en acquitter avant sa venue. Le premier récit de la création, quant à lui, nous révèle les tâches accordées au couple Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre ! » Ce double mandat, la reproduction de l’espèce humaine et la domination de la terre, est donné tant à l’homme qu’à la femme. Le premier, nous précise à juste titre Clines, ne peut évidemment pas être rempli par l’homme seul, car le concours d’Ève est nécessaire tant sexuellement que pour la gestation de l’enfant76. Cependant, pour une raison inconnue, l’exégète arrête son analyse ici, comme le faisaient les Pères de l’Église et en particulier saint Augustin en reléguant Ève au seul rôle de gestatrice, considérant implicitement que l’homme peut s’acquitter du second mandat de domination de la terre. Pour Clines, cela s’expliquerait par le fait que la femme reçoit une malédiction portant sur la procréation, tandis que l’homme reçoit une malédiction en lien avec le travail de la terre77. Chacun se verrait ainsi puni dans son rôle de prédilection. Cette conclusion se doit cependant d’être nuancée, car la malédiction de la femme touche également son rapport de domination des animaux, par les blessures du serpent, et même son rapport à l’homme, qui devient son dominateur. Ève semble donc aider Adam tant dans le mandat de procréation que dans celui de domination de la terre. De fait, puisque les deux mandats sont donnés conjointement au couple sans distinction de tâches, alors la domination de la terre doit être tout autant impossible pour l’homme en l’absence de la femme, que la procréation. Dans le contexte de la Genèse, comme dans le reste de l’Ancien Testament, les conclusions précédemment citées de Ska peuvent être appliquées 1 l’aide apparaît dans un contexte poétique, 2 elle est personnelle et non matérielle, 3 elle intervient dans une situation menaçante, voire mortelle, 4 la vie de l’aidé est grandement menacée. En effet, en l’absence de la femme-aide, et de la contribution de sa personne, il s’avère impossible pour l’homme de remplir son mandat de perpétuité de la race humaine. En l’absence de la femme-aide, l’existence même de l’humanité se voit menacée, vouée à l’extermination. L’aide d’Ève dépasse donc le simple souci d’avoir un vis-à-vis avec qui tenir une conversation et échanger des notes d’humour. La différenciation d’Ève par rapport aux animaux ne dépend pas seulement de sa capacité à combler l’aspiration humaine à la relation »78 d’Adam, comme le suppose M. de Merode. Bien sûr, la création d’Ève permet naturellement à l’homme de satisfaire son besoin de combattre la solitude qui, selon H. Blocher, va à l’encontre de la vocation de la vie humaine [qui] n’atteint sa plénitude que communautaire »79. Mais l’aide d’Ève va bien au-delà de cette dimension et représente un secours pour le bon accomplissement du mandat créationnel tout entier. Les plus féministes d’entre nous crieront peut-être au scandale, lisant à travers ces lignes un retour à la pensée des Pères de l’Église, et en particulier de saint Augustin, où le seul rôle de la femme est limité à ses tâches maternelles. Cependant, faire de l’aide de la femme une aide de reproduction et de domination de la terre lui donne un statut bien préférable à celui d’une assistance générale de l’homme. Si tel avait été le cas, alors oui, la femme aurait eu un rang inférieur, accomplissant toutes les tâches que les diverses responsabilités de l’homme ne lui laisseraient pas le temps de finir. Mais l’aide de la femme en Gn 2 est une aide-secours, vitale pour l’homme. Et ainsi, la femme trouve un statut à pied d’égalité avec l’homme. Il ne peut rien faire d’important sans elle, tout comme elle ne le peut pas non plus. Last but not least, on se doit de rappeler que le contexte littéraire de Gn 1–2 entre en ligne de compte pour l’interprétation de Gn 2, Si cette péricope revêt de toute évidence des aspects poétiques, elle n’en demeure pas moins un récit de création à portée universelle. Ainsi, présenter Ève comme la mère et la maîtresse du monde dans ce poème sur la création du monde et de l’humanité place celle-ci à un rang de choix. La création d’Ève intervient comme accomplissant la volonté de Dieu pour le monde et l’humanité. Celui qui espérerait lire derrière ce récit un guide de la réussite du couple verrait vite ses espoirs déçus, car là n’est pas son rôle. Le récit de la création en Gn 1–2 n’est pas comparable à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen » et encore moins à un cahier des charges sur la répartition des tâches domestiques entre l’homme et la femme. Ainsi la description de la femme comme ʿēzer kᵉneg̱dô, une aide semblable à lui, ne vient pas limiter l’être de la femme dans ses spécificités propres, comme nous le proposions en introduction. L’expression décrit le rôle indispensable de toute femme, sans qui le plan de Dieu pour l’humanité se verrait voué à l’échec. Au même titre que l’homme, la femme est nécessaire pour permettre la reproduction de l’espèce humaine et la domination de la terre. Elle est cet ʿēzer-secours, une aide indispensable à l’homme, qui trouve en elle une alter ego différente de lui pour permettre la complémentarité notamment sexuelle, mais semblable à lui contrairement aux animaux. 1 Nous aimerions exprimer toute notre gratitude à nos collègues et amis qui ont contribué à l’écriture de cet article. Nous remercions Fabry de nous avoir envoyé sa notice sur ʿēzer עזר à paraître dans le Theologisches Wörterbuch zu den Qumrantexten. Band iii ThWQ, D. Labadie pour son regard d’expert sur les textes syriaque et guèze, M. Richelle et C. Rico pour leur relecture attentive, U. Schattner-Rieser pour ses remarques sur la phonologie et enfin D. Stökl Ben Ezra pour son avis sur notre traduction française des textes rabbiniques. Les idées exprimées dans cet article ne sont pas nécessairement partagées par tous et toute erreur n’est imputable qu’à nous-mêmes. Par ailleurs, cet article a volontairement été écrit par un homme et une femme pour éviter tant bien que mal les écueils sexistes et/ou féministes. 2 Antony est doctorant à l’EPHE-Sorbonne. Nathalie est titulaire d’un master de la Faculté Libre de Théologie Evangélique de Vaux-sur-Seine, pasteure jeunesse à l’Eglise La Fraternelle » à Nyon et animatrice jeunesse à la Ligue pour la lecture de la Bible. 3 Encyclopædia Judaica, vol. XVI, Jérusalem, New York, Encyclopædia Judaica, Macmillan, 1971, p. 623. 4 La racine ʿzr a également permis la formation de noms propres, tels que le prénom Ezer lui-même par ex. 1 Ch 25,4, Abiezer mon père est une aide » par ex. Jos 17,2 ou Achiezer mon frère est une aide » par ex. Nb 1,12, ainsi qu’un certain nombre de noms théophores comme Eliezer mon Dieu est une aide » par ex. Gn 15,2 ou Yoezer Yhwh est une aide » par ex. 1 Ch 12,7. 5 L’usage de ces deux formes nominales est indifférencié, puisqu’il ne tient pas compte, par exemple, du genre ou du rang de l’auteur de l’aide. Les formes masculine et féminine qualifient donc à la fois Dieu, des peuples, des hommes et des femmes. 6 Sauf indication contraire, les références et les citations bibliques proviennent de la Traduction Œcuménique de la Bible TOB. 7 On ne recense en effet qu’une seule occurrence pour laquelle l’aide de Dieu porte explicitement une dimension future, car sotériologique. Celle-ci apparaît dans le chapitre très eschatologique d’És 49, au verset 8 Ainsi parle le Seigneur Au temps de la faveur, je t'ai répondu, au jour du salut, je te suis venu en aide ; je t'ai mis en réserve et destiné à être l'alliance du peuple, en relevant le pays, en redonnant en partage les patrimoines désolés… ». 8 Notons que trois autres occurrences indiquent également une source divine de l’aide, mais provenant de dieux étrangers cette fois. Il s’agit de Dt 32,38 où le mot apparaît deux fois et 2 Ch 28,23. Le premier verset met ironiquement en scène les Israélites recherchant auprès d’idoles un secours contre le jugement de Dieu, en vain bien sûr. Le second évoque l’idolâtrie du roi de Syrie, sans pour autant préciser la raison de l’aide désirée. 9 En Esd 10,15, le mot ʿē9 zer revêt un sens unique, puisqu’il désigne alors le fait de s’opposer à un avis. 10 Seule une occurrence joue le rôle d’exception qui confirme la règle il s’agit d’És 41,6, où la menace provient du jugement divin et non d’un peuple ennemi. Plus rarement, dans sept occurrences, la source de l’aide se comprend d’une manière indéfinie sans faire référence à un individu ou un peuple particulier par ex. És 31,2 ; 2 Ch 19,2. 11 R. Kessler, Die Frau als Gehilfin des Mannes? Genesis 2, und das biblische Verständnis von Hilfe’ », Gotteserdung, Beiträge zur Hermeneutik und Exegese der Hebräischen Bibel, Beiträge zur Wissenschaft vom Alten und Neuen Testament BWANT 170, Stuttgart, Verlag W. Kohlhammer, 2006, p. 37. 12 R. Kessler, ibid., p. 38, comme choisit par exemple de le faire Martin Luther en proposant la traduction Gehilfe aide-assistance plutôt que Hilfe l’aide-secours. 13 R. Kessler ibid., p. 37. 14 En dehors de Jg 5,23, on trouve une autre exception dans laquelle les aidants sont sans aucun doute de rang inférieur à l’aidé, en 2 Ch 32,3. M. de Merode propose également une autre occurrence, bien qu’énigmatique, en Jb 9,13. M. de Merode, Une aide qui lui corresponde ». L'exégèse de Gen. 2, 18-24 dans les écrits de l'Ancien Testament, du judaïsme et du Nouveau Testament, Revue théologique de Louvain, 8 année, fasc. 3, 1977, p. 332. 15 Wenham, Genesis 1-15, Coll. Word Biblical Commentary, vol. 1, Waco, Word Books, 1987, p. 68, s’appuyant sur les exemples de Jos 1,14 ; 10, ; 1 Ch 12, 16 Ska, Je vais lui faire un allié qui soit son homologue’ Gn 2,18 à propos du terme ʿezer – aide’ », Biblica, 65, 2, 1984, p. 235-236. 17 Bien souvent, les Bibles n’hésitent d’ailleurs pas à traduire ʿē17 zer par secours. De plus, on retrouve à 26 reprises dans l’Ancien Testament la racine ʿzr à côté de celle de yšʿ sauver », preuve de leur proximité sémantique. 18 Ska, ibid., p. 236. 19 L. Koehler et W. Baumgartner, Hebrew and Aramaic Lexicon of the Old Testament, trad. par Richardson, Leiden, Brill, 2002, p. 667. 20 Wenham, op. cit., p. 68. 21 M. de Merode, op. cit., p. 332. 22 À ne pas comprendre dans son acception philosophique. 23 ʾîš provient de la racine ʾyš אישׁ ou ʾwš אושׁ alors que ʾîššāh serait issue de ʾnš אנשׁ23 . Voir § 99c dans P. Joüon et T. Muraoka, Grammar of Biblical Hebrew, Rome, Editrice Pontifico Istituto Biblico, 1991. 24 Langue éthiopienne classique, dont l’usage s’est maintenu dans la liturgie des Églises éthiopiennes. 25 T. Muraoka, A Greek-English Lexicon of the Septuagint, Louvain, Peeters, 2009, p. 119. 26 T. Muraoka, ibid., p. 119. 27 Par exemple antilambanomai ἀνιλαμβάνομαι, venir assister quelqu’un », en 1 Ch 22,17. 28 Par exemple l’adjectif sumboêthos υμβοηθό qui assiste », en 1 R 20,16. 29 Par exemple le verbe katischuô καιχύ, fortifier », en 1 Ch 15,26 ou encore 2 Ch 14,10. 30 En effet, à plusieurs reprises, le mot ʿēzer est traduit par les termes summacheô υμμαχε, agir en tant qu’allié militaire » Jos 1,14 ; 1 Ch 12,22, sunepischuô υνεπιχύ, fournir des forces militaires » 2 Ch 32,3 ou encore sunepitithêmi υνεπιίθημι se joindre à une attaque » Za 1,15. 31 T. Muraoka, op. cit., p. 667. 32 2 Ch 14,10 ; 18,31 ; 32,8 ; Esd 8,22 ; Ps 119,173. 33 En voici quelques exemples être fort » tāʿōz, תָּעֹז en Qo 7,19, la force » ʿāzzı̂, עָזִּי en Ex 15,2 et Ps 28,7, soutenir » yisʿāḏennû, יִסְעָדֶנּוּ en Ps 41,4 et Esd 5,2. 34 En voici quelques exemples le bouclier » māg̱innı̂, מָגִנִּי en Ps 7,10, le refuge » maḥaseh, מַחֲסֶה en Ps 62,9 et 71,7, la forteresse » lameṣād, לַמְצָד en 1 Ch 12,17. 35 En voici quelques exemples sauver » mōšiaʿ, מֹשִׁיעַ en 2 S 22,42 et Pr 21,31, sauver » lehaṣṣālûṯêh, לְהַצָּלוּתֵהּ en Dn 6,15. 36 Par exemple És 60,15 ; Ps 70,6 ; Pr 28,12. 37 Pour le reste des occurrences, la source n’est pas définie ou bien très minoritaire les dieux étrangers, la loi, etc.. 38 E. Bons, The Noun βοηθό as a Divine Title. Prolegomena to a future HTLS Article », The Reception of Septuagint Words in Jewish-Hellenistic and Christian Litterature, E. Bons, W. Brucker et J. Joosten éds, Tübingen, Mohr Siebeck, 2014, p. 61. Notre traduction. 39 Pour plus de précisions, se référer à E. Bons, ibid., p. 57-61. 40 M. de Merode, op. cit., p. 336. 41 La référence au récit de la création de l’homme et de la femme en Mt 19,4-6 pourrait être prise en compte, bien qu’elle ne mentionne malheureusement pas la notion d’aide semblable à lui ». 42 On peut citer la prophétesse Anne Lc 2,36-38, la femme de mauvaise vie Lc 7,36-50, la Samaritaine Jn 4,7-39 et les femmes qui suivaient Jésus Mt 27,55s. 43 Jn 19,25 ; Mt 27,59-61 ; Mc 16,1-7. 44 M. de Merode, op. cit., p. 349. 45 On retrouve aussi notre expression dans un texte très fragmentaire de Qumrân, 4Q303 4QMéditation sur la Création A, qu’ Tigchelaar estime appartenir au genre de la sagesse. Pour un commentaire plus poussé sur ce texte voir Tigchelaar, Eden and Paradise The Garden Motif in Some Early Jewish Texts 1 Enoch and other Texts Found at Qumran », in Paradise Interpreted. Representations of Biblical Paradise in Judaism and Christianity, éds Gerard P. Luttikhuizen, coll. Themes in Biblical Narrative Jewish and Christian traditions, Leiden, Brill, 1999, p. 51. Pour une image à l’infrarouge de ce texte http // site consulté le 11/04/2016. 46 Frag. 2, col. 3, l. 20-21 http // . 47 Tu as pris une femme dans ta pauvreté, prends sa progéniture [...] du mystère qui adviendra tu te joindras à elle, ensemble marche avec l’aide de ta chair. » Notre traduction de אשה לקחתה בריׄשכה קח מולדי֯[ - . ] מרז נהיה בהתחברכה יחד התהלך עם עזר בשרכה[ - ] 48 E. Tigchelaar, בָּשָׂר », ThWQ, Band i, p. 537. 49 Les manuscrits hébraïques de ce passage contiennent des variantes. 50 La Bible. Écrits intertestamentaires, La Pléiade, Paris, Gallimard, 1978, p. 648. 51 Marie de Merode, op. cit., p. 338. 52 Marie de Merode, ibid., p. 338. 53 Le mot ʿēzer au sens d’aide » apparaît une seule fois dans la Mishna en Taanit 3,8 o&ugr2;ה וחיה ולא נתקררה דעתו עד שבא על חוה 59 Origène, Homélies sur la Genèse, coll. Sources Chrétiennes n° 7 bis, Paris, Cerf, 2003, p. 57. 60 Philon d’Alexandrie, De Opificio Mundi, Paris, Cerf, 1961, §69, p. 187 et §165, p. 253 ; Philon d’Alexandrie, Quaestiones et Solutiones in Genesim, Paris, Cerf, 1979, livre I, §25, p. 91. 61 Philon d’Alexandrie, Legum Allegoriae I-III, Paris, Cerf, 1962, II §5-8, p. 107. 62 Philon d’Alexandrie, De Opificio Mundi, §152, p. 243. 63 Clément d’Alexandrie, Stromateis. Books 1-3, Washington, The Catholic University of America Press, 1991, livre II, ch. 23, §140, p. 251. 64 Clément d’Alexandrie, ibid., livre III, ch. 12, §82, p. 307. 65 Saint Augustin, La Genèse au sens littéral, Paris, Desclée de Brouwer, 1972, p. 97. 66 Saint Augustin, ibid., p. 101. 67 Saint Augustin, Sur la Genèse contre les Manichéens, Paris, Institut d’Études Augustiniennes, 2004, livre II, p. 307-309. 68 Basile de Césarée, Sur l’Origine de l’homme, Paris, Cerf, 1970, p. 213 ; Grégoire de Nysse, La création de l’homme, Paris, Cerf, XVI, p. 154-161 ; Jean Chrysostome, Sermons sur la Genèse, Paris, Cerf, 1998, II, p. 193-194. 69 Jean Chrysostome, ibid., IV, p. 223. 70 Benjamins, Keeping Marriage out of Paradise the Creation of Man and Woman in Patristic Litterature », in Gerard P. Luttikhuizen éds, The Creation of Man et Woman. Interpretation of the Biblical Narratives in Jewish and Christian traditions, Leiden, Brill, 2000, p. 102. 71 M. de Merode, op. cit., p. 352. 72 M. de Merode, op. cit., p. 343. 73 Clines, What Does Eve Do to Help? and Other Readerly Questions to the Old Testament, JSOTSup., 94, Sheffield, JSOT Press, 1990, p. 31. 74 Clines, ibid., p. 33. 75 Ska, op. cit., p. 227. 76 Clines, op. cit., p. 35. 77 Clines, ibid., p. 35. 78 M. de Merode, op. cit., p. 330. 79 H. Blocher, Révélation des origines, Plan-les-Ouates, Presses Bibliques Universitaires, 2001, p. 90.
Dansla volonté de Dieu, la femme est vraiment celle qui est l’aide de l’homme. Il faut voir cela comme un rôle de complémentarité dans l’ordre de l’amour. Il s’agit pour elle d’éveiller l’homme à un véritable amour spirituel et de coopérer à la croissance de cet amour. La femme est donc source d’amour pour l’homme.
La place des femmes dans l’histoire de l’Eglise Lorsque l’on parle des pouvoirs qui entravent le libre épanouissement des femmes, l’Eglise Catholique est la première accusée. Son soi-disant anti-féminisme a toujours été critiqué. Pourtant, rappelons l’affirmation suivante d’André Malraux J’entends dire que la religion catholique est misogyne, ce n’est pas sérieux ! Une religion qui agenouille les hommes devant une femme couronnée manifeste une misogynie suspecte. »[1]La femme a une place toute particulière dans la bible dès l’Ancien Testament les femmes ont un rôle déterminant dans l’histoire du peuple d’Israël on pense à Judith, Esther ou les femmes d’autres patriarches. Mais ces femmes ne font que précéder, celle qui sera la figure de la vocation féminine la Vierge Marie. C’est d’ailleurs pour cela que Saint Jean Paul II a daté son encyclique Mulieris Dignitatem au 15 aout 1988, au cours de l’année Christ a également réservé une place toute particulière aux femmes au cours de sa vie terrestre. Aucune femme ne reçut le sacerdoce, ni n’assista à la dernière Cène mais des grâces leurs ont été réservées. Marthe et Marie recevaient les confidences du Seigneur lors de ses arrêts à Béthanie. Marie Madeleine a reçu l’annonce de la Résurrection à l’époque où le témoignage des femmes était récusé comme celui des enfants, des esclaves et des infirmes. Elle a été proclamée Apôtre des apôtres » et ce sont des Saintes Femmes qui entouraient le Christ au pied de la croix. Dès les temps apostoliques, des groupes de femmes ou de veuves se sont créés dans l’Eglise pour annoncer l’Evangile. [2] Le rôle des femmes dans la conversion des peuples à l’Evangile est d’ailleurs un des plus beaux aspects de l’histoire du Christianisme. Nulle part ailleurs leur réelle puissance et leur apparente faiblesse n’éclatent dans un contraste plus touchant. La grâce toute particulière accordée à la Vierge Marie, Théotokos, c’est-à-dire mère de Dieu, révèle à quelle vocation Dieu appelle toute femme accueillir le Tout autre, Dieu ». Marie, Théotokos, est l’expression la plus accomplie de la dignité et de la vocation féminine. Marie en tant que femme et mère de Dieu, doit être la source essentielle de la réflexion sur la dignité et la vocation de la femme. [3] Elle indique la façon dont la femme doit concrétiser sa mission. Chaque femme est appelée à imiter Marie », qui est, par sa virginité, le pur archétype de la nature féminine »[4], en ce qu’elle est celle qui est le plus intimement unie au christ » en ce qu’elle est le cœur de l’Eglise dont le Christ est la Tête, et en ce qu’elle est celle qui a enfanté toute l’humanité en Christ »[5]. Chaque femme est, de ce fait, appelée, dans le plus sublime et dans le plus pur déploiement de son être, à incarner l’essence même de l’Eglise, à être son symbole ». [6]Dans son audience du 6 janvier 1995, Jean Paul II souligne certaines qualités de la Vierge Marie que la femme doit imiter. Parmi elles, il rappelle l’importance de la coopération de la femme à la venue du Christ, de conserver une l’attitude de service humble, de se rappeler la valeur de la maternité mais également de la virginité pour le Royaume et enfin, de rester engagé dans la charité. Ainsi, dès les premiers siècles de son histoire, l’Eglise manifeste à l’égard des femmes, un triple souci celui de sauvegarder leur dignité, de les faire accéder au savoir ainsi que de respecter le pouvoir qu’elles peuvent être amené à exercer,[7] afin d’exercer pleinement leur vocation féminine dans la création de la femme dans la GenèseTout comme l’homme, la femme a été créée à l’image et à la ressemblance de Dieu Gn 1,27. Cette affirmation doit être la base de la réflexion anthropologique sur l’homme et la femme et confirme le caractère sacré de la vie humaine. Dans le second récit de la création, la femme est créée à partir de la côte de l’homme. Appelée ainsi à l’existence, la femme est immédiatement reconnue par l’homme comme chair de ma chair et os de mes os » Gn 2, 23. C’est pour cela qu’elle est nommée dans le langage biblique, femme isha » parce qu’elle est tirée de l’homme ish- ».Le livre de la Genèse affirme que l’unité du couple passe avant la distinction entre l’homme et la femme Homme et Femme, il les créa » Gn 1,27. Ainsi, dans la création il n’y a pas l’homme d’une part et la femme d’autre part mais bien un couple indissociable qui constitue la base de l’unité originelle. La femme est créée à partir du côté d’Adam comme l’eau et le sang de la nouvelle Alliance ont jaillit de la côte du Christ, transpercée par la lance Jn 19, 34. L’apôtre Paul a souvent été qualifié de misogyne pourtant c’est lui qui a trouvé la plus belle formule que l’on puisse imaginer pour magnifier le rôle de la femme Elle est la gloire de l’Homme » 1 Co 11,7. Dans le langage biblique le terme gloire signifie ce qui donne du poids, de l’importance, de l’éclat. D’emblée dans le livre de la Genèse, Eve est qualifiée de mère des vivants » Gn 3, 20 puis sur la croix, le Christ institue Marie, mère de l’Eglise. En définitive, le plan de Dieu dépend aussi de la femme, qu’il s’agisse de la faute originelle ou de la Rédemption. [8]Péché originel la femme est-elle vraiment à l’origine du mal ? Tout vient de la première tentation de la femme par le démon qui lui souffle de se libérer. Il essaie de faire croire à la femme qu’elle est esclave de Dieu par cette obéissance demandée par lui. Cette tentation consiste à faire croire à la femme que son bonheur, n’est pas dans l’amour et l’obéissance à Dieu, qu’il n’est pas dans ce que Dieu a voulu pour elle, et il lui fait croire qu’elle est capable de connaître seule le bien et le mal. Après la chute, Dieu dit serpent Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et la sienne ; celle-ci te visera à la tête et tu la viseras au talon » Gn 3, 15. La femme se trouve donc en première ligne et non l’homme dans cette bataille. La femme reste aujourd’hui au cœur des luttes pour la famille, parce qu’elle est justement l’âme de la famille. Non parce qu’elle serait plus faible que l’homme mais parce qu’elle détient un pouvoir sur le destin de l’humanité par ses capacités de persuasion et de séduction, et parce qu’elle détient les clés de la fécondité, de la génération, du don et de la vie. [9]Dans la volonté de Dieu, la femme est vraiment celle qui est l’aide de l’homme. Il faut voir cela comme un rôle de complémentarité dans l’ordre de l’amour. Il s’agit pour elle d’éveiller l’homme à un véritable amour spirituel et de coopérer à la croissance de cet amour. La femme est donc source d’amour pour l’homme. Elle doit être celle qui doit éveiller à l’amour. Jo Croissant résume très bien cette vocation de la femme Elle doit toujours être aimante jusqu’à ce que l’amour soit réveillé dans le cœur de l’autre, c’est là sa vocation »[10]De nombreux grands hommes de l’histoire ont eu des mères exceptionnelles, et eux-mêmes ont eu pourtant des fils insignifiants. Comment expliquer cela ? Ces femmes ont exercé leurs talents non pour elles-mêmes mais pour les transmettre, contrairement à l’homme qui se livre souvent tout entier dans l’exercice de ses talents. La femme est celle qui porte l’amour, celle qui en est la source et celle qui le garde. Elle porte d’ailleurs une alliance toute particulière avec Dieu, qui est méprisée par le démon, dans le mystère de la fécondité qu’elle vit en elle et qu’elle porte en elle. Elle est unie au mystère de la création divine. [1] Malraux A, Entretien, Le point, 17 mars 1975 [2] Le Pivain D, La vocation féminine dans l’Eglise, Bulletin des amis de la Fraternité Saint Pierre, Janvier-Février 1997, n° 52 [3]Jean Paul II, Mulieris Dignitatem, 15 aout 1988 n°13 [4] Stein E, Les problèmes posés par l’éducation des jeunes filles, Conférences, p 337 [5] Stein E, La mission de la femme en tant que guide de la jeunesse sur le chemin de l’Eglise, Conférences p 388-389 [6] Ibid, p 389 [7] Perrachon A, Le féminisme, l’Eglise et les autres… , in Permanences n°156, Janvier 1959, pages 27-31 [8] Debray P, La femme dans le plan de Dieu, in Fiche d’éducation à la foi, supplément du courrier hebdomadaire, 1984, n°174 [9] Gillard-Chevallier P, Les principes de la vie chrétienne la vocation de la femme », in la Nef n°139 Juin 2003 [10] Croissant J, La femme sacerdotale, Ed des Béatitudes.
Lafemme et le jeûne de Ramadhân Article 560: Si une personne en état d'impureté rituelle omet, intentionnellement, de prendre le bain rituel requis jusqu'à l'Appel à la Prière de l'Aube, son jeûne sera invalide. De même, celui qui est redevable d'un tayammum (au lieu du bain rituel requis), et qui omet intentionnellement d'y procéder, son jeûne sera invalide. Introduction Si la chute de l’homme arrivait aujourd’hui, personne ne pourrait en concevoir les conséquences. J’imagine que le syndicat des libertés civiles américaines ferait un procès – contre Dieu et en défense d’Eve et de son mari l’ordre de ces personnes n’est pas accidentel, Adam. Le procès serait probablement basé sur le fait d’une éviction illégale. Et après tout », il nous serait dit, ce soi-disant acte pécheur a été exécuté dans l’intimité du jardin, et par deux adultes consentant. Mais par-dessus tout, ils nous diraient que le crime si en fait il y en a eu un et la punition étaient totalement disproportionnés. Est-ce que Dieu était vraiment sérieux par ce que ce récit prétend raconter ? A cause d’une simple bouchée d’un fruit interdit, l’homme et la femme sont expulsés et en souffriront des conséquences pendant toute leur vie ? Et en plus de ça, à cause de cet acte, le monde entier et toute l’humanité continue de souffrir ? Ceux qui ne prennent pas la Bible au sérieux, ou littéralement, ont un petit problème ici. Ils effacent totalement le troisième chapitre de Genèse, le passant pour un mythe. Pour eux, il est simplement égal à une histoire symbolique qui tente à prouver les choses comme elles sont. Les détails de la chute ne présentent pas de problèmes car ils ne sont pas faits, mais fiction. Les évangéliques ont probablement une tendance à se consoler eux-mêmes par le fait que c’était il y a très longtemps et très loin ». Puisque la chute est arrivé il y a si longtemps, nous avons une tendance à ne pas faire face aux problèmes qui nous éblouissent dans ce passage. Mais plusieurs questions sérieuses surgissent en rapport avec le récit de la chute de l’homme. Pourquoi, par exemple, Adam devrai assumer la responsabilité quand Eve est le caractère principal dans l’histoire. En langage moderne pourquoi Adam devrai supporter le blâme, alors que c’est Eve qui a fauté ? De plus, nous devons réfléchir à la sévérité des conséquences du fait que l’homme à partager le fruit interdit dans la lumière de ce qui semble être insignifiant. Qu’est ce qui était si diabolique dans ce péché qui a apporté une réponse si dure de Dieu ? La structure du premier chapitre de Genèse demande cette description de la chute de l’homme. Dans Genèse chapitres 1 et 2, nous lisons d’une création parfaite qui a reçu l’approbation de Dieu comme étant bonne » 110,12,18,21. Dans le quatrième chapitre, nous trouvons jalousie et meurtre. Dans les chapitres suivant l’homme va de mal en pis. Que s’est-il passé ? Genèse 3 nous donne la réponse. Et donc, ce chapitre est vital car il explique le monde et la société comme nous l’observons aujourd’hui. Il nous informe des stratégies du Diable, tentant les hommes. Il explique la raison pour les passages dans le Nouveau Testament qui empêchent les femmes d’assumer des positions d’autorité dans l’église. Il nous défi à examiner si nous voulons ou non continuer à tomber », comme sont tombés Adam et sa femme. Cependant, ce n’est pas ici un chapitre que nous regretterons d’avoir étudier. Il peint l’entrée du péché chez l’humain et la sévérité des conséquences de la désobéissance de l’homme. Mais derrière les péchés de l’homme et les peines qu’ils apportent, il y a la révélation de la grâce de Dieu. Dieu recherche le pécheur et lui fournit une couverture pour le péché. Il promet un Sauveur à travers qui ce tragique événement sera convertit en triomphe et salut. Le péché de l’homme 31-7 Soudainement, le serpent apparut, en verset 1, rudement sans introduction. Il est dit que le serpent est une créature de Dieu, donc nous devons considérer cette créature littéralement. Bien qu’il s’agissait d’un vrai serpent, plus tard nous sommes informés que la bestiole était utilisée par Satan, qui est décrit comme un dragon, un serpent ancien 2 Corinthiens 113 ; Apocalypse 129 ; 202. Bien que nous aimerions connaître les réponses aux questions relatives à l’origine du diable, Moïse n’a aucune intention de nous les donner ici. Dieu se fait un devoir de nous dire que nous sommes des pécheurs. Poursuivre d’autres causes ne servirait qu’à enlever notre responsabilité du péché du foyer de notre attention. Remarquez spécialement comment Satan fait son approche ici. Il ne vient pas déguiser comme un athée, ou quelqu’un qui défierait initialement la foi en Dieu d’ Satan peut se manifester en Madalyn Murray O’Hair, mais très souvent, il se déguise en ange de lumière » 2 Corinthiens 1114. Satan, souvent, se tient derrière la chaire, tenant une Bible dans sa main. Les mots que Satan utilisent dans sa question sont significatifs. Le mot Vraiment… » Verset 1 est couvert d’insinuations. L’effet de cela est Sûrement Dieu n’aurait pas pu dire ceci, n’est-ce pas ? » Aussi, le mot Dieu » Dieu vous a dit » verset 1 est intéressant. Moïse utilisait l’expression l’Eternel Dieu », Yahvé Elohim Le Serpent était le plus tortueux de tous les animaux des champs que l'Eternel Dieu avait fait.» Genèse 31. Mais quand Satan réfère au Seigneur Dieu, c’était simplement Dieu. Cette omission indique l’attitude rebelle de Satan pour Dieu Tout-Puissant. L’approche initiale de Satan est pour décevoir, pas pour nier ; pour créer des doutes, pas de désobéissance. Satan a approché Eve comme un enquêteur. Il déforme délibérément le commandement de Dieu, mais avec le sens d’impliquer, j’ai peut être tors ici, corrigez-moi si je fais une erreur. » Eve n’aurait jamais du commencer la conversation. C’était un renversement complet de la chaine d’autorité de Dieu. Cette chaine était Adam, Eve, créature. Adam et Eve devaient appliquer la règle de Dieu sur Sa création. 126. Eve aurait sans aucun doute réprimandé une telle conversation si ce n’avait pas été la manière dont elle avait été commencée par Satan. Si Satan avait commencé à défier la règle de Dieu ou la foi d’Eve en Lui, son choix en aurait été un facile. Mais Satan a reporté à tort l’ordre de Dieu. Il posa la question dans un sens pour qu’il paraisse mal informé, ayant besoin d’être corrigé. Peu de gens peuvent éviter la tentation de dire à d’autres gens qu’ils sont dans l’erreur. Alors, merveilles de merveilles, Eve a commencé à prendre le chemin de la désobéissance, en supposant qu’elle défendait Dieu. Avez-vous remarqué que Satan n’a pas mentionné l’arbre de la vie ou l’arbre du choix entre le bien et le mal ? Quelle attaque subtile ! Sa question amène l’arbre interdit au centre des pensées d’Eve, mais sans jamais le mentionner. C’est elle qui le mentionne. En posant sa question Satan n’a pas seulement engagé le dialogue, mais il a aussi détourné les yeux d’Eve des provisions généreuses de Dieu et lui à causer de penser uniquement à ce que Dieu lui a interdit. Satan ne veut pas que nous considérions la grâce de Dieu, mais que nous méditions sur Ses interdictions. Et c’est exactement ce qui se passe dans l’esprit d’Eve. Eve a révélé son changement d’attitude par quelques faux pas freudiens ». Bien que Dieu ait dit, … Mange librement des fruits de tous les arbres du jardin, » 216, Eve a dit, … Nous mangeons des fruits des arbres du jardin,» 32. Elle a oublié tous » et librement », les deux mots qui amplifient la générosité de Dieu. De même, Eve a une impression erronée de la sévérité de Dieu dans l’interdiction au fruit de l’arbre du choix entre le bien et le mal. Elle l’exprime en ces mots Dieu a dit de ne pas en manger et de ne pas y toucher sinon nous mourrons. » 33. Mais Dieu a dit, … De celui-là, n'en mange pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » 217. Bien qu’elle exagérait l’interdiction au point que rien que toucher l’arbre était mal, Eve a inconsciemment minimisé le jugement de Dieu en ne disant pas que la mort arriverait le jour même de l’offense. En d’autres mots, Eve a amplifié la sévérité de Dieu, mais a sous-estimé le fait que le jugement serait exécuté pour sûr et immédiatement. La première attaque de Satan sur la femme est celle d’un chercheur religieux, dans un effort de crée des doutes de la bonté de Dieu et de fixer l’attention d’Eve sur ce qui était interdit au lieu de tout ce qui était donné librement. La deuxième attaque est hardie et osée. Maintenant au lieu de déception et doutes, il y a le démenti et la diffamation du caractère de Dieu Alors le Serpent dit à la femme Mais pas du tout! Vous ne mourrez pas! » Genèse 35. Beaucoup de gens ont essayé de déterminer précisément ce que Satan offre dans le verset 5. …vos yeux s'ouvriront… » Satan leur assure. En d’autres mots, ils vivent dans un état d’imperfection, et d’insuffisance. Mais une fois que le fruit est mangé, ils entreraient dans un niveau d’existence nouveau et plus élevé ils deviendraient comme Dieu. »55 Comme je comprends la revendication de Satan, la phrase est délibérément évasive et vague. Cela stimulerait la curiosité d’Eve. De savoir le bien et le mal » pourrait dire savoir Mais comment Eve pourrait-elle saisir les détails de l’offre quand elle ne savait pas ce que mal » était. Un de mes amis me dit que les femmes sont, par nature, plus curieuse que les hommes. Je ne sais pas si c’est vrai, mais je sais que moi aussi j’ai une curiosité vive. Le mystère de la possibilité de savoir plus de choses et de vivre à un plus haut niveau invite certainement la spéculation et considération. Je trouve une illustration de ce jeu sur la curiosité humaine dans le Livre des Proverbes La Folie est une femme bruyante, elle est sotte et n'y connaît rien. » Elle s'assied à la porte de sa maison, elle place son siège aux points les plus élevés de la ville, pour interpeller les passants qui vont droit leur chemin. » Qui manque d'expérience, qu'il vienne par ici! A qui il manque du bon sens, elle déclare » Les eaux dérobées sont plus douces, et le pain mangé en secret est savoureux.» Proverbes 913-17 La folie des femmes est elle-même naïve et inconsciente, mais elle entraine ses victimes en leur offrant une nouvelle expérience, et le fait qu’il est illicite apporte plus d’attrait versets 16-17. Ceci est le genre d’offre que Satan a fait à Eve. Satan, je crois, laisse Eve à ce point avec ses pensées. Ses semences destructives ont été plantées. Bien qu’Eve n’ait pas encore mangé le fruit, elle a déjà commencé à tomber. Elle est entrée en dialogue avec Satan et maintenant elle a des idées blasphématoires sur le caractère de Dieu. Elle contemple sérieusement la désobéissance. Le péché n’est pas instantané, mais continu James 113-15, et Eve est en route. Remarquez que l’arbre de la vie n’est pas même mentionné ou considéré. Dans le jardin, avant même qu’Eve n’apparut, il y avait les deux arbres l’arbre de la vie et l’arbre du choix entre le bien et le mal. En apparence, ce n’était pas un choix entre l’un ou l’autre. Elle ne voyait que le fruit interdit. Celui-la seul apparaissait être bon à manger et agréable aux yeux » verset 6, et bien que le verset 29 nous ait dit que tous les arbres du jardin avaient ces traits en commun. Mais Eve n’avait d’yeux que pour ce qui était interdit. Et cet arbre offrait des qualités de vie mystérieuse attractives à la femme. Sur-le-champ, Satan ment en lui assurant qu’elle ne mourra pas, mais il oublie simplement de lui dire les petites lignes fines de sa promesse de ce que le fruit interdit lui offrira. Ayant étudié cet arbre pendant quelque temps j’imagine, elle a finalement décidé que les bénéfices étaient trop grands et que les conséquences n’étaient pas raisonnables, par conséquent improbables. A ce moment elle s’empara du fruit et le mangea. On pourrait hocher la tête à ce qu’a fait Eve, mais on se demande si Adam de même sans hésitation a succombé à l’invitation d’Eve à partager sa désobéissance. Moïse utilise 5 ¾ versets Gen. 31-6a pour décrire la déception et la désobéissance d’Eve, mais seulement une part de phrase pour décrire la chute d’Adam Gen. 3 6b. Pourquoi ? Bien que je ne soit pas aussi dogmatique sur cette possibilité que j’étais avant, quatre mots de Moïse peuvent nous donner une explication … qui était avec elle… » Alors la femme vit que le fruit de l'arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu'il était précieux pour ouvrir l'intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea.» Genèse 36. Est-ce possible qu’Eve n’ait jamais été seule avec le serpent ?57 Se pourrait-il que Moïse, par ces quatre mots, … qui était avec elle… », nous dit qu’Adam était présent pendant tout l’événement, mais n’a pas dit un mot ? S’il était là, écoutant tout et donnant son accord par son silence, il n’est pas surprenant qu’il ait simplement prit le fruit et le mangea quand Eve le lui a offert. C’est quelque chose similaire à ma femme et moi assis dans le salon. Quand la sonnette sonne, ma femme se lève pour aller ouvrir la porte pendant que moi je continue à regarder la télé. Je peux entendre ma femme laissant entrer un représentant d’aspirateurs et écoutant avec un intérêt croissant son baratin publicitaire. Je ne veux pas arrêter de regarder mon programme télé, alors je laisse la conversation continuer, laissant même ma femme signer un contrat. Si elle avait alors du entrer dans le salon en me disant, Tu dois le signer aussi », cela n’aurait pas été choquant si je l’aurais signé sans protester. Par défaut, j’ai permit à ma femme de prendre une décision et j’ai choisi d’être d’accord avec elle. Si Adam n’avait pas été présent pendant toute la conversation entre le serpent et sa femme, quelqu’un peut encore concevoir comment cela aurait pu arriver. Eve, indépendamment, aurait pu manger le fruit et se serait hâtée d’aller raconter son aventure à son mari. Je peux très bien imaginer qu’Adam aurait voulu savoir deux choses. Premièrement, il aurait voulu savoir si elle se sentait mieux, par là, manger le fruit a-t-il eu un effet bénéfique pour elle ? Deuxièmement, il voudrait savoir s’il a eu un effet nocif. Après tout, Dieu a dit qu’ils mourraient le jour même. Si elle avait trouvé le fruit très agréable et pas senti d’effet dangereux, Adam aurait été certainement enclin à suivre l’exemple de sa femme. Quelle erreur tragique ! Versets 7 et 8 sont particulièrement instructifs, car ils nous enseignent que le péché a ses conséquences ainsi que sa punition. Dieu n’a encore prescrit aucune punition pour les péchés d’Adam et d’Eve, et cependant les conséquences sont inséparablement couplées avec le crime. Les conséquences du péché mentionné ici sont le déshonneur et la séparation. La nudité qu’Adam et Eve partageaient sans culpabilité était maintenant une source de déshonneur. L’innocence douce était à présent perdue à jamais. Souvenez-vous, il n’y avait personne dans le jardin excepté eux deux. Mais ils étaient honteux d’être face à face, nus. Non seulement ne pouvaient-ils pas s’affronter comme ils le faisaient auparavant, mais ils redoutaient de voir Dieu. Quand Il est venu les voir dans le jardin, en camarade, ils se sont cachés de Lui, apeurés. Dieu a dit qu’ils mourraient le jour qu’ils mangeraient le fruit interdit. Certains sont confus par cette promesse de jugement. Bien que processus de mort physique commença ce jour là, ils ne sont pas morts physiquement. Rappelons-nous que la mort spirituelle est la séparation de Dieu Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur et de sa puissance glorieuse » 2 Thessaloniciens 19. N’est-ce pas stupéfiant que la mort spirituelle d’Adam et Eve est arrive immédiatement – par là, il y avait maintenant une séparation de Dieu. Et cette séparation n’était pas une imposée par Dieu ; elle a été initiée par l’homme. Je dois faire une parenthèse pour dire que la mort spirituelle d’Adam et de sa femme est la même que celle d’aujourd’hui. C’est l’aliénation de l’homme de Dieu. Et c’est ce que l’homme lui-même choisit. C’est son choix. L’enfer est Dieu donnant aux hommes tout ce qu’ils veulent et ce qu’ils méritent Apocalypse 165-6. Dieu Cherche, Examine, Et Juge L’Homme 38-21 La séparation qu’Adam et Eve ont apportée est ce que Dieu cherche à combler. Dieu a cherché l’homme dans le jardin. Bien que la question de Satan ait été conçue pour provoquer la chute de l’homme, les questions de Dieu cherchent la réconciliation et la restauration. Remarquez qu’aucune question n’est posée à propos du serpent. Il n’y a aucune intention de restauration pour Satan. Remarquez aussi l’ordre ici. L’homme a chuté dans cet ordre serpent, Eve, Adam. C’est l’opposé de la chaîne de commandement de Dieu. Bien que Dieu questionne dans l’ordre d’autorité Adam, Eve, serpent, Il juge dans l’ordre de la chute serpent, Eve, Adam. La chute était, en partie, le résultat de l’inversion de l’ordre de Dieu. Adam est le premier que Dieu cherche avec la question, Où es-tu ? » Verset 9. Adam, à contre cœur a admit son déshonneur et sa peur, espérant probablement que Dieu ne le questionnerait pas plus sur cette mésaventure. Mais Dieu approfondit la question, recherchant une admission de mal fait Qui t’a dit que tu étais nu ? As-tu mangé le fruit de l’arbre dont je t’ai commandé de ne pas manger ? » Verset 11. Renvoyant au moins une partie de la responsabilité sur le Créateur, Adam bafouille, C'est la femme que tu as placé auprès de moi qui m'a donné du fruit de cet arbre, et j'en ai mangé. » Eve et Dieu, tous les deux, doivent partager la responsabilité pour la chute, Adam sous-entend. Sa part était mentionnée en dernier et avec aussi peu de détails que possible. Et ce sera tout le temps comme ça avec ceux qui sont coupables. On trouve toujours des circonstances atténuantes. Vous pouvez penser que tout ce que vous faites est bien, mais c'est l'Eternel qui apprécie vos motivations. » Proverbes 162 Puis Eve est questionnée, Pourquoi as-tu fait cela ? » Verset 13. Sa réponse a été un peu différente de celle de son mari C'est le Serpent qui m'a trompée, répondit la femme, et j'en ai mangé. » Verset 13. C’était vrai bien sur. Le serpent l’a déçue 1 Timothée 214, et elle a mangé. La culpabilité des deux, bien qu’un effort faible ait été fait pour excuser ou au moins diminuer la responsabilité humaine, a été clairement établie. Tel doit toujours être le cas, je crois. Avant que la sentence doive être infligée, le crime doit être prouvé et reconnu. Autrement la punition n’aura pas son effet correctif sur le coupable. Les pénalités sont maintenant prescrites par Dieu, donné dans l’ordre des événements de la chute. Le Serpent Puni 14-15 Le serpent est le premier et sa sentence établie. La créature, comme instrument de Satan, est maudite et sujette à une existence d’humiliation, rampant dans la poussière verset 14. Verset 15 adresse le serpent derrière le serpent, Satan, le dragon mortel Il fut précipité, le grand dragon, le Serpent ancien, qu'on appelle le diable et Satan, celui qui égare le monde entier… » Apocalypse 129. Il doit y avoir d’abord une animosité personnelle entre Eve et le serpent Je susciterai l'hostilité entre toi-même et la femme » Verset 15. Une telle animosité est facile à comprendre. Mais cette opposition s’élargira entre ta descendance et sa descendance. » Verset 15. Ici, je crois que Dieu réfère à la bataille des siècles entre les gens de Dieu et ceux qui suivent le diable Jean 844. Finalement il y a une confrontation personnelle entre la descendance d’Eve58, le Messie, et Satan Celle-ci t'écrasera la tête, et toi, tu lui écraseras le talon. » Verset 15. Dans cette confrontation Satan sera mortellement blessé pendant que le Messie recevra une blessure douloureuse mais non fatale. Cette prophétie présente si bien la venue de notre Sauveur, Qui renversera les événements de la chute. C’est de cela que Paul écrit en rétrospectif dans le cinquième chapitre de Romains Et pourtant, la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur les hommes qui n'avaient pas commis une faute semblable à celle d'Adam - qui est comparable à celui qui devait venir. Mais il y a une différence entre la faute d'Adam et le don gratuit de Dieu! En effet, si la faute d'un seul a eu pour conséquence la mort de beaucoup, à bien plus forte raison la grâce de Dieu accordée gratuitement par un seul homme, Jésus-Christ, a surabondé pour beaucoup. Quelle différence aussi entre les conséquences du péché d'un seul et le don de Dieu! En effet, le jugement intervenant à cause d'un seul homme a entraîné la condamnation, mais le don de grâce, intervenant à la suite de nombreuses fautes, a conduit à l'acquittement. Car si, par la faute commise par un seul homme, la mort a régné à cause de ce seul homme, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent les trésors surabondants de la grâce et le don de la justification régneront-ils dans la vie par Jésus-Christ, lui seul. » Romains 514-17 Bien que la prophétie du verset 15 soit un peu voilée, il devient de plus en plus évident dans la lumière des révélations suivantes. C’est une petite surprise d’apprendre que les Israélites, en accordance avec le Targum, regardaient ce passage comme La Pénalité de la Femme v. 16 Il est tout a fait normal, puisque Satan a attaqué l’humain par la femme, que Dieu amène le salut de l’homme et la destruction de Satan par elle. Cela a déjà été révélé à Satan dans le verset 15. Chaque enfant naît d’une femme a du inquiéter Satan. Puisque le salut viendrait par la naissance d’un enfant, cela ne serait pas un processus sans douleur. La sentence de la femme arrive au centre de son existence, avec la naissance de ses enfants. Mais au milieu des douleurs de l’accouchement, elle saurait que le but de Dieu pour elle était en train de se réaliser, et que, peut-être, le Messie pourrait être son enfant. En plus des douleurs de l’accouchement, la relation de la femme et de son mari est décrite. Adam aurait du mener et Eve aurait du suivre. Mais cela n’a pas été le cas dans la chute. Alors, depuis ce temps là les femmes doivent être dominées par les hommes Ton désir se portera vers ton mari, mais lui te dominera. » Verset 16. Plusieurs choses doivent être dites concernant ce sort. Premièrement, c’est un sort qui est pour toutes les femmes, pas seulement Eve. Comme toutes les femmes doivent partager les douleurs d’accouchement, elles doivent aussi être exposées à l’autorité de leurs maris. Cela n’implique en aucun cas une infériorité de la part des femmes. Cela ne justifie pas non plus les restrictions du droit de vote ou le refus de l’égalité des payes, etc. Pour ceux qui refusent de se soumettre à l’enseignement de la Bible concernant le rôle des femmes dans l’église – que les femmes ne doivent pas mener ou enseigner les hommes, ou ne peuvent pas même parler publiquement 1 Corinthiens 1433-36 ; 1 Timothée 29-15 – laissez moi vous dire ceci. Le rôle des femmes dans l’église et dans le mariage n’est pas limité aux instructions de Paul, ou n’est pas non plus à être vu comme se rapportant au contexte immoral de Corinthe. C’est une doctrine biblique, qui a ses origines dans le troisième chapitre de Genèse. C’est pourquoi Paul a écrit, que les femmes n'interviennent pas dans les assemblées; car il ne leur est pas permis de se prononcer. Qu'elles sachent se tenir dans la soumission comme le recommande aussi la Loi » 1 Corinthiens 1434. A ces hommes et ces femmes qui veulent négliger l’instruction de Dieu, je dois dire, que c’est précisément ce que Satan désire. Juste comme il a attire l’attention d’Eve sur la restriction de l’un des arbres, il veut que les femmes méditent sur les restrictions placées sur les femmes d’aujourd’hui. Débarrassez-vous de vos chaînes » il Satan dit, Trouvez votre satisfaction. » Dieu vous empêche d’atteindre ce qu’il y a de mieux » il murmure. Quel mensonge ! Dieu règne avec ses raisons, que nous les comprenions ou pas. Pour les hommes, je me dépêche d’ajouter que ce verset et l’enseignement sur le rôle des femmes n’est pas la preuve de la supériorité masculine ou la raison pour quelques manières de dictature dans le mariage. Nous devons conduire par amour. Notre direction est d’être à notre propre sacrifice personnel, cherchant ce qu’il y a de meilleur pour notre femme Ephésiens 525. La direction biblique est copiée sur celle de notre Seigneur Phillipiens 21-8. La Punition des Hommes 17-20 Juste comme la punition d’Eve se rapportait au centre de sa vie, c’est le cas avec Adam. Il a été placé dans le jardin, maintenant il devra gagner sa vie de la terre à la sueur de ton front » verset 17-19. Vous remarquerez que pendant que le serpent est maudit, ce n’est qu’uniquement le terrain qui n’est maudit ici, pas Adam ou Eve. Dieu a maudit Satan car ce n’est pas son intention de le réhabiliter ou de le pardonner. Mais déjà le but de Dieu de sauver les hommes a été révélé verset 15. Adam n’aura pas seulement à combattre la terre pour vivre, il devra éventuellement redevenir poussière. La mort spirituelle est déjà arrivée versets 7-8. La mort physique a commencé. Hormis la vie que Dieu nous donne, l’homme retourner doucement, très doucement à son état original – la poussière 27. La réponse d’Adam à la pénalité et la promesse de Dieu est révélée dans le verset 20 L'homme nomma sa femme Eve Vie parce qu'elle est la mère de toute vie humaine. » Je crois que cet acte révèle une foi simple de la part d’Adam. Il accepte sa culpabilité et sa punition, mais se concentre sur la promesse de Dieu qu’à travers les descendants de la femme, le Sauveur viendrait. Le salut d’Eve autant que le nôtre !!! viendra par sa submissivité à son mari et à travers le fait d’avoir des enfants. Le fait qu’Adam ait nommé sa femme Eve, qui veut dire Vivant » ou Vie » montre que la vie viendra par Eve. Dieu n’est pas un Dieu de pénalités, mais de provisions gracieuses. Ainsi, Il a fait des vêtements pour Adam et sa femme de peaux d’animaux pour couvrir leur nudité. Une prophétie voilée de rédemption par l’effusion de sang n’est pas, à mon avis, un abus de ce verset. Une Pitié Sévère 322-24 La promesse de Satan est, d’une façon équivoque, devenue vraie. Adam et Eve sont, dans un sens, devenu comme Dieu en ce qui concerne le savoir du bien et du mal verset 22. Mais il y a une grande différence ainsi qu’une similarité. Les deux, homme et Dieu savent le bien et le mal, mais dans un sens immensément différent. La différence peut être illustrée de cette façon. Un docteur peut connaître le cancer par vertu de son éducation et expérience comme docteur. Par là, il a lu à propos du cancer, entendu des lectures sur le cancer, et l’a vu chez ses patients. A patient, peut aussi connaître le cancer, mais comme victime. Bien que tous les deux connaissent le cancer, le patient voudrait n’en avoir jamais entendu parlé. C’est le genre de connaissance qu’Adam et Eve sont venus à posséder. Dieu a promit que le salut viendrait en temps voulu par la naissance du Messie, Qui détruirait Satan. Adam et Eve pouvaient être tentés de gagner la vie éternelle en mangeant le fruit de l’arbre de la vie. Ils ont choisi la connaissance au lieu de la vie. Maintenant, comme les israélites ont essayé trop tard de posséder Canaan Nombres 1439-45, l’homme tombé pouvait essayer de gagner la vie par l’arbre de la vie dans le jardin. Il semblerai que si Adam et Eve avaient mangé le fruit de l’arbre de la vie, ils auraient vécu éternellement verset 22. C’est pour cette raison que Dieu les a renvoyés du jardin verset 23. Dans le verset 24, le renvoi » des deux est plus dramatiquement appelé chassés ». Postés à l’entrée du jardin, sont les Chérubins ainsi qu’une épée flamboyante. Quelle cruauté et sévérité » certains seraient tentés de protester. Dans le jargon légal d’aujourd’hui, il serait probablement traduit punition cruelle et inhabituelle ». Mais réfléchissez un moment, avant de parler inconsidérément. Que se serait-il passé si Dieu n’avait pas chassé ce couple du jardin et interdit leur retour ? Je peux vous répondre en un mot – l’enfer. L’enfer est de donner aux hommes, à la fois, ce qu’ils veulent et ce qu’ils méritent Apocalypse 16 6 éternellement. L’enfer est de passer l’éternité dans le peche, séparé de Dieu Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur et de sa puissance glorieuse » 2 Thessaloniens 19. Dieu était clément et gracieux quand Il a chassé Adam et Eve du jardin. Il les a protégés d’une punition éternelle. Leur salut arriverait en un moment, mais en temps voulu, pas facilement, mais douloureusement – il viendrait. Ils doivent Lui faire confiance qu’Il les délivrera. Conclusion Je ne peux pas m’empêcher de penser aux mots de Paul quand je lis ce chapitre, Considère donc, à la fois, la bonté et la sévérité de Dieu » Romains 1122. Il y a le péché, et il y a le jugement. Mais le chapitre est entrelacé de Grâce. Dieu cherche les pécheurs. Il les condamne aussi, mais avec une promesse de salut à venir. Et en les gardant de l’enfer sur la terre, Il leur fournit une couverture pour l’instant et une rédemption complète en temps voulu. Quel Sauveur ! Avant que nous nous concentrions sur l’application de ce chapitre sur nos propres vies, considérons pour un moment ce que ce passage voudrait dire aux gens du temps de Moise. Ils avaient déjà été délivrés d’Egypte et avaient déjà reçu la Loi. Ils n’étaient pas encore entrés sur la terre promise. Le but des Livres de Moïse qui inclus Genèse est donné dans Deutéronome, chapitre 31 Lorsque Moïse eut fini de transcrire dans un livre toutes les paroles de cette Loi dans leur intégralité, il donna cet ordre aux lévites chargés de porter le coffre de l'alliance de l'Eternel -Prenez ce livre de la Loi et déposez-le à côté du coffre de l'alliance de l'Eternel votre Dieu. Il y restera pour servir de témoin contre le peuple d'Israël. En effet, je sais que vous êtes indociles et rebelles. Si aujourd'hui, alors que je suis encore en vie au milieu de vous, vous vous révoltez contre l'Eternel, combien plus le ferez-vous après ma mort! Maintenant, rassemblez autour de moi tous les responsables de vos tribus et vos responsables, je leur communiquerai les paroles de ce cantique et je prendrai le ciel et la terre à témoin contre eux. Je sais, en effet, qu'après ma mort vous ne manquerez pas de vous corrompre et de vous détourner du chemin que je vous ai prescrit. Alors le malheur fondra sur vous dans l'avenir, parce que vous aurez fait ce que l'Eternel considère comme mal et que vous aurez provoqué sa colère par vos actes. » Deutéronome 3124-29. Dans beaucoup d’aspects, Eden était un genre de terre promise et Canaan était l’opposé. Canaan, comme le Paradis, était un endroit de beauté et d’abondance, un pays ruisselant de lait et de miel » Deutéronome 3120. Israël éprouverait bénédiction et prospérité aussi longtemps qu’ils seraient obéissants à la Parole de Dieu Deut. 281-4. Si les lois de Dieu étaient mises de coté, ils éprouveraient tribulations, défaites, pauvreté, et seraient chassé du pays 28 15-68. En effet, Canaan était une opportunité pour Israël de faire l’expérience, à un degré limité, des bénédictions d’Eden. Ici, comme à Eden, le peuple de Dieu devait prendre une décision Voyez, je place aujourd'hui devant vous, d'un côté, la vie et le bonheur, de l'autre, la mort et le malheur » Deut. 3015. Le chapitre trois de Genèse est loin de l’histoire simple ou académique. C’était un mot d’avertissement. Ce qui est arrivé à Eden, arriverait encore à Canaan Deut. 3116. Ils seraient tentés de désobéir, juste comme Adam et Eve l’ont été. Une considération sérieuse de ce chapitre et ses implications était essentielle pour le futur d’Israël. Le chapitre est aussi clairement prophétique, car Israël a désobéi et a choisi le chemin de la mort, comme le premier couple dans le jardin. Comme Adam et Eve ont été chassés du jardin, Israël a été chassé du pays. Mais il y a aussi l’espoir, car Dieu a promit un rédempteur, Qui serait naît d’une femme Gen. 315. Dieu corrigerait Israël et le ramènerait dans le pays Deut. 301. Même après ça, Israël ne sera pas fidèle à son Dieu. Elle doit compter sur le Messie de Genèse 315 pour lui apporter sa restauration finale et permanente. L’histoire d’Israël est résumée sommairement dans Genèse 3. Pour nous il y a beaucoup d’applications. Nous ne devons pas ignorer les intentions de Satan 2 Corinthiens 211. La manière de tentation est répétée dans le témoignage de notre Seigneur dans le désert Matthieu 4 1-11’Luke41-12. Et de la même façon, il continuera à nous tenter aujourd’hui. Le chapitre trois de Genèse est vital pour les Chrétiens aujourd’hui car lui seul explique les choses comme elles sont. Notre monde est un mélange de beauté et de saloperie, de charme et de ce qui est laid. La beauté qui reste est l’évidence de la bonté et de la grandeur de Dieu Qui a crée toutes choses Romains 118. La laideur est l’évidence de la nature pécheresse de l’homme Romains 818-25. Ce que je peux dire c’est que l’état actuel de la création de Dieu était un des éléments décisifs dans la traversée de l’orthodoxie de Darwin au doute et de reniement. Il n’a pas regardé le bon ordre de la création et s’est dit, Oh, ça pourrait peut-être marcher avec de la chance ». Au lieu, il regarda la cruauté et laideur et conclut, Comment un Dieu si bon, si puissant peut être responsable pour ça ? » La réponse, bien sur, est trouvée dans ce texte du chapitre trois de Genèse le péché de l’homme a mis la création sens dessus dessous. La seule solution est pour Dieu de faire quelque chose pour apporter la rédemption et restauration. Cela a été accomplit par Jésus Christ. L’amende des péchés de l’homme a été portée par Lui. Les conséquences des péchés d’Adam n’ont pas à nous détruire. Le choix qui nous est donné est cela voulons-nous être unis avec le premier Adam ou le dernier ? Avec le premier Adam, nous sommes des pécheurs accomplit et subirons la mort physique et spirituelle. Avec le dernier, nous devenons des créatures nouvelles, avec la vie éternelle physique et spirituelle. Dieu n’a pas mit deux arbres devant nous, mais deux hommes Adam et Christ. Nous devons décider avec qui nous voulons nous identifier. Dans un de deux repose notre futur éternel. Nous pouvons apprendre beaucoup de choses ici à propos du péché. Essentiellement, péché est désobéissance. Remarquez que le péché initial ne semblait pas très sérieux. On pourrait penser que c’était une chose sans importance. La gravité du péché peut être vue dans deux faits importants, qui sont clair dans le texte. Premièrement, le péché est sérieux à cause de ses racines. Le fait de manger le fruit interdit n’était pas l’essence du péché, mais simplement son expression. Il n’est pas la source du péché, mais son symbole. Prendre de ce fruit est similaire à prendre la communion, le pain et le vin, de la table du Seigneur, c’est à dire, voulant dire quelque chose bien plus important et profond. La racine du péché d’Adam et d’Eve était la rébellion, l’incrédulité, et l’ingratitude. Leur acte était un choix délibéré de désobéir une instruction claire de Dieu. Il a refusé d’accepter la reconnaissance les bonnes choses comme venant de Dieu et aussi a refusé d’accepter la seule interdiction comme étant une chose pour leur bien-être. Le pire de tout, ils ont vu Dieu comme étant le diable, avare et menacant, comme Satan L’avait dépeint. Deuxièmement, le péché est sérieux à cause de ses fruits. Adam et Eve n’ont pas éprouvé un niveau d’existence plus élevé, mais déshonneur et culpabilité. Cela ne leur a rien donné de plus à profiter, mais ça a gâté ce qu’ils avaient éprouvé auparavant sans honte. Et pire encore, ça a provoqué la ruine d’une race entière ? Les débuts des effets de la chute sont vus dans le reste de la Bible. Nous voyons les résultats de ce péché aujourd’hui, dans nos vies et dans notre société. Le résultat du péché est le jugement. Ce jugement est à la fois maintenant et futur Romans 126-27. Laissez moi vous dire, mes amis, que Satan amplifie toujours les plaisirs de maintenant du péché tout en nous empêchant nos esprits d’en voir les conséquences. Le péché ne vaut jamais le prix qu’on doit payer. C’est comme les tours de manège à la foire le tour est court et le prix est cher – extrêmement cher. Mais ne nous concentrons pas sur les péchés d’Adam et Eve. Nous ne devrions pas être choqués d’apprendre que les tentations sons les même pour les hommes d’aujourd’hui qu’elles étaient dans le jardin. Et les péchés sont aussi les mêmes. Les Champs-Élysées ont prit la cause du diable. Les publicités nous exhortent d’oublier toutes les bénédictions que nous avons et de nous concentrer sur ce que nous ne possédons pas. Elles suggèrent que nous ne pouvons pas profiter de la vie totalement sans certains produits. Par exemple, on nous dit, Coca Cola ajoute à la vie ». Non, pas du tout ; il pourrit simplement vos dents. Et puis, on nous exhorte de ne pas considérer le prix ou les conséquences, de nous satisfaire avec cette autre chose dont nous ne pouvons vivre sans. On peut la mettre sur la Mastercard. » Je suspecte qu’il y a un petit sourire qui se forme sur votre visage. Vous pourriez supposer que je vais un peu loin. Considérez ce que l’apôtre Paul nous dit à propos des vérités du Nouveau Testament, Car il ne faut pas que vous ignoriez ceci, frères après leur sortie d'Egypte, nos ancêtres ont tous marché sous la conduite de la nuée, ils ont tous traversé la mer, ils ont donc tous, en quelque sorte, été baptisés pour suivre ; en Moïse» dans la nuée et dans la mer. Ils ont tous mangé une même nourriture spirituelle. Ils ont tous bu la même boisson spirituelle, car ils buvaient de l'eau jaillie d'un rocher spirituel qui les accompagnait; et ce rocher n'était autre que le Christ lui-même. Malgré tout cela, la plupart d'entre eux ne furent pas agréés par Dieu, puisqu'ils périrent dans le désert. Tous ces faits nous servent d'exemples pour nous avertir de ne pas tolérer en nous de mauvais désirs comme ceux auxquels ils ont succombé. Ne soyez pas idolâtres comme certains d'entre eux l'ont été, selon ce que rapporte l'Ecriture Le peuple s'assit pour manger et pour boire, puis ils se levèrent tous pour se divertir. Ne nous laissons pas entraîner à l'immoralité sexuelle comme firent certains d'entre eux et, en un seul jour, il mourut vingt-trois mille personnes. N'essayons pas de forcer la main au Christ, comme le firent certains d'entre eux qui, pour cela, périrent sous la morsure des serpents. Ne vous plaignez pas de votre sort, comme certains d'entre eux, qui tombèrent sous les coups de l'ange exterminateur. » 1 Corinthiens 101-6 Ce qui a gardé Adam et Eve de la bonté éternelle était le désir d’avoir du plaisir aux coûts de l’incrédulité et de la désobéissance. Paul écrit que cela a été aussi le cas avec Israël 1 Corinthiens 101-5. Les mêmes tentations nous font face aujourd’hui, mais Dieu nous a donné tous les moyens nécessaires pour avoir la victoire. Quels sont ces moyens ? 1 Nous devons comprendre que les reniements se passer de quelque chose, interdictions viennent de la main d’un bon et tendre Dieu L'Eternel accorde bienveillance et gloire, Il ne refuse aucun bien à ceux qui cheminent dans l'intégrité. » Psaumes 84 12 2 Nous devons réaliser que les reniements sont des épreuves pour notre foi et obéissances N'oublie jamais tout le chemin que l'Eternel ton Dieu t'a fait parcourir pendant ces quarante ans dans le désert afin de te faire connaître la pauvreté pour t'éprouver. Il a agi ainsi pour découvrir tes véritables dispositions intérieures et savoir si tu allais, ou non, obéir à ses commandements. Oui, il t'a fait connaître la pauvreté et la faim, et il t'a nourri avec cette manne que tu ne connaissais pas et que tes ancêtres n'avaient pas connue. De cette manière, il voulait t'apprendre que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais aussi de toute parole prononcée par l'Eternel. Le vêtement que tu portais ne s'est pas usé sur toi et tes pieds ne se sont pas enflés pendant ces quarante ans. Ainsi, en y réfléchissant, tu reconnaîtras que l'Eternel ton Dieu fait ton éducation comme un père éduque son enfant. » Deutéronome 8 2-5 Faire sans n’est pas Dieu nous empêchant de profiter de la vie, mais nous préparant pour elle Par la foi Moïse, quand il eut grandi, refusa d’être appelé le fils de la fille du pharaon ; choisissant de supporter le mauvais traitement avec le peuple de Dieu, plutôt que de profiter des plaisirs du peche ; considérant la honte du Christ plus grande richesse que les trésors d’Egypte ; car il voulait atteindre la récompense Heb. 1124-26 ; Deut. 86. 3 Quand nous sommes gardés de ces choses, que nous pensons nous voulons, nous devons faire attention de ne pas méditer sur la chose qui nous est interdite, mais de méditer sur ce qui nous est gracieusement donné, et par Qui. Alors nous devons faire ce que nous savons est la volonté de Dieu. Vous exterminerez totalement pour les vouer à l'Eternel les Hittites, les Amoréens, les Cananéens, les Phéréziens, les Héviens et les Yebousiens, comme l'Eternel votre Dieu vous l'a ordonné, afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter les pratiques abominables auxquelles ils se livrent en l'honneur de leurs dieux, et par lesquelles vous pécheriez contre l'Eternel votre Dieu. » Deut. 20 17-18 Ne vous mettez en souci pour rien, mais, en toute chose, exposez vos besoins à Dieu. Adressez-lui vos prières et vos requêtes, en lui disant aussi votre reconnaissance. Alors la paix de Dieu, qui surpasse tout ce qu'on peut concevoir, gardera votre cœur et votre pensée sous la protection de Jésus-Christ. Enfin, frères, nourrissez vos pensées de tout ce qui est vrai, noble, juste, pur, digne d'amour ou d'approbation, de tout ce qui mérite respect et louange. Ce que vous avez appris et reçu de moi, ce que vous m'avez entendu dire et vu faire, mettez-le en pratique. Alors le Dieu qui donne la paix sera avec vous. » Philippiens 46-9 Presque chaque jour nous nous trouvons en train de répéter les péchés d’Adam et d’Eve. Nous méditons sur ce qui nous est interdit d’avoir. Nous commençons à nous méfier de la bonté de Dieu et de Sa courtoisie envers nous. On se fait du souci à propos de choses qui n’ont pas d’importance. Et souvent, avec incrédulité, nous prenons les choses entre nos propres mains. Que Dieu nous donne le pouvoir de Le louer pour ces choses qu’Il nous interdit et de se fier a Lui pour ces choses dont nous avons besoin et qu’Il promet de nous fournir. 54 I like the way Helmut Thielicke puts this “The overture of this dialogue is thoroughly pious, and the serpent introduces himself as a completely serious and religious beast. He does not say “I am an atheistic monster and now I am going to take your paradise, your innocence and loyalty, and turn it all upside down.” Instead he says “Children, today we’re going to talk about religion, we’re going to discuss the ultimate things.” How the World Began Philadelphia Fortress Press, 1961, p. 124. 55 Some point out that God’ like God”, in verse 5, is the name Elohim, which is plural. They suggest that we should translate it, “You shall be like gods.” Such a possibility, while grammatically permissible, does not seem worthy of consideration. The same word Elohim is found in the first part of verse 5, where God is referred to. 56 6 “So far as knowledge of good and evil is concerned, one must remember that the Hebrew yd’ to know’ never signifies purely intellectual knowing, but in a much wider sense an experiencing,’ a becoming acquainted with,’ even an ability.’ To know in the ancient world is always to be able as well’ Wellhaussen. And secondly, good and evil’ may not be limited only to the moral realm. To speak neither good nor evil’ means to say nothing Gen 2 Sam to do neither good nor evil means to do nothing Zeph 112; to know neither good nor evil said of children or old people means to understand nothing yet or any longer Deut 139; 2 Sam. 1935 f. “Good and evil” is therefore a formal way of saying what we mean by our colorless everything’; and here too one must take in its meaning as far as possible.” Gerhard Von Rad, Genesis Philadelphia Westminster Press, 1961, pp. 86-87. 57 “She partakes of the fruit, she gives to her husband, and he eats also. Someone may ask Where was Adam all the time?’ The Bible does not tell us. I assume he was present there, because she gave the fruit to him her husband was with her.’ More we cannot say for the simple reason that the Bible does not say more.” E. J. Young, In the Beginning Carlisle, Pennsylvania The Banner of Truth Trust, 1976, p. 102. 58 The word seed zera can be used collectively as well as individually cf. Genesis 425; I Samuel 111; II Samuel 712. Here in Genesis 315 it is used in both senses, I believe. Kidner states, “The latter, like the seed of Abraham, is both collective cf. Rom 1620 and, in the crucial struggle, individual cf. Gal 316, since Jesus as the last Adam summed up mankind in Himself.” Derek Kidner, Genesis Chicago Inter-Varsity Press, 1967, p. 71. 59 H. C. Leupold, Exposition of Genesis Grand Rapids Baker Book House, 1942, I, p. 170.
Cest dire que Dieu, présent au premier mariage et témoin de l'alliance contractée entre les partis, approuve et bénit cette union, appelle tendrement l'épouse la femme de ta jeunesse - celle que tu as choisie pour être le partenaire de tes joies et de tes peines -, souhaite une descendance heureuse, exhorte à la vigilance, et qualifie de trahison détestable, motivée
Y a-​t-​il un Dieu qui se soucie de nous? 1, 2. a Vous êtes-​vous déjà interrogé sur ce point? b Pourquoi ces questions se posent-​elles? SI DIEU existe, pourquoi a-​t-​il toléré les massacres et les atrocités qui se sont perpétrés tout au long de l’Histoire? Si Dieu se soucie réellement de nous, pourquoi permet-​il le mal? 2 Ces questions se posent fréquemment, et cela n’a rien d’étonnant. Au cours des siècles, en effet, l’humanité a énormément pâti des guerres, des famines, des épidémies, de méfaits de toutes sortes et de la misère sous toutes ses formes. L’injustice et l’oppression ont, elles aussi, provoqué bien des souffrances, de même que les catastrophes de toutes natures, telles que les inondations et les tremblements de terre. Souvent des innocents paient pour les coupables. Tout cela prouve-​t-​il que Dieu est insensible aux malheurs des hommes? Existe-​t-​il des raisons d’espérer un monde meilleur, un monde où il fera bon vivre et qui sera à l’abri de tous ces maux? 3. Peut-​on légitimement espérer trouver des réponses? 3 Les réponses devront être fondées et convaincantes. Il ne s’agit pas de se cantonner dans des formules toutes faites mais sans valeur, telles que “C’est la volonté de Dieu que l’homme souffre”, ou “Ce sont là des choses qui échappent à notre compréhension.” Si Dieu a créé le vaste univers si admirablement organisé, il doit avoir une raison valable de laisser les hommes s’enfoncer dans un si grand désordre. Et croyez-​vous qu’un tel Dieu ne se soucierait pas assez de ses créatures humaines pour leur dire la raison qui lui fait tolérer le mal? Ne lui paraîtrait-​il pas naturel de rétablir l’ordre s’il en avait le pouvoir? C’est ce que ferait, s’il le pouvait, tout père aimant pour ses enfants. Soyons certains qu’un Créateur plein d’amour d’une puissance et d’une sagesse infinies, ne ferait pas moins pour ses enfants terrestres. QUI SAURA RÉPONDRE MIEUX QUE PERSONNE? 4. Qui saura mieux que personne nous expliquer la permission du mal? 4 Qui saura répondre mieux que personne aux questions qui se posent à propos de la permission du mal? Si l’on vous accusait de quelque méfait, vous plairait-​il que les gens entendent seulement la version des autres? Ne tiendriez-​vous pas à vous expliquer vous-​même et à faire en sorte que tout devienne clair dans l’esprit de ceux qui veulent vraiment savoir? C’est Dieu qui est tenu pour responsable de tout le malheur répandu sur la terre. Comme il sait mieux que personne pourquoi il permet le mal, ne serait-​il pas juste de le laisser s’expliquer lui-​même? Pourquoi aller chercher une réponse auprès d’hommes qui ont souvent des opinions contradictoires sur la question? 5. Est-​il raisonnable de croire que Dieu est l’auteur de la Bible? II Pierre 121; Habacuc 22. 5 Mais où se trouvent les réponses divines? Il n’existe qu’un seul ouvrage à qui Dieu ait conféré, ainsi qu’il l’affirme lui-​même, le droit de nous dire ce qui s’est passé et pour quelle raison. Ce livre, c’est la Bible, qui déclare “Toute Écriture est inspirée de Dieu.” II Timothée 316 *. Il n’y a là rien de surprenant, car si Dieu a pu créer l’univers, on ne voit pas pourquoi il n’aurait pas pu devenir l’auteur d’un livre. Les hommes eux-​mêmes sont capables d’émettre sur les ondes des sons et des images qui sont ensuite captés par les postes de radio et de télévision. Pourquoi le Dieu Tout-Puissant serait-​il en peine de communiquer ses pensées à des hommes chargés de les consigner, puis de veiller à ce qu’ils s’acquittent fidèlement de leur tâche? Aussi l’apôtre Paul a-​t-​il pu dire avec assurance “Quand vous avez reçu la parole de Dieu que vous entendiez, de nous, vous l’avez acceptée non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est réellement, comme la parole de Dieu.” — I Thessaloniciens 213. 6. Jusqu’où remonte l’histoire biblique? Par conséquent, que peut-​elle nous révéler? Luc 11-4; voir Luc 323-38. 6 Peut-être n’avez-​vous jamais lu la Bible. Dans ce cas, sachez que ses pages renferment le texte historique le plus complet et le plus fourni en dates qui se puisse trouver à notre époque. Un historien du Ier siècle, le médecin Luc, a même pu faire remonter la généalogie de Jésus de Nazareth jusqu’au premier homme, à travers quatre mille ans d’histoire. Puisque la Bible nous transporte aux débuts de l’humanité, elle doit être à même de nous dire à qui il faut attribuer la présence du mal, pourquoi Dieu permet le mal et comment il y sera mis un terme. FAUT-​IL ACCUSER DIEU? 7. Quand il se commet des injustices, à qui faut-​il s’en prendre? 7 Si quelqu’un commettait un crime, quels seraient vos sentiments si l’on vous accusait de ce méfait? Cela vous apparaîtrait comme extrêmement injuste, n’est-​ce pas? La justice exige que le coupable soit puni et que l’innocent soit dégagé de tout soupçon. Si un automobiliste brûle un feu rouge et provoque un accident grave, ce n’est pas la loi qui est fautive. Si quelqu’un se livre à la gloutonnerie et que sa santé en pâtisse, ce n’est pas la faute des producteurs de denrées alimentaires. Si, malgré une bonne éducation, un jeune homme, faisant fi des conseils paternels, quitte le toit familial et s’attire ensuite des ennuis, ce n’est pas le père qui est à blâmer. Pourquoi donc accuser le Père céleste chaque fois que les hommes se conduisent mal? Ne doit-​on pas plutôt s’en prendre à ceux qui le méritent, c’est-à-dire aux coupables? 8. Quelle contradiction y a-​t-​il lorsque quelqu’un rend Dieu responsable de tout le mal répandu sur la terre? 8 Il est encore un autre point qui mérite réflexion. Si nous rendons Dieu responsable des pénuries et des famines, à qui attribuons-​nous la fertilité de tant de régions de la terre? Si nous rendons Dieu responsable des maux physiques, à qui attribuons-​nous la présence dans notre organisme de merveilleux moyens de défense et de guérison? Si nous rendons Dieu responsable des taudis, à qui attribuons-​nous le mérite d’avoir fait la nature si belle? Soyons honnêtes si nous rendons Dieu responsable de tous les malheurs du monde et qu’en même temps nous lui attribuions tout ce qu’il y a de bon sur la terre, nous nous contredisons. Un Dieu aimant ne saurait être à la fois l’auteur du bien et l’auteur du mal. 9. Est-​il logique de dire que Dieu n’existe pas parce que les hommes font le mal? Ésaïe 4518. 9 Affirmer que Dieu n’existe pas ne résout pas le problème, tant s’en faut. Croire que notre planète et toutes ses formes de vie sont le produit du hasard, c’est méconnaître les faits. Nul ne niera que la terre est équipée bien mieux que n’importe quelle maison pour entretenir la vie. Or toute maison a un architecte et un constructeur doués d’intelligence. Que dire alors de notre globe qui, avec son atmosphère, ses terres arables et ses eaux, est doté sur une bien plus vaste échelle des choses nécessaires au maintien de la vie? La Bible dit avec logique “Toute maison, est-​il besoin de le dire, est construite par quelqu’un, mais celui qui a construit toutes choses, c’est Dieu.” Hébreux 34. Certes, il y a des gens qui pensent que puisque les hommes font le mal c’est une preuve que Dieu n’existe pas. Mais cela revient à dire que puisque certains de leurs occupants se conduisent mal les maisons n’ont ni architecte ni constructeur. Cela reviendrait encore à dire que parce que quelqu’un commet un méfait il n’a jamais eu de père. 10. Qui porte une grande part de responsabilité dans les maux qui frappent l’humanité? 10 À qui donc faut-​il attribuer les maux qui affligent l’humanité? Une grande part de responsabilité incombe aux hommes eux-​mêmes. La malhonnêteté et la déloyauté humaines sont cause de bien des crimes. L’orgueil et l’égoïsme provoquent des divorces et engendrent des haines et des préjugés raciaux. Les défaillances humaines et l’insouciance nous ont valu la pollution et la malpropreté. L’arrogance et la sottise déclenchent des guerres. Et lorsque des nations entières, aveuglées par leurs chefs, en viennent à se combattre, elles aussi deviennent responsables de toutes les souffrances engendrées par ces guerres. La faim et la misère sont essentiellement dues à la négligence et à la cupidité. En voici un exemple chaque année le monde consacre plus de 200 milliards de dollars aux armements. Si tout cet argent était affecté à la production de denrées alimentaires et à leur répartition équitable, ainsi qu’à la lutte contre les taudis, songez à tout le bien qui serait accompli. 11. Puisque les ecclésiastiques prient pour les armées de leur pays, Dieu doit-​il être tenu pour responsable des souffrances engendrées par la guerre? Ésaïe 115; Proverbes 289. 11 On ne peut pas non plus rendre Dieu responsable des injustices commises au nom de la religion. Par exemple, il y a des chefs religieux qui demandent au ciel de bénir les armées de leur pays. Or, souvent, les combattants des deux camps sont de la même confession! On ne saurait en faire le reproche à Dieu, car il condamne tout cela, disant que ses vrais serviteurs doivent avoir de l’amour entre eux’. Jean 1334, 35. S’ils ne sont pas animés d’un tel amour, alors, selon Dieu, ils sont comme “Caïn qui était issu du méchant et qui égorgea son frère”. I Jean 310-12. Quand on tue au nom de Dieu, que ce soit pendant les inquisitions ou les guerres, on fait comme les gens qui, dans l’Antiquité, sacrifiaient des enfants aux faux dieux, chose que, nous dit le Dieu Tout-Puissant, il n’avait pas ordonnée et qui ne lui était pas montée au cœur’. — Jérémie 731. 12. Pourquoi les conducteurs religieux sont-​ils appelés “hypocrites” dans la Bible? Matthieu 157-9. 12 Quand des ecclésiastiques se mêlent de politique, soutiennent des guerres, affirment mensongèrement que Dieu est responsable des souffrances du monde et qu’il fait même brûler éternellement des êtres humains dans les flammes de l’enfer, ils scandalisent les personnes réfléchies et déplaisent à Dieu. Les conducteurs religieux qui enseignent et font des choses divinement condamnées sont appelés “hypocrites” dans la Parole de Dieu, qui les dépeint encore sous ces traits “Vous ressemblez à des tombes blanchies, qui au-dehors paraissent belles, mais qui au-dedans sont pleines d’ossements de morts et de toute sorte d’impureté. Ainsi, vous aussi, au-dehors vous paraissez justes aux hommes, mais au-dedans vous êtes pleins d’hypocrisie et de mépris pour la loi.” Matthieu 2327, 28. Jésus a même dit ceci de certains chefs religieux “Vous venez, vous, de votre père, le Diable.” — Jean 844. 13. a Dieu est-​il donc responsable de tout le mal qui se commet? b Quelles questions se posent néanmoins? 13 Non, Dieu ne doit pas être tenu pour responsable du mal que font les hommes. Et l’on ne doit pas non plus lui attribuer les injustices qui se commettent avec la bénédiction de gens qui se proclament serviteurs de Dieu, mais qui ne disent ni ne pratiquent la vérité. Dans ce cas, faut-​il conclure que Dieu n’a pas créé l’homme parfait? A-​t-​il fait prendre un mauvais départ à l’espèce humaine? UN EXCELLENT DÉPART 14. Décrivez tout ce que Dieu a fait pour nos premiers parents. Genèse 126-31; 27-9, 15. 14 Quand on lit les deux premiers chapitres de la Genèse Ge 1-2, il apparaît clairement que Dieu fit prendre un excellent départ aux deux premiers humains. Il les créa avec un corps et un esprit parfaits. Tous deux étaient donc à l’abri de la maladie et de la mort. Dieu leur donna pour demeure un jardin ou parc délicieux orné de toutes sortes de fleurs admirables et d’arbres splendides. Tout y croissait avec abondance. Dieu proposa à nos premiers parents une tâche intéressante et des objectifs stimulants. Ils devaient agrandir leur demeure, le parc édénique, jusqu’à lui faire englober toute la terre. Leurs futurs enfants leur apporteraient leur concours. La famille humaine devait donc se composer d’hommes et de femmes qui habiteraient un paradis devenu universel et y vivraient éternellement. Les animaux leur seraient soumis. 15. Que faut-​il entendre par perfection humaine? 15 Mais pourquoi les choses ont-​elles mal tourné? Le premier couple n’aurait-​il pas été réellement créé parfait? Cela ne peut se concevoir, car voici ce qu’il est dit de Dieu, en Deutéronome 324 “Parfaite est son action.” Mais la perfection humaine ne sous-entend pas que ses détenteurs savent tout, peuvent tout et sont incapables de faire le mal. Les créatures parfaites ont, elles aussi, leurs limites. Prenons, par exemple, les limites physiques de nos premiers parents. S’ils s’abstenaient de manger, de boire ou de respirer, ils perdraient la vie. Ils ne pouvaient pas non plus violer impunément les lois de la pesanteur. S’ils s’avisaient de sauter d’un endroit élevé, ils se feraient mal. Leur intelligence aussi avait ses limites. Étant sans expérience, Adam et Ève avaient beaucoup à apprendre. Mais ils auraient beau faire, jamais ils n’en sauraient autant que leur Créateur. Donc, bien que parfaits, le premier couple était enfermé dans les limites de la condition humaine. Le fait qu’ils étaient parfaits signifiait simplement que tous deux étaient des êtres complets, sans lacunes physiques ni mentales. 16. À l’intérieur de quelles limites doit s’exercer la liberté de l’homme? I Pierre 216. 16 Rappelons que lorsque Dieu créa l’homme il le doua du libre arbitre. L’homme n’est donc pas guidé uniquement par l’instinct, comme l’animal. Vous appréciez sans nul doute cette liberté qui est aussi la vôtre. Vous n’aimeriez pas que quelqu’un vous dicte à chaque minute de votre vie tout ce que vous devez faire. Mais la liberté que Dieu donna à l’homme n’était pas une liberté absolue, c’est-à-dire sans bornes. C’était une liberté relative, qui ne devait être exercée qu’à l’intérieur des limites fixées par les lois divines. Ces lois seraient en petit nombre et fort simples; elles n’auraient d’autre but que le plus grand bonheur de l’homme. Par amour pour l’homme, Dieu lui demanda d’obéir à ses lois, sachant que le respect de ses prescriptions serait pour le bien éternel de sa créature. Toute révolte contre Dieu et contre ses lois serait funeste. Il n’en résulterait rien de bon. En fait, ce serait un véritable désastre, car Dieu avait donné un avertissement à l’homme et à sa compagne s’ils se détachaient de leur Créateur, ils mourraient à coup sûr’. Genèse 217. Donc, pour demeurer en vie, le premier couple devait non seulement manger, boire et respirer, mais encore se laisser guider par les lois divines. 17. Pour quelle autre raison vitale les hommes doivent-​ils demeurer dans la dépendance de Dieu? Psaume 1463; Jérémie 175-9. 17 Il y a encore une autre raison capitale pour laquelle nos premiers parents devaient rester dans la dépendance de Dieu. C’est que l’homme n’avait pas été créé pour diriger ses affaires avec succès indépendamment de Dieu. Le Créateur ne lui en avait donné ni le droit ni les capacités. Voici, en effet, ce qu’on lit dans la Bible “À l’homme terrestre n’appartient pas sa voie. Il n’appartient pas à l’homme qui marche de diriger son pas.” Jérémie 1023. C’est pourquoi la Bible dit “Celui qui se confie en son cœur est stupide.” — Proverbes 2826. COMMENT LE MAL EST-​IL APPARU? 18. Qu’ont fait nos premiers parents? Jacques 114, 15; Psaume 369. 18 Que s’est-​il donc passé? Nos premiers parents abusèrent de leur liberté. Ils résolurent de vivre à leur guise au lieu de rester soumis à leur Créateur. La femme crut même que son mari et elle allaient devenir “comme Dieu, connaissant le bon et le mauvais”. Genèse 35. En d’autres termes, ils voulurent décider eux-​mêmes ce qui était bien et mal, s’appuyant sur leur propre intelligence. Ils n’entrevirent pas le désastre qui allait en résulter et qui se produisit effectivement, car Dieu ne peut mentir’. Tite 12. Lorsque le premier couple se détacha de Dieu, il lui arriva en quelque sorte ce qui arrive à un ventilateur qu’on débranche. Coupé de sa source d’énergie, l’appareil ralentit puis s’arrête. Quand nos premiers parents se coupèrent de la Source de vie, Jéhovah Dieu, ils tombèrent dans la dégénérescence et finirent par mourir, comme Dieu l’avait dit. 19. Pourquoi les hommes sont-​ils nés dans l’imperfection? Romains 512. 19 Nos premiers parents s’étant révoltés contre Dieu alors qu’ils n’avaient pas encore fait usage de leur puissance procréatrice, ils devinrent sujets à l’imperfection avant que fût né leur premier enfant. Adam et Ève étaient devenus pareils à un modèle défectueux. Tout ce qui allait sortir d’eux serait également défectueux. À leur progéniture ils ne pouvaient transmettre que ce qu’ils possédaient maintenant un corps et un esprit imparfaits. Ils n’étaient plus parfaits parce qu’ils s’étaient détachés de Jéhovah, la Source qui assure la perfection et la vie. Voilà pourquoi, ainsi que la Bible le dit en Romains 512, tous les descendants du premier couple sont venus au monde imparfaits et sujets à la maladie, à la vieillesse et à la mort. Mais Dieu ne peut en être tenu pour responsable. Voici ce qu’il est dit en Deutéronome 325 “Ils ont agi d’une manière désastreuse; ils ne sont pas ses enfants, la tare est leur.” Et dans Ecclésiaste 729 se trouve cette réflexion “Le vrai Dieu a fait les humains droits, mais eux ont cherché beaucoup de plans.” 20. En quel sens les fautes commises par quelques-uns peuvent-​elles nuire au grand nombre? 20 Mais est-​il normal que la désobéissance de deux personnes seulement entraîne des conséquences aussi tragiques pour tout le monde? Nous savons tous que lorsqu’un seul individu fait preuve de négligence dans la construction d’un immeuble, en omettant par exemple de l’équiper d’un système de sécurité, si petit soit-​il, il peut en résulter une catastrophe qui fera beaucoup de morts. Si une négligence du même ordre se produit lors de la construction d’un barrage, l’ouvrage peut se rompre et libérer une masse d’eau qui causera des dégâts énormes. Qu’un chef d’État commette un seul acte de malhonnêteté et c’est la voie ouverte à d’autres méfaits au sein de son entourage, au détriment de millions d’hommes. Lorsque des parents font un choix malheureux, souvent les enfants en pâtissent. Nos premiers parents ont fait un mauvais choix. Le résultat fut que toute la famille humaine se trouva précipitée dans l’imperfection et le malheur. 21. Pourquoi Dieu a-​t-​il appliqué la peine de mort? Mais en quel sens s’est-​il néanmoins montré miséricordieux? 21 Dans cette affaire la loi de Dieu avait été mise en cause, de même que son intégrité. Dieu ne pouvait donc pas fermer les yeux. Il se devait d’appliquer sa loi. Quel respect aurait-​on pour lui, ou pour sa loi, s’il s’abstenait d’agir? Respecte-​t-​on les dirigeants qui, à notre époque, ne se soucient nullement d’observer leurs propres lois ou qui laissent certains personnages les violer volontairement sans jamais prendre de sanction? Dieu a donc appliqué la peine qu’il avait fixée à sa loi et qui était la mort. Mais, dans sa miséricorde, il permit au premier couple d’avoir des enfants. Nous devrions lui en être reconnaissants, car sans cela nous ne serions pas nés. Par suite de la faute du premier couple, nous sommes tous venus au monde dans l’imperfection, mais, cependant, nous aimons mieux être vivants que morts. 22. Qui porte encore une lourde part de responsabilité dans l’apparition du mal? Matthieu 41-11; Éphésiens 612. 22 Est-​ce à dire que nos premiers parents furent les seuls responsables de l’apparition du mal? Non. Il y eut l’intervention d’un tiers. L’homme ne fut pas la seule créature intelligente sortie des mains divines. Dieu en avait déjà créé beaucoup d’autres au ciel. Ces êtres spirituels étaient, eux aussi, doués du libre arbitre et devaient donc, pour demeurer en vie, se soumettre aux lois divines. Ces lois étaient bonnes et raisonnables. Il arriva, cependant, qu’une de ces créatures célestes se mit à nourrir des pensées mauvaises. Or, lorsqu’une personne se complaît dans certaines idées, tôt ou tard elle les met à exécution. Ainsi en alla-​t-​il de l’être spirituel en question. Il se laissa gagner par l’ambition au point de contester les actions divines. Il dit à Ève, la compagne d’Adam, que tous deux pouvaient désobéir à leur Créateur et que pourtant ils ne mourraient pas’. Genèse 34. Il mit en doute l’obligation qu’ils avaient de rester dans la dépendance de Dieu s’ils voulaient demeurer en vie et préserver leur bonheur. En fait, il leur disait que la désobéissance les placerait dans une situation bien meilleure, car tous deux seraient alors comme Dieu. Il mettait donc en doute la véracité divine. Et en contestant les lois divines, le même être mit en doute la manière dont Dieu exerçait sa domination et, par voie de conséquence, son droit de dominer. D’où son nom de Satan, qui veut dire opposant ou adversaire. Il fut aussi appelé Diable, qui signifie calomniateur. POURQUOI DIEU PERMET-​IL LE MAL DEPUIS SI LONGTEMPS? 23, 24. Pourquoi faudrait-​il un certain temps avant que les questions soulevées soient résolues? 23 D’une puissance infiniment supérieure, Dieu aurait pu supprimer les rebelles sur-le-champ. Mais une telle réponse n’aurait pas été convaincante. Personne, en effet, ne mettait en doute la puissance divine. Les questions qui avaient été soulevées étaient d’un autre ordre. C’étaient des questions d’ordre moral. Parmi ces questions, il y en a une qui est vitale. En voici les éléments La voie de la rébellion peut-​elle réussir? Est-​ce qu’une forme de domination s’exerçant indépendamment de Dieu peut faire le bonheur de la famille humaine? Que vaut-​il mieux pour le genre humain la domination de Dieu ou celle de l’homme? Dieu, dans sa sagesse, savait qu’il faudrait du temps pour régler cette question et d’autres non moins capitales. Il a donc prévu une période suffisamment longue pour que les hommes aient amplement l’occasion d’atteindre des sommets dans les domaines politique, social et scientifique. 24 La période de temps divinement prévue ne pouvait être une période de quelques jours ou de quelques années seulement. Il faudrait des générations pour que la réponse apparaisse avec une évidence telle qu’aucun esprit raisonnable ne saurait la mettre en doute. Il y a des procès qui durent des semaines, voire des mois, même lorsque deux personnes seulement sont en cause. Les grandes questions en jeu relatives à la domination divine doivent recevoir une réponse complète et non une demi-réponse. Une fois réglées de cette façon, il ne sera jamais plus nécessaire de donner une nouvelle réponse. Un Dieu aimant ne saurait accepter rien de moins qu’un règlement parfait de ces questions. Et nous pouvons nous en réjouir, car il n’y a qu’un règlement de cette nature qui puisse ouvrir à la famille universelle de Dieu, au ciel et sur la terre, la voie de la paix et de la sécurité véritables. 25. La voie de l’indépendance vis-à-vis de Dieu a-​t-​elle apporté à l’homme la paix et le bonheur? 25 Six mille ans environ se sont écoulés depuis que ces questions ont été soulevées. Les hommes ont suivi la voie de l’indépendance vis-à-vis de Dieu. Ils ont tout essayé gouvernements de tous genres, ordres sociaux et systèmes économiques de toutes natures, religions de toutes sortes. Quel en a été le résultat? Rien de tout cela n’a apporté la paix, la sécurité et le bonheur véritables. L’homme peut-​il se vanter de ses progrès matériels alors que la Seconde Guerre mondiale a fait, à elle seule, plus de 50 millions de morts? Est-​ce un progrès que d’envoyer, grâce à de puissantes fusées, des hommes sur la lune alors que ces mêmes fusées, munies d’ogives nucléaires multiples, peuvent anéantir le genre humain; alors qu’au moment même où les astronautes marchaient sur sur la lune des millions d’êtres souffraient de faim et de misère? À quoi cela sert-​il d’avoir une maison avec toutes les commodités alors que les familles s’entre-déchirent, que les divorces se multiplient, que la peur des agressions se répand, que la pollution et les bidonvilles s’étendent, que les crises économiques font des millions de chômeurs et que chaque année éclatent des émeutes, des guerres civiles et des crises gouvernementales qui menacent le foyer de l’homme et son mode de vie? 26. La voie de l’autonomie a-​t-​elle été payante? Psaume 1271. 26 La vérité c’est ce que le secrétaire général des Nations unies, Kurt Waldheim, a reconnu lui-​même, en ces termes “Malgré les progrès matériels, les hommes n’ont jamais autant souffert de l’insécurité *.” Voici encore ce qu’on peut lire dans un ouvrage paru en langue anglaise Environmental Ethics “Les hommes, qui ont été créés pour respirer de l’air pur, boire de l’eau limpide, et jouir de leur milieu naturel, ont bouleversé leur environnement et découvrent qu’ils sont incapables de s’y adapter. Ils préparent leur destruction en masse *.” Oui, la longue permission du mal doit montrer à tous les esprits raisonnables que l’homme n’a pas été créé avec la faculté de diriger ses affaires avec succès indépendamment de Dieu. Et maintenant que nous avons pour preuve six mille ans d’échecs humains, nul ne saurait sans injustice accuser Dieu de ne pas avoir prévu une période de temps suffisamment longue pour permettre aux hommes de faire leurs expériences. Sa durée a été assez grande pour prouver que la voie de la rébellion contre Dieu est un désastre complet. FIN PROCHAINE DU MAL 27. Quel changement Dieu se propose-​t-​il de réaliser? Proverbes 221, 22; Romains 1620. 27 La famille humaine a un urgent besoin de changement. Oui, nous avons besoin d’un système entièrement nouveau. Ainsi que l’a reconnu le sociologue Erich Fromm, on ne peut venir à bout des maux dont souffre la société que “si le système tout entier, tel qu’il existe depuis les derniers 6 000 ans de l’Histoire, était remplacé par un autre, fondamentalement différent *”. C’est précisément ce que Dieu se propose de faire. Quand la période de temps prévue par lui sera révolue, Dieu, selon sa promesse, supprimera le présent système, ainsi que tous ceux qui le soutiennent. “Il anéantira tous les méchants.” — Psaume 14520. 28. Comment la Bible appelle-​t-​elle la période dans laquelle nous vivons? Pourquoi? II Timothée 31-5, 12, 13; Matthieu 243-14. 28 Quand cela aura-​t-​il lieu? Dans un proche avenir. En effet, selon la Bible, les malheurs sans précédent qui assaillent la famille humaine depuis 1914, l’année où éclata la Première Guerre mondiale, constituent un signe qui permet d’identifier l’époque que la Parole de Dieu appelle “les derniers jours”. La Bible a annoncé que “les derniers jours” seraient caractérisés par des guerres mondiales, des famines, des épidémies, la montée de la criminalité, la recherche effrénée des plaisirs, l’impiété, l’hypocrisie religieuse, la débâcle des mœurs et bien d’autres événements. Toutes ces choses seraient comme les lignes d’une empreinte digitale, en ce sens qu’elles permettraient de dire avec certitude que notre génération est bien la dernière génération pendant laquelle Dieu tolérerait des conditions aussi terribles. Jésus a prophétisé que notre temps serait témoin de la fin du système de choses qui domine actuellement sur la terre. 29. Comment savons-​nous que la fin du présent système est proche? 29 Voici ce que Jésus a encore dit de la génération qui a vu en 1914 le commencement des “derniers jours” “Non, cette génération ne passera pas que toutes ces choses n’arrivent.” Matthieu 2434. Cela veut dire que certains de ceux qui étaient vivants à l’époque où éclata la Première Guerre mondiale seraient encore vivants au moment de la fin du présent système de choses. Or, la génération de la Première Guerre mondiale est actuellement fort avancée en âge, et c’est là une preuve solide que la fin du mal approche à grands pas. 30. Quel sera le sort de tous les systèmes qui dominent actuellement sur la terre? Sophonie 38; Ésaïe 128. 30 Quand viendra la fin, Dieu, mettant en jeu sa grande puissance, interviendra directement dans les affaires humaines. Tous les systèmes qui seront dressés contre lui seront anéantis. Voici ce qu’il est dit dans la prophétie de Daniel, au chapitre 2, verset 44. “Aux jours de ces rois-​là, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit et dont la royauté ne sera pas laissée à un autre peuple. Il pulvérisera et anéantira tous ces royaumes-​là, et il subsistera à jamais.” Traduction Œcuménique de la Bible. Quand tous ces systèmes funestes auront disparu, la domination divine s’exercera sur toute la terre, et ne rencontrera plus d’obstacle. 31. Quel gouvernement Dieu exercera-​t-​il sur l’humanité? Matthieu 69, 10. 31 Ainsi donc, la domination divine s’exercera par l’intermédiaire d’un nouveau gouvernement, d’un gouvernement céleste le Royaume de Dieu. C’est de ce gouvernement-​là que Jésus Christ fit le thème central de sa doctrine. Il annonça qu’au temps marqué le Royaume de Dieu serait le seul maître de la terre. Il est donc tout à fait exclu que le Royaume se laisse jamais corrompre. Le pouvoir dirigeant se situera donc là où il se situait à l’origine, c’est-à-dire au ciel, auprès de Dieu. Quand la domination de Dieu s’exercera sur la terre, alors, selon sa promesse, “c’est la justice qu’apprendront assurément les habitants du sol productif”. Ésaïe 269. Personne ne sera plus égaré par la fausse religion, car elle n’existera plus. Tous les vivants apprendront la vérité sur Dieu et sur ses desseins, si bien que “la terre sera assurément remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer”. — Ésaïe 119. UN NOUVEL ORDRE FONDÉ SUR LA JUSTICE 32. Sous la domination du Royaume de Dieu la paix sera-​t-​elle vraiment complète? Ésaïe 22-4. 32 Sous la domination du Royaume de Dieu se développera une société humaine entièrement nouvelle, une société de personnes vouées à Dieu. Dans le nouvel ordre, la sollicitude divine se manifestera de diverses manières. D’abord, aucune guerre ne viendra jamais plus troubler la paix et le bonheur des habitants de la terre. En effet, tous ceux qui auront survécu à la fin du présent monde auront déjà été instruits dans les voies de la paix, si bien que la nouvelle société humaine prendra un excellent départ. Ceux qui seront admis dans le nouvel ordre continueront d’ailleurs à être instruits de la sorte et à faire la volonté divine. Nul doute donc que l’homme verra se réaliser la promesse biblique qui dit que Dieu “fait cesser les guerres jusqu’à l’extrémité de la terre”. Psaume 468, 9. Cette paix sera-​t-​elle complète? Voici ce que déclare la Parole de Dieu “Les humbles posséderont la terre, et vraiment ils se délecteront de l’abondance de la paix.” — Psaume 3711. 33. Que deviendra notre planète? 33 De plus, ceux qui vivront dans le nouvel ordre transformeront la terre en un paradis, car tel était à l’origine le dessein de Dieu à son égard. Quelle tâche captivante! Lorsque le paradis sera rétabli, les hommes pourront savourer pleinement le magnifique spectacle que leur offrira la terre avec ses lacs, ses fleuves et ses océans, avec ses collines, ses montagnes, ses plaines et ses vallées, ainsi que par la diversité de sa flore et de sa faune. Il n’y aura plus de famines, car “la terre donnera assurément son produit; Dieu, notre Dieu, nous bénira”. Oui, “il y aura abondance de grain sur la terre; sur le sommet des montagnes il y aura une profusion”. — Psaumes 676; 7216. 34. Quelle guérison physique aura alors lieu? 34 Avec la paix et l’abondance viendra également la guérison. Le Créateur de l’homme sait mieux que n’importe quel médecin ce qu’il faut faire pour rendre l’agilité aux infirmes, la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, et pour éliminer la maladie, la vieillesse et la mort. Le pouvoir que possède Dieu d’opérer de tels miracles a été manifesté par Jésus Christ, mais sur une petite échelle et comme gage des guérisons futures. Voici ce que nous dit la Bible “De grandes foules s’avancèrent vers lui, ayant avec elles des boiteux, des estropiés, des aveugles, des muets, et beaucoup d’autres malades, qu’on alla même jusqu’à jeter à ses pieds, et il les guérit; de sorte que la foule était dans la stupeur en voyant les muets qui parlaient, et les boiteux qui marchaient, et les aveugles qui voyaient.” — Matthieu 1530, 31. 35, 36. Comment les morts se verront-​ils offrir la possibilité de vivre dans le nouvel ordre? Jean 528, 29; Luc 711-15. 35 Jésus fit mention de ce Paradis terrestre quand, s’adressant au malfaiteur attaché sur un poteau à côté de lui, il lui dit “Tu seras avec moi dans le Paradis.” Luc 2343. Or cet homme mourut. Comment donc pourrait-​il entrer dans le Paradis? Ce serait grâce à une disposition merveilleuse qui montre à quel point Dieu se soucie de nous; nous voulons parler de la résurrection d’entre les morts. Voici ce qu’il est dit dans la Bible, en Actes 2415 “Il va y avoir une résurrection tant des justes que des injustes.” Pendant son séjour terrestre, Jésus Christ ressuscita des morts afin de montrer que, à l’époque de la domination du Royaume, Dieu serait capable de rendre la vie aux défunts. 36 Avez-​vous du mal à croire à la résurrection? Il vous est certainement déjà arrivé, au cours d’un programme de télévision, de voir apparaître l’image de personnes décédées depuis longtemps. Vous entendez leur voix, vous voyez leurs gestes et vous observez les traits qui les caractérisaient. Si l’homme est capable de conserver sons et images sur des bandes vidéo, à combien plus forte raison Dieu serait-​il à même de conserver dans sa mémoire le souvenir précis et détaillé de la personnalité et des particularités de tous ceux qu’il se proposerait de recréer! Or, c’est précisément ce que Dieu a fait. Et il ressuscitera les morts dont il garde le souvenir. De cette façon, les défunts auront, eux aussi, la possibilité de vivre dans le nouvel ordre. En vidant les tombeaux et en délivrant les hommes de la maladie, de la vieillesse et de la mort, Dieu “engloutira bel et bien la mort pour toujours”. Ésaïe 258. Les hommes pourront alors vivre éternellement! 37. Pourquoi peut-​on dire que Dieu fera plus que compenser les souffrances et les injustices passées? 37 Grâce à son Royaume, Dieu mettra fin complètement à la situation malheureuse qui règne depuis si longtemps! Pendant toute l’éternité, Dieu montrera combien il prend soin de l’homme par la pluie de bénédictions qu’il répandra sur les habitants de la terre, bénédictions qui feront plus que compenser les souffrances et les injustices que nous avons dû endurer dans le présent système. Toutes ces difficultés s’estomperont dans notre esprit et n’y subsisteront plus qu’à l’état de vagues souvenirs, à condition que nous tenions encore tant soit peu à nous les remémorer. Voici ce que Dieu a promis “Je crée de nouveaux cieux [un nouveau gouvernement céleste pour toute l’humanité] et une nouvelle terre [une société humaine juste]; et l’on ne se remémorera pas les choses précédentes, et elles ne monteront pas au cœur. Mais exultez et soyez joyeux à jamais dans ce que je crée.” Ésaïe 6517, 18. Telles sont les bénédictions qui nous attendent. On comprend pourquoi la Bible dit que Dieu “essuiera toute larme de leurs yeux”. Car “la mort ne sera plus; ni deuil, ni cri, ni douleur ne seront plus. Les choses anciennes ont disparu”. — Révélation 214. DIEU SE SOUCIE DE NOUS — MAIS NOUS, NOUS SOUCIONS-​NOUS DE LUI? 38. Quel genre de personnes Dieu désire-​t-​il voir vivre dans son nouvel ordre? Psaume 3737, 38. 38 Ainsi Dieu va bientôt faire disparaître le mal et inaugurer un nouvel ordre. Dieu se soucie donc vraiment de nous. Mais nous, nous soucions-​nous de lui? Voici ce que dit la Bible “Le monde passe et son désir aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours.” I Jean 217. Ce sont les personnes qui font sa volonté et qui se soumettent à sa juste domination que Dieu désire voir vivre dans son nouvel ordre. Ce sont celles qui obéiront à ses lois et qui conjugueront leurs efforts pour faire de la “nouvelle terre” un séjour délicieux. Quant aux ennemis de son règne, qui ne seraient que des fauteurs de troubles, Dieu leur refusera l’accès du nouvel ordre. 39. Si vous souhaitez obtenir la vie éternelle, que devez-​vous chercher à savoir? Proverbes 21-6. 39 Souhaitez-​vous vivre dans ce nouvel ordre où régnera la justice? Dans ce cas, vous devez en tout premier lieu chercher à connaître les conditions requises par Dieu pour obtenir la vie. Est-​ce là trop demander? Si l’on vous offrait une belle résidence au milieu d’un parc splendide, ne prendriez-​vous pas le temps de vous renseigner sur les conditions à remplir? La Parole de Dieu nous offre bien davantage. Elle nous offre la vie éternelle, si toutefois nous cherchons à savoir ce que Dieu demande de nous et qu’ensuite nous accomplissions sa volonté. La Bible dit “Ceci signifie la vie éternelle qu’ils apprennent à te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ.” — Jean 173. 40. Quels autres bienfaits la Bible vous procurera-​t-​elle? II Timothée 316, 17. 40 La Bible vous sera encore très utile, à vous et à tous les vôtres, par les nombreux conseils pratiques que vous trouverez dans ses pages et qui vous seront d’un grand secours dans la vie quotidienne, surtout par les temps troublés que nous vivons. D’autre part, en nous révélant pourquoi la situation est si mauvaise et ce que l’avenir nous réserve, la Parole de Dieu nous procure la véritable paix de l’esprit. Chose plus importante encore, elle nous apprend à développer un amour sincère pour Dieu qui “se fait le rémunérateur de ceux qui le cherchent réellement”. — Hébreux 116. 41. Que feront volontiers les témoins de Jéhovah? 41 Les témoins de Jéhovah vous consacreront volontiers et gracieusement tout le temps nécessaire pour vous aider à mieux connaître les dispositions que Dieu a prises en vue de donner aux humains la vie dans son nouvel ordre. Vous avez probablement d’autres questions à poser sur Dieu et sur sa Parole. Les témoins de Jéhovah se feront une joie de venir en parler avec vous dans votre foyer et vous indiquer les réponses dans votre propre Bible. Ils ne doutent pas que, renonçant à suivre la voie de l’indépendance et à vous appuyer sur l’intelligence humaine, vous vous laisserez ensuite guider par la meilleure source de connaissances qui se puisse trouver à notre époque. C’est pourquoi, pendant qu’il en est encore temps, prenez à cœur ce conseil tiré des Saintes Écritures “Humiliez-​vous donc sous la main puissante de Dieu ..., car il prend soin de vous.” — I Pierre 56, 7. [Notes] ^ § 5 Sauf indication, les références bibliques renvoient aux Saintes Écritures — Traduction du monde nouveau. ^ § 26 New York Times du 6 novembre 1972, p. 5. ^ § 26 Environmental Ethics; éditeur Donald R. Scoby, 1971, p. 17. ^ § 27 New York Post du 30 mars 1974, p. 35. [Questions d’étude] [Tableau, page 22] Voir la publication EN UNE SEULE GÉNÉRATION 1914 Guerres mondiales Grandes famines Épidémies Crimes violents Pollution généralisée Fin du présent système [Illustration, page 6] Si la misère et la laideur sont le fait de Dieu,... [Illustration, page 7] ...à qui faut-​il attribuer l’existence des beaux paysages et des champs fertiles de la terre? [Illustrations, page 9] La terre est bien mieux équipée pour entretenir la vie que n’importe quelle maison. Si toute maison a un constructeur, à bien plus forte raison notre planète! [Illustration, page 13] Selon la Bible, la terre tout entière devait devenir un paradis, un parc magnifique, qui aurait été le séjour éternel de l’homme. Tel était le dessein de Dieu. [Illustration, page 14] Quand un ventilateur est coupé de sa source d’énergie, l’appareil ralentit puis s’arrête. Pareillement, lorsque l’homme se détacha de Dieu, il dégénéra. [Illustration, page 16] Quand on néglige un facteur de sécurité, si petit soit-​il, même un grand barrage peut se rompre. Lorsque nos premiers parents transgressèrent la loi divine, le malheur et les souffrances commencèrent à se répandre comme un flot. [Illustration, page 19] Un procès peut durer des semaines, même lorsqu’il n’y a que deux personnes en cause. Les questions qui font entrer en jeu la domination divine doivent être résolues complètement, une fois pour toutes, et cela demande un temps suffisamment long. [Illustration, page 24] Il n’y aura plus de conflits dans le nouvel ordre, Dieu ayant fait cesser les guerres’. [Illustrations, page 25] L’homme ne souffrira jamais plus de la faim La terre, divinement bénie, produira à profusion. [Illustration, page 26] Les personnes âgées retrouveront la vigueur que donnent la jeunesse et la santé. [Illustration, page 27] Tous les morts dont Dieu garde le souvenir reviendront à la vie et retrouveront les leurs. [Illustration, page 29] Sous la domination du Royaume de Dieu, la vie sera si agréable que ses joies feront plus que compenser les souffrances et les injustices du temps présent. [Illustration, page 31] Si l’on vous offrait de vivre dans un cadre agréable, ne chercheriez-​vous pas à savoir ce qu’il faut faire? Le nouvel ordre, qui sera instauré par Dieu, nous offre bien davantage, mais il nous faut prendre le temps d’apprendre ce qu’il faut faire pour y être admis.
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Εղяр агаΣብጋуб ፑдըλоነочιл пωջифД ηОшևγ ипեλ
ኾψէχոлуфፌσ дрωзէк яτቶևթፖмоγቤсл ቂπюлас հሉኅተፆ ցሿηዮ խሖՋ уባеτո
Synopsis Prologue. Près du rocher de Brünnhilde, les trois Nornes, filles d’ Erda et tisseuses du devenir des choses, font le bilan de leur savoir. Le passé : la faute originelle de Wotan, qui but à la source de la sagesse – et y laissa un œil pour prix de ce forfait –, qui se tailla une lance dans une branche du frêne du monde
Nicolas-Sébastien Adam - 1762 , Paris, musée du Louvre John William Waterhouse, Psyche opening the golden box », 1903 Le Mythe de Prométhée IntroductionLe mythe de Prométhée a traversé les époques et de nombreuses interprétations et versions se sont constituées. En effet, ce mythe est lié à de nombreuses traditions qui proviennent de diverses époques et de nombreux auteurs, ce qui peut rendre le mythe assez confus et parfois même récit n’est pas mentionné chez Homère, mais est clairement expliqué dans la Théogonie d’Hésiode, qui sera le premier des poètes grecs à raconter le mythe de Prométhée. Nous mentionnerons néanmoins d’autres versions de ce mythe au cours de notre mythe de Prométhée est associé à celui de la création de l’homme, de sa condition, ainsi qu’à l’apparition de la culture. Ainsi, il est souvent considéré comme l’ami de l’homme. Son nom, Prometheus » en grec, signifie celui qui pense avant ». Ce don de prédiction lui a permis d’esquiver bien des problèmes, notamment lors de la Titanomachie où il se rangera aux côtés de Zeus. Il est aussi intéressant de voir que ce mythe à beaucoup de points communs avec la mythe de Prométhée et la condition humaineSelon Hésiode, Prométhée est le fils du Titan Japet et de la Nymphe Clyméné. Eschyle, auteur grec né aux environs de 526 av. associe une différente parenté à Prométhée et écrit que sa mère serait la titanide Thémis. Il serait le cousin de Zeus et ferait donc partie de la deuxième génération des Diel, dans son livre, Le symbolisme dans la mythologie grecque, annonce Le créateur Prométhée n’est pas une divinité, il est un Titan. Comme tel, il symbolise la révolte contre l’esprit Zeus »[1]. Prométhée serait donc destiné » à s’opposer à Zeus, le dieu ultime de la création, comme nous le verrons dans la suite du récit et de l’ a trois frères. Le premier, Atlas, est condamné à porter le monde sur ses épaules comme nous le décrit Hérodote. Ménoetios, surnommé l’insolent » est foudroyé par Zeus et envoyé dans le Tartare et Epiméthée, en grec Epimetheus », qui signifie celui qui réfléchit après ». Il est également surnommé le maladroit », car il sera à l’origine du malheur des hommes. Epiméthée est considéré comme l’opposé de attribue aussi à Prométhée un fils, nommé Deucalion, comparable à Moïse dans la Bible, car il sauve l’espèce humaine du déluge provoqué par Zeus qui aurait voulu faire disparaître la race de bronze »[2].[1] Page 287[2] Ibid. 7,2. a La première fauteSelon Hésiode, le mythe de Prométhée commence lorsqu’il est appelé pour être l’arbitre d’un conflit, entre les hommes et les dieux, qui se déroule à Mécôné Mécôné serait l’ancien nom de la ville de Sycione à propos du sacrifice d’un taureau, car personne n’arrive à se mettre d’accord sur la part consacrée aux dieux et celle qui revient aux hommes. Il est à noter que selon d’autres versions, Prométhée est convié à un repas entre les hommes et les dieux et c’est au court de ce repas, que Prométhée découpe en deux parties, un bœuf. Prométhée commet alors sa première faute. Voulant tromper Zeus, il découpe un bœuf en deux parties. Dans la première partie, il cache sous la graisse blanche, c’est-à-dire la partie la plus alléchante, des os, qui sont la moins bonne part de l’animal. Dans la seconde part, il cache la bonne viande, sous une couche d’entrailles et de chair non comestible En ce jour-là Prométhée avait, d’un cœur empressé, partagé un bœuf énorme, qu’il avait placé devant tous. Il cherchait à tromper la pensée de Zeus pour l’une des deux parties, il avait mis sous la peau chair et entrailles lourdes de graisse, puis recouvert le tout du ventre du bœuf ; pour l’autre, il avait, par une ruse perfide, disposé en un tas les os nus de la bête, puis recouvert le tout de graisse blanche. »[1].Selon Hésiode, Zeus comprend le subterfuge, mais pour pouvoir mieux punir Prométhée de son audace, il décide de choisir la mauvaise part, c’est-à-dire la part cachant les os …et Zeus comprit la ruse et sut la reconnaître. Mais déjà, dans son cœur, il méditait la ruine des mortels, tout comme en fait il devait l’achever. De ses deux mains il souleva la graisse blanche, et la colère emplit son âme, tandis que la bile montait à son cœur, à la vue des os nus de la bête, trahissant la ruse perfide. »[2].Après avoir enlevé la graisse blanche et découvert les os, Zeus entre dans une colère noire et retire le feu aux hommes. Ici, le sacrifice symbolise la séparation entre les hommes et les dieux, car ils mangent des choses différentes. À la base, Prométhée veut tromper les dieux, mais c’est finalement lui qu’il condamne et particulièrement les hommes. En choisissant les os et en donnant la viande aux hommes, Zeus positionne les êtres humains de manière inférieure. En effet, la chair du bœuf représente la partie éphémère de l’animal, soit la mortalité tandis que les os représentent, par leur dureté, l’immortalité. Face aux dieux immortels, les hommes donc sont eux, passage explique clairement pourquoi les os et la graisse de l’animal sont donnés aux dieux, tandis que les êtres humains mangent la viande Et aussi est-ce bien sic pourquoi, sur la terre, les fils des hommes brûlent aux Immortels les os nus des victimes sur les autels odorants. »[3]. Ce mythe explique aussi le but des sacrifices. Il s’agit d’un moyen de communication entre les hommes et les dieux, même si au départ, ils n’étaient pas séparés. Le mythe de Prométhée explique comment s’est produite cette séparation et pourquoi les hommes ne peuvent communiquer avec les dieux qu’à travers le sacrifice, en faisant passer un être du monde profane, au monde la version d’Apollodore, Prométhée s’ennuie et décide avec Athéna de créer l’homme avec de l’argile et de l’eau et d’en réalisé un être comparable aux dieux. Athéna lui insuffle la vie et Prométhée grâce au feu, dérobé aux dieux, lui enseigne toutes les connaissances qui permettront un pas vers la civilisation. La culture commence à prendre naissance, ainsi que l’apparition d’habitation, le travail de certains matériaux comme le métal ou plus tard encore l’écriture. Pausanias, dans le livre X de sa Description de la Grèce, affirme que l'on pouvait encore voir, à son époque, devant une chapelle de Panopée dédiée à Prométhée, un peu de l'argile qui servit à façonner le premier humain. »[4]. C’est donc grâce à ce feu que Prométhée est considéré comme le créateur de l’homme Et Prométhée, ayant façonné les hommes à partir d'eau et de terre, leur donna aussi le feu, après l'avoir caché à l'insu de Zeus dans une férule ».[5]Le feu est un élément très important dans ce mythe. L’homme peut désormais cuire la viande, qu’il ne peut pas consommer crue. A partir de ce moment, il se sépare des animaux et se civilise. Le feu symbolise, tout comme Prométhée, l’intelligence. C'est aussi un élément essentiel dans le cadre des sacrifices que l’on appelle communément la cuisine sacrificielle », pour entrer en relation avec les dieux, car les aliments, plus particulièrement la graisse et les os, sont cuits sur un autel, lors de la pratique rituelle.[1] Hésiode, La Théogonie, l. 534-542[2] Hésiode, La Théogonie, l. 550 – 556[3]Hésiode, La Théogonie, l. 556 – 558[4] Apollodore, Bibliothèque, I, 7, 1-2 a La seconde fauteProméthée accomplit alors sa seconde faute il se rend secrètement, selon certains avec l’aide d’Athéna, selon Hésiode seul, sur l’Olympe et dérobe le feu aux dieux en le capturant au creux d’un roseau ou d’une tige de fenouil, pour le rendre aux hommes Mais le brave fils de Japet sut le tromper et déroba, au creux d’une férule, l’éclatante lueur du feu infatigable ; et Zeus, qui gronde dans les nues, fut mordu profondément au cœur et s’irrita en son âme, quand il vit briller au milieu des hommes l’éclatante lueur du feu. »[1].Dans son ouvrage La psychanalyse du feu, Gaston Bachelard explique que le feu est un élément à double tranchant, que l’on peut retrouver dans le mythe de Prométhée. Le feu est un élément positif quand il intervient dans le début de la civilisation. Cependant, le feu est aussi un élément destructeur. Ici, le feu est plutôt représenté sous sa forme négative, car le feu volé n’est plus un don de retrouvons un lien avec la Bible, car le feu est non seulement l’emblème du diable les flammes de l’enfer », mais possède aussi un attribut purificateur. Il lave, car il supprime.[1] Hésiode, La Théogonie, l. 564 – 569 La création de Pandore et le rôle de la première femme Nous allons poursuivre l’histoire du mythe de Prométhée en racontant la création de la figure de Pandore, la première femme. Après avoir présenté et commenté le mythe, nous enchaînerons avec une étude de différents auteurs sur ce personnage. De nombreuses interprétations se sont constituées à travers les époques et nous en illustrerons quelques unes dans notre figure de Pandore est créée sur l’ordre de Zeus, comme un objet de vengeance contre les êtres humains. Mais en tant que femme, elle vient également avec la mission essentielle de perpétuer le genre humain. …il commande à l’illustre Héphaistos de tremper d’eau un peu de terre sans tarder, d’y mettre la voix et les forces d’un être humain et d’en former, à l’image des déesses immortelles, un beau corps aimable de vierge … Aphrodite, d’or sur son front répandra la grâce, le douloureux désir, les soucis qui brisent les membres, tandis qu’un esprit impudent, un cœur artificieux seront, sur l’ordre de Zeus, mis en elle par Hermès. »[1]. Pandore est créée dans le but d’une vengeance. Sa création est un paradoxe, car d’une part, elle existe dans le but d’apporter les malheurs et la souffrance, mais elle est en même temps la seule capable de perpétuer l’humanité de part son rôle de femme et de mère. Elle est créée avec tous les attributs de la beauté et de la séduction, mais en même temps avec le visage de l’innocence qui lui donne le pouvoir d’aveugler l’homme sans qu’il n’ait aucune méfiance. Tous les mots pour la décrire insistent sur son apparence. Les termes tels que beau corps », colliers d’or » et beaux cheveux…en guirlande de fleurs printanières » contrastent avec les notions d’ impudent », de cœur artificieux », de mensonges », et de trompeurs » qui caractérise un fond néfaste. Pandore est véritablement décrite comme un piège. Sa beauté attire et masque ses vices. Il y a donc un fort contraste entre la description intérieure et extérieure. Puis, héraut des dieux, il met en elle la parole et à cette femme il donne le nom de Pandore, parce que ce sont tous les habitants de l’Olympe qui, avec ce présent, font présent du malheur aux hommes qui mangent le pain. »[2]. La figure de Pandore est donc soumise à une destinée du mal puisque c’est inscrit dans sa nature, par la volonté de Zeus. Epiméthée ne songe point à ce que lui a dit Prométhée que jamais il n’accepte un présent de Zeus Olympien »[3]. Il est intéressant de relever que Epiméthée » signifie pense après », que Prométhée » signifie pense avant » et de rappeler que Pandore » signifie don de tout », ce qui englobe à la fois le bien et le mal. Nous constatons que l’étymologie des noms donne des indications sur le déroulement du mythe. La race humaine vivait auparavant sur la terre à l’écart et à l’abri des peines, de la dure fatigue, des maladies douloureuses, qui apportent le trépas aux hommes. Mais la femme, enlevant de ses mains le large couvercle de la jarre, les dispersa par le monde et prépara aux hommes de tristes soucis. »[4]. Nous observons que Pandore est comme soumise à des forces qu’elle ne peut maîtriser et elle doit ouvrir cette boîte. Elle est décrite comme une femme à la fois d’instinct qui ne peut maîtriser ses pulsions, mais en même temps, c’est comme si elle était soumise à une force beaucoup plus puissante qui est le poids de sa destinée. Elle est donc soumise à une double contrainte, l’une interne et l’autre externe. On retrouvera le mythe de Pandore dans le récit d’Adam et Eve sur lequel nous reviendrons dans la suite de notre notion de destinée joue un rôle majeur dans ce récit Seul, l’Espoir restait là, à l’intérieur de son infrangible prison, sans passer les lèvres de la jarre… »[5]. En refermant le couvercle trop vite, elle laisse l’espoir emprisonné dans la jarre. Au premier abord, il semble être un remède pour apaiser tous les maux dispersés dans la vie des hommes, car il symboliserait une chance de s’en sortir. Mais finalement, nous pouvons considérer cet espoir plutôt comme quelque chose de néfaste car il ne serait qu’un leurre supplémentaire. Il donnerait aux hommes l’illusion d’une échappatoire possible, alors que leur destin est irrévocable. D’ailleurs, cela est souligné par la volonté de Zeus et la citation Son piège ainsi creusé, aux bords abrupts et sans issue. »[6]. En agissant ainsi, le geste de Pandore semble la rendre responsable d’une nouvelle souffrance, mais finalement il s’agit d’un geste créateur, car il va obliger l’homme à faire face à son destin implacable en toute lucidité et en toute conscience, sans la facilité d’une échappatoire possible qui serait l’espérance. La grandeur humaine serait sa capacité à affronter cette destinée. Par son geste, Pandore nous a évité une vie univoque sinon sans efforts, tu travaillerais un jour, pour récolter de quoi vivre toute une année sans rien faire »[7]. Il s’agirait d’un monde de facilité où la notion de progrès n’interviendrait pas puisque tout ne serait que bonheur, beauté et harmonie. En amenant le mal, elle donne au monde sa consistance, sa dualité, car de même que la lumière ne peut exister sans l’ombre, le bien ne peut exister sans le mal. L’homme a désormais le choix et à travers cela, il pourra faire la conquête de sa récit biblique d’Adam et Eve reprend des éléments du mythe de Pandore. En effet, rappelons que selon ce récit, Eve aurait mis fin à la vie paradisiaque de par sa curiosité qui l’entraîne à cueillir et à manger la pomme défendue du Jardin d’Eden. Nous voyons ici que la curiosité est présentée sous un angle négatif, puisqu’elle est assimilée à une impulsion plus forte que la raison et sans soucis des conséquences, alors que nous pouvons aussi voir la curiosité sous un jour positif, si on la considère comme une soif de connaissance. Nous voyons notamment que dans le domaine de la science, la curiosité est présentée sous un jour favorable et qu’elle devient un moteur de progrès. Mais ici, la connaissance est liée au mal. En effet, en désobéissant à la loi divine, par curiosité et par orgueil, la race humaine s’éloigne des dieux et met fin à sa vie paradisiaque. Avec l’irruption du mal, apparaît la dualité sur Terre. Désormais, il n’existe plus seulement le Bien, le bonheur et l’harmonie, mais il y a l’apparition du Mal et de la souffrance. Ce mythe pose le problème crucial pourquoi les dieux ont-ils permis l’existence du Mal sur Terre ? Cette souffrance et ce destin provoque la révolte de l’homme.[1] HESIODE, Les travaux et les jours, 42-106 trad. Mazon CUF, les Belles Lettres, Paris, 1996[2] La figure de Pandore sera reprise par plusieurs auteurs à travers les époques et chaque fois avec un éclairage Goethe, qui se situe à la fin du 18e et au début du 19e siècle. Il propose une vision très différente de celle du mythe d’Hésiode. Selon lui, Pandore ne représente pas la source de tous les maux mais l’apparition d’un Idéal. Dans l’ouvrage de Jacqueline Duchemin, il est dit que Pour Goethe … l’éternel féminin, loin d’être une source de perdition comme le veut la tradition chrétienne, est un principe essentiellement bienfaisant ; la Femme n’a pas été envoyée aux hommes pour leur perte, comme le contait le récit d’Hésiode, mais pour leur salut. »[1]. Goethe met donc au premier plan son rôle de mère grâce auquel elle va perpétuer l’ mythe reste toujours d’actualité puisque dans un article consacré au professeur universitaire François Rachline en octobre 2011, ce dernier nous donne un autre regard sur Eve – qui, nous le rappelons peut être associée à Pandore – et affirme que Sans Eve et la pomme, l’être humain ne serait jamais entré dans la grande aventure de la connaissance ». Il condamne la vision traditionnelle qui fait d’elle la responsable de tous les malheurs sur Terre. Au contraire, il présente sa curiosité comme le moyen pour l’homme de sortir de son ignorance. Elle permet à l’humanité de d’après l’auteur Jean Rudhardt, Hésiode ne cherche pas à raconter la création de la première femme, car la féminité existe déjà chez les déesses et les animaux. Pandore servirait plutôt à faire entrer l’humanité dans un monde civilisé. C’est elle qui marque le début de la civilisation. Nous remarquons que l’auteur valorise son rôle dans la société. Elle acquiert un statut, celui d’épouse. Pandore est à la fois décrite comme faible et ne sachant résister à ses pulsions, mais aussi comme une épouse qui assure l’économie domestique. Elle est présentée à la fois comme un bien fait et un fléau et incarne donc la dualité. De plus, grâce à elle le bien et le mal s’équilibrent.[1] Le châtiment de Prométhée et sa délivrancePour avoir donné le feu aux hommes, Prométhée est condamné à être enchaîné au sommet du Mont Caucase Hésiode mentionne une simple colonne. Selon Apollodore et Eschyle, c’est Héphaïstos, dieu forgeron et du feu, lui-même qui l’enchaîne et selon Hésiode, il s’agit de Zeus. Tous les jours, un aigle mange son foie qui se reforme durant la nuit. Le mythe de Prométhée nous amène à penser que les Grecs anciens avaient découvert que cet organe est l'un des rares à se reconstituer naturellement en cas de blessure. Un jour, Héraclès libère Prométhée en tuant l’aigle d’une flèche Voilà ce que tu as gagné en jouant le bienfaiteur des hommes. Dieu que n’effraie pas le courroux des dieux, tu as, en livrant leurs honneurs aux hommes, transgressé le droit en récompense, tu vas sur ce rocher monter une garde douloureuse ... »[1]. Symboliquement parlant, Héraclès qui représente la force, sauve Prométhée, l’ ne s’y oppose pas, car c’est son fils, Héraclès qui commet un nouvel exploit en libérant Prométhée. Dans La Théogonie, Zeus a juré sur le Styx, que Prométhée sera enchaîné à jamais sur le Mont Caucase. Le problème est que les dieux qui ne tiennent pas leur promesse sont punis. Mais Zeus trouve une solution grâce à Métis l’intelligence Il oblige Prométhée à porter une bague faite avec une pierre qui provient du Caucase et un bout de sa chaîne. Symboliquement, Prométhée est donc toujours lié au Mont Caucase.[1] Eschyle, Prométhée enchaîné, vers 28-31 D’après les écrits d’Apollodore, l’histoire continue. Parallèlement à cela, le centaure Chiron souffre d’une blessure incurable que lui aurait faite Héraclès par erreur en le touchant au genou avec sa flèche alors qu’il chassait le sanglier d’Erymanthe. Flèche, qui rappelons-le était trempée dans le sang de l’Hydre de Lerne et c’est pour cette raison que la blessure de Chiron est incurable. Malheureusement pour lui, Chiron est immortel. Il est donc condamné à souffrir éternellement de cette blessure. Il décide donc d’échanger son immortalité contre la mortalité de Prométhée bien qu’il soit un Titan. Zeus accepte et c’est pour cela que Prométhée est un Titan immortel. Pour le remercier de l’avoir libéré, Prométhée indique à Héraclès où se trouvent les pommes d’or du jardin des et la BibleIl est intéressant de rappeler que le mythe de Prométhée ressemble beaucoup à certains épisodes de la Bible, dans le monde Chrétien et/ou plus particulièrement, au récit biblique d’Adam et père de Prométhée, Japet ressemble étrangement au nom Japhet, un des fils de redescend du ciel avec le feu dérobé, tel Jésus, sauvant l’ feu de l’Olympe Le feu céleste » représenterait la connaissance divine ».L’épisode où Prométhée est enchaîné au somment du Mont Caucase ressemble à celui où Jésus est peut aussi être comparable à un ange, qui apporte la lucidité aux êtres le récit adamique, Pandore peut être identifié à Eve qui touchera au fruit interdit, comme Pandore ouvrira la boîte et Epiméthée à fait que depuis l’événement d’Adam et Eve, l’homme est voué à s’opposer à Dieu/aux mythe de Prométhée est un mythe fondateur d’une grande importance, ce qui explique les nombreuses versions existantes. Il explique de quelle manière l’homme entre dans la civilisation. D’une part avec le feu qui va lui permettre de réaliser de grands progrès et d’autre part avec la création de la femme en tant qu’épouse. Grâce à cela, l’homme s’éloigne de l’animalité et entre dans la culture, c’est-à-dire une société avec des règles et des lois et non plus régie par l’instinct. Ce mythe explique également la rivalité entre les dieux et les hommes. En effet, à cause de sa désobéissance, l’homme va attirer la colère des dieux et va être puni par l’intermédiaire de mythe aurait été influencé par les légendes du Proche-Orient, mais c’est véritablement les textes d’Hésiode et d’Eschyle qui permettent sa diffusion dans la Grèce ainsi qu’à travers les époques. Il sera repris dans la littérature, notamment par Goethe mais intéressera également de nombreux autres auteurs. Le mythe de Prométhée est …l’un de ceux qui ont servi à exprimer les incertitudes et les angoisses de l’esprit devant les problèmes insolubles de la vie et de la destinée, plus particulièrement devant le problème du mal… »[2].[2] Prométhée, Jacqueline Duchemin, Paris les Belles Lettres, 2000 BibliographieOuvrages et sites internet utilisés pour le mythe de Prométhée APOLLODORUS, Bibliothèque, traduction et commentaires de Jean-Claude CARRIERE et Bertrand MASSONIE, Paris, Les Belles Lettres, 1991Paul DIEL, Le symbolisme dans la mythologie grecque, éd. Payot et Rivages, Paris, 2002HESIODE, Théogonie, traduction et commentaires de Paul MAZON, Paris, Les Belles Lettres, 1996Gaston BACHELARD, La psychanalyse du feu, éd. Gallimard, Folio Essais », Prométhée enchaîné1. * page 1 et 23. 2 3 Prométhée apportant le feu aux hommes, Heinrich Füger, 1817, 221X156 cm,Liechtenstein Museum, 4 Jules Joseph Lefebvre, Pandore, 1882Image 5 John William Waterhouse, Pandore, 6 Theodoor Rombouts, Prométhée, Musées royaux des Beaux-Arts de BelgiqueImage 7 Tableau de Christian GRIEPENKERL, Heraclès sauve et article utilisés pour la figure de Pandore Véronique CHÂTEL et Jean-Christophe AESCHLIMANN, Adam, la pomme, Eve et nous, Coopération numéro 42, 18 octobre 2011Jacqueline DUCHEMIN, Prométhée, histoire du mythe, de ses origines orientales à ses incarnations modernes, Paris, 2000Edith HAMILTON, La mythologie, coll. Marabout université, édition marabout, Verviers, 1978HESIODE, Les travaux et les jours, 42-106 trad. MAZON CUF, Les Belles Lettres, Paris, 1996Guus HOUTZAGER, L’univers de la mythologie grecque, trad. Jean-Louis HOUDEBINE, éditions Gründ, Paris, 2004Jean RUDHARDT, Les dieux, le féminin, le pouvoir, Labor et Fides, Genève, 2006 RSh2.
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